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13/06/2012

Cartographie, un service public ?

Les enjeux de la cartographie numérique dépassent de loin la réalisation d'opérations commerciales !

Devant la multiplication des systèmes cartographiques on peut s'inquiéter à juste titre de leur compatibilité.

Dans la préhistoire de la cartographie, Microsoft a été le premier à commercialiser un atlas mondial Encarta entièrement numérique, fondé sur ses ressources propres. Ce dernier a connu sa dernière version en 2006 et a servi de base au service Bing Maps. Il faut savoir qu'un tel service de cartographie nécessite des moyens colossaux en terme de base de données, rien que pour la toponymie.

Google est arrivé sur le marché avec Google Maps, entièrement sur le Web, avec des fonctionnalités nouvelles et de nombreuses API, permettant de développer des applications clientes intelligentes.

Avec le développement du GPS et sa baisse de prix, la cartographie routière embarquée avec localisation automatique a envahi le marché automobile. C'est ainsi que TomTom a pu déstabiliser des spécialistes de la carte routière comme Michelin et l'IGN. Les bases cartographiques "automobiles" sont en général en Europe d'origine néerlandaise.

La téléphonie mobile, avec GPS embarqué, est devenue un nouveau marché de la cartographie numérique, qui interesse le piéton, le vélo et autres moyens de transport. La "géo-localisation", croisée avec d'autres critères, a fait naître de nouvelles applications, dont l'utilité est variable.

Des services utiles, comme l'IAS en navigation, se développent dans différents domaines : localisation des enfants mineurs par leurs parents, localisation des personnes âgées et malades, repérage des véhicules volés (on pourrait ainsi équiper les oeuvres d'art de musée), visualisation d'une flotte d'autobus et information en temps réel dans les stations...

Dans les collectivités locales la cartographie numérique est encore peu utilisée en raison de son prix élevé, alors que les applications sont maintenant multiples. Que dire de la création de PLU par exemple sans cartographie numérique ? Que dire de l'organisation de la circulation dans une commune sans une simulation informatique reposant sur une cartographie numérique ?

La concurrence dans ce domaine est donc une bonne chose pour faire baisser les prix ! Encore faut-il que le "copyright" des fonds de carte et des données n'empêche pas leur diffusion et leur réutilisation.

A quand en France un service public (type IGN) de la taille d'Apple, Google et Microsoft ?


Apple vient défier Google et Microsoft sur le terrain de la cartographie et de la géolocalisation
Les Echos du 13 juin 2012

Par Nicolas Rauline

Avec les annonces d'Apple, qui a décidé de ne plus intégrer Google Maps dans ses appareils au profit de son propre service, intégré dans la prochaine version d'iOS, se profile un match à trois pour le contrôle de la localisation.


Apple a promis que son propre service serait entièrement gratuit. - Justin Sullivan/Getty Images/AFP
Qu'il semble loin, le temps où la cartographie était une affaire de spécialistes indépendants ! Avec l'annonce par Apple, lundi soir, d'un nouveau service de cartographie développé en interne à partir d'un accord de licence avec TomTom, le secteur voit débarquer un nouveau géant, après Google et Microsoft. Ce nouveau service sera intégré dans la prochaine version d'iOS qui sortira à l'automne et semble donc bien avancé. A terme, il équipera les iPhone et iPad, alors que ceux-ci disposaient jusqu'ici, par défaut, de Google Maps. Il proposera de nouvelles fonctionnalités, comme FlyOver, un système de navigation en 3D intégrant des prises de vue quasiment de qualité photographique et ajoutera des services supplémentaires, comme le trafic en temps réel à partir des informations fournies par les terminaux des utilisateurs. Un véritable défi technologique lancé à Google Maps, qui domine largement le marché. Pour peser sur ce secteur, Apple n'a pas hésité à racheter plusieurs entreprises spécialisées, comme C3 Technologies il y a six mois.

Microsoft fourbit Bing Maps
Chaque système d'exploitation mobile pourrait donc, à terme, intégrer son propre service de cartographie, Microsoft ayant lui aussi développé Bing Maps. Chacun fourbit ses armes pour se positionner sur un marché naissant, la géolocalisation, avec en ligne de mire la publicité locale. Car si les systèmes de cartographie ne génèrent aujourd'hui quasiment pas de revenus publicitaires, ils devraient servir de base à la consolidation du marché de la publicité locale. Le rêve de ces géants est donc de croiser les données cartographiques, les informations sur les commerces de proximité et la localisation des utilisateurs. UrbanDive, le système de visualisation des rues de PagesJaunes, propose déjà aux commerçants de figurer sur les prises de vue pour présenter leur enseigne et entrer en contact avec les clients. La solution de Microsoft, StreetSide, pourrait proposer le même service. Reste à savoir si Apple suivra la même voie pour son système en 3D. Et s'il pourra proposer aux professionnels les mêmes offres commerciales qu'un acteur local comme Mappy-PagesJaunes, ou que Google.

Dans l'immédiat, le but sera la conquête de parts de marché. Ironie de l'histoire, Google pourrait être débordé par un nouvel entrant adoptant la même stratégie que lui : proposer un service gratuit pour rafler un maximum de parts de marché. Là où Google a commencé à faire payer ses clients professionnels pour l'usage de ses cartes (au-delà de 25.000 chargements), Apple proposera en effet un service entièrement gratuit. Certains avaient d'ailleurs déjà abandonné Google Maps, comme Foursquare, qui avait préféré, il y a trois mois, migrer vers une solution open source.
N. RA.

Écrit par Nicolas RAULINE

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