Les Secrets de Saint Pierre

Philippe Le Ray, je veux être constructif
Télégramme du 15 septembre 2012

Élu député en juin, Philippe Le Ray inaugurera sa permanence à Auray mercredi. Avant de rejoindre hier soir, à Kervignac, plus de 600 «amis» ayant participé à sa campagne, il a réservé au Télégramme sa première interview de député.

Élu «de la droite et du centre», vous siégez comme apparenté UMP. Avec quelle marge de manoeuvre ?
Être apparenté me permet de bénéficier d'une organisation et de siéger dans la commission que je souhaitais, celle des affaires économiques. Mais j'ai négocié une certaine liberté. Sur l'abrogation de la règle des 30% sur l'habitat, proposée par le gouvernement, je me suis abstenu parce que je trouvais que c'était plutôt une bonne proposition. De même, quand le groupe UMP a quitté l'hémicycle pour une raison politicienne, je suis resté.

Votre position sur les dossiers de la rentrée: emplois d'avenir, logement social, tarification progressive sur l'énergie ?
Je voterai le traité budgétaire européen. Les emplois aidés c'est une bonne chose, mais le gouvernement n'a pas une approche juste en considérant qu'il y a des territoires prioritaires, alors que pour moi il y a des personnes prioritaires. De même, si je suis pour le parrainage, je voudrais le voir dans un plan global. Sur le logement social, l'objectif uniforme en temps et en taux neme semble pas très sain. Il faudrait faire en sorte que chaque territoire aille vers ses objectifs. Je devrais donc m'abstenir. Avec la tarification progressive sur l'énergie, on nous prépare un système liberticide et stupide, je voterai donc contre.

Et le mariage homosexuel ?
Je voterai contre. Le Pacs existe déjà pour permettre aux homosexuels d'organiser leur vie. On peut l'adapter. Je ne suis pascontre l'adoption, mais les homosexuels ne doivent pas être prioritaires.

Le cumul des mandats, vous qui êtes aussi conseiller général ?
Je trouve que le cumul d'un mandat national et d'un mandat local c'est une vraie plus-value. Après, si c'est un problème de coût, on peut revenir sur les indemnités et sur l'organisation de nos conseils généraux et régionaux. Le grand risque derrière tout ça, c'est la professionnalisation des élus et des scrutins de liste, avec des élus déconnectés du territoire.

Sur quels dossiers allez-vous vous investir ?
Je veux me consacrer à quelques sujets: la dépendance, l'éducation, l'organisation territoriale et naturellement ce qui est proposé dans ma commission, notamment le logement et l'urbanisme. Je vais apporter des propositions dans ces domaines en commission, où même dans l'opposition on peut se faire entendre. Je veux être constructif.

Vous êtes le seul rescapé au Parlement de la droite morbihannaise. Vous en sentez-vous le leader ?
Je n'ai pas du tout cette prétention. Pour construire demain, il faut apaiser les choses et aussi être autocritique sur la défaite de la droite en Bretagne. La droite n'a peut-être pas mis assez de personnes en pépinière pour préparer l'avenir.

Votre comité de campagne vient de se transformer en association (*). Dans quel but ?
Ce sera une boîte à idées. Elle permettra de faire remonter de l'information. Et à moi de descendre vers la base. (

*) Ensemble pour agir. Président: Olivier Cojan. Contact: ensemble-pour-agir@orange.fr
Recueilli par Benoit Siohan

Grande intercommunalité: «La faire en deux étapes»
«Je veux vraiment m'investir auprès des élus pour préparer une bonne organisation territoriale entre Vannes et Lorient. Il faut qu'on organise nos déplacements et notre développement à l'intérieur du pays d'Auray. Il faut être conscient que le schéma gérontologique et les services déconcentrés de l'État s'appuieront sur cette dimension intercommunale quand viendra la troisième phase de décentralisation». «Il faut qu'on soit efficace en montant une structure qui à coût identique fournisse des services complémentaires. Ma vision, c'est une interco qui progressivement sera unique. Il faut s'appuyer sur le découpage qui existe, en étant conscient que sur la Ria d'Etel il y a un vrai bassin de vie et une connexion étroite avec la CCBBO(*). De même, on sait qu'il y a pour l'instant un obstacle avec Belle-Ile en raison du nombre de ses compétences».

Ria : «Ils ne pourront pas rester à quatre»
«On peut peut-être faire cette intercommunalité en deux étapes. On va en discuter avec les maires de la Ria (Belz, Etel, Erdeven, Locoal-Mendon), sachant que j'ai la conviction qu'ils ne pourront pas rester à quatre. Soit ils décident de travailler avec la CCBBO, donc ils seraient neuf, soit ils décident de venir dans un ensemble qui représente à peu près le pays d'Auray». «Les 28 communes financent déjà une étude sur ce rapprochement. Lundi, on réunit le comité de pilotage et assez rapidement derrière, Françoise Evanno, présidente du Pays, Jean-Michel Belz, président du syndicat mixte ABQP et moi-même allons faire le tour des communes et des communautés de commune».
(*) Plouhinec, Kervignac, Merlevenez, Nostang, Sainte-Hélène.