02/10/2012
La pierre ?
Un marché sensible aux perspectives économiques, une évolution technologique du CtoC...
Le marché de l'immobilier est soumis à de très nombreux paramètres, dont celui de la "confiance" des acteurs économiques sur le moyen, long terme. La complexité des règles fiscales déstabilise les comportements des acheteurs et des vendeurs. Le crédit bancaire fige un peu plus les comportements.
Comme la Bourse, le marché immobilier fait aujourd'hui "la grève" devant une situation politique, qui affole "les bons pères de famille"... Une situation très inquiétante, car elle touche de nombreux métiers, porteurs d'emplois : agences immobilières, notaires, artisans du bâtiment...
L'informatique et ses applications dans l'immobilier casse les rouages traditionnels (la commission alléchante est souvent trop élevée au regard du travail exercé !) et détourne les transactions au profit du "marché gris", celui des particuliers sans intermédiaire !
Privilégier le "locataire", instaurer un contrôle des loyers détourne les futurs acquéreurs de la "propriété" !
Les métiers de l'immobilier dans le rouge
Ouest France du 1er octobre 2012
350 agences fermées ; 1 000 emplois déjà supprimés. La crise entraîne des mutations importantes dans un secteur fragilisé.
5 000 emplois menacés
Après l'automobile et le bâtiment, c'est le tour de l'immobilier... Depuis le début 2012, la Fédération nationale de l'Immobilier (Fnaim) qui représente 40 % du marché, a enregistré 350 cessations d'activité, soit déjà plus de mille emplois supprimés.
« Le secteur est touché de plein fouet par la chute du nombre de transactions d'environ 20 %, souligne Jean-François Buet, le président de la Fnaim. Ces fermetures ne concernent encore que de petites structures indépendantes qui exercent dans de petites villes ou dans le tissu rural et ne touchent ni la gestion locative ni les activités de syndic, mais nous prévoyons la destruction de près de 5 000 emplois d'ici à la fin de l'année. »
En cause, après une année 2011 record en termes de transactions (835 000 sur l'ensemble du territoire) : la suppression du Prêt à taux zéro pour les primo-accédants (plus de 300 000 ventes en décembre 2011), l'allongement à trente ans du régime de taxation des plus-values immobilières sur les résidences secondaires au 1er février 2012, sans compter l'attentisme habituel pendant les années d'élection présidentielle.
Conséquence : les prêts immobiliers ont chuté de plus de 40 % depuis le 1er janvier. Et aucune profession n'est épargnée : dans la maison individuelle, où une baisse des transactions de 17 % est attendue, 14 000 emplois sur 150 000 pourraient disparaître.
La gestion locative aussi
Chaque « flambée » de l'immobilier amène son flot de professionnels, pas toujours avertis. « Entre 1998 et 2008, rappelle Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris-Ouest, le nombre d'agences est passé de 17 000 à 32 000 pendant que les prix doublaient. La manne est aujourd'hui tarie, les prix ne baissent pas vraiment, les transactions sont gelées. » Même les entreprises qui peuvent compter sur des mandats récurrents de gestion ou de syndic sont frappées à leur tour. « Les agences plus structurées envisagent maintenant elles aussi de réduire leur masse salariale », avertit Jean-François Buet. 5 000 autres emplois pourraient disparaître.
La ministre du Logement, Cécile Duflot, souhaite en effet modifier la loi de 1989 pour faciliter les relations entre le propriétaire bailleur et le locataire, ce qui pourrait toucher cette fois les équipes s'occupant de la gestion locative.
Une part de marché grignotée
Les agents immobiliers ne détiennent plus que 68 % du marché, et les portails d'annonces Internet continuent de modifier le paysage. Leboncoin.fr et ouestfrance-immo.fr grignotent les parts de marché du groupe De Particulier à Particulier. SeLoger.com, qui fédère 23 000 agences et réunit 6 millions de visiteurs, prospère. Les réseaux de mandataires s'appuient sur ces outils pour proposer un nouveau type de transaction, plus souple pour les vendeurs et moins onéreux pour les acquéreurs. Un nouveau paysage immobilier se dessine.
Frédérique JOURDAA
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