05/03/2012
Un exemple pour les municipales de 2014 ?
Du professionalisme et du travail...
L'exemple américain traverse l'atlantique. Internet, sous ses différents avatars, est devenu un "média" à part entière.
Le "site "internet est le premier pilier de l'édifice de la communication. Les outils sont très nombreux et leur maîtrise n'est jamais évidente... Le contenu doit être renouvelé quotidiennement par des "journalistes" de profession (voir le "Huff").
Facebook, Twitter sont de nouvelles armes au maniement délicat, qui nécessitent eux aussi des équipes nombreuses et affutées.
Le référencement, surtout chez Google, est un outil très efficace aujourd'hui. Un internaute "clique" une fois sur deux chez Google pour la moindre recherche... c'est devenu en 5 ans un réflexe automatique...
L'apparition sur "mobiles" est un complément coûteux, puisqu'il oblige à livrer des programmes sous IOS, Androïd et Windoxs Phone 7.5... mais là aussi les effets peuvent être dévastateurs...
La Presse et la Télévision restent des moyens de base de tout candidat. Les conservateurs de tout poil y sont accrochés...
Nos élus de Saint Pierre montrent à travers leurs réalisations du site de la Mairie et de l'Office un "amateurisme" désarmant... Il y a vraiment du boulot pour 2014 !
Présidentielle, dans les coulisses des équipes web des candidats
Ouest France du 3 mars 2012
Au QG de François Hollande, avec son fils Thomas. Budget web : 2 millions d'euros.
Marc Ollivier.
Internet est un allié de poids dans la campagne présidentielle. Aux sites de candidats, déjà là en 2007, se sont ajoutés les réseaux sociaux, comme Facebook ou Twitter. Dans les cellules web, ça gazouille pas mal, entendez ça bosse dur, pour influencer l’opinion, recruter et organiser les militants sur le terrain. Nous avons rencontré à Paris, les équipes de Hollande, Bayrou, Le Pen et Sarkozy. Des moins de 30 ans ultra-connectés et motivés…
François Hollande. Twitter : 180 800 abonnés. Facebook : 66 100 amis.
Mardi matin. François Hollande est au Salon de l’agriculture. Au 4e étage de son QG, vaste hôtel particulier du VIIe arrondissement, ça s’agite. Derrière des écrans. Pour mettre en ligne des images sur francoishollande.fr. Aux murs, parmi 2012 raisons de voter Hollande, celle-ci : « Parce que la gauche n’a pas gagné depuis ma naissance ».
La moyenne d’âge de l’équipe web, dirigée par Vincent Feltesse, élu PS de Gironde, est de moins de 30 ans. On y croise le fils du candidat : Thomas Hollande, à la tête de la « Ségosphère » en 2007. Sourire : « On est deux fois plus aujourd’hui ». Soit 35 filles et garçons. « Venus d’horizons divers : informatique, politique, communication, monde associatif… », insiste Jules Boyadjian, 25 ans, ex-assistant parlementaire de Hollande.
Conseillé par l’agence américaine Blue State Digital, le plus gros bataillon de la Net campagne se déploie en quatre pôles. « L’Éditorial » travaille en lien étroit avec « L’Influence », qui « amplifie la parole du candidat sur Twitter, Tumblr ou Facebook ». Benjamin, 26 ans, « animateur web d’une compagnie d’assurances, en disponibilité pour grande cause nationale », veille aux réactions de l’opinion. Et prévient ses copains: « Je sens qu’il va falloir expliquer les 75% !» (la proposition du candidat de taxer les très riches. »
En plus du site Toushollande.fr , la « Riposte » s’organise à travers des « parties » conviviales où on twitte et tchate pendant les émissions importantes, à la télé. Le Pôle le plus stratégique reste celui de la « Mobilisation citoyenne ». Trois ex-étudiants français de Harvard y adaptent les méthodes d’Obama. Via le Net (et les 700 000 adresses recueillies pendant la primaire), ils recrutent des « volontaires » pour le porte-à-porte, sur le terrain. Et établissent la carte des zones prioritaires, réputées abstentionnistes. « Du jamais fait, disent ces « Boston Boys », à l’échelle d’un scrutin national ».
Marine Le Pen. Twitter : 44 400 abonnés. Facebook : 42 600 amis.
Changement d’ambiance, mercredi, au comité de soutien de Marine Le Pen, sur un grand boulevard du VIIIe. Un appartement discrètement indiqué sur l’interphone par des initiales. Ici, la cellule web se résume à une pièce, ornée d’un arobase géant, un salon et une loge de maquillage pour les interviews vidéos.
Sur les bureaux : quatre Macintosh dernier cri, pour autant de membres de l’équipe, dont deux seuls présents, aujourd’hui. Willy Boyé, animateur de « la campagne numérique de Marine » est « au boulot de 6 h à minuit. Quand on n’a pas les moyens financiers de nos concurrents, on fait la campagne avec nos mains », indique cet encore jeune (35 ans) dirigeant d’une société de marketing. Il met en ligne sur marinelepen2012.fr propositions, ripostes et interventions de la candidate dans les médias. Et encourage ses sympathisants à « utiliser la force des autres pour se faire remarquer, en postant des messages sur leurs sites et réseaux. »
Ici, il y a ce qu’on voit… Et ce qu’on ne voit pas encore: le nombre de blogs de sympathisants qui s’aggloméreront à Latoilebleumarine. En acceptant d’utiliser la signalétique M comme Marine, plus discrète que le logo à la flamme du Front… « Un site à part », ouvert hier. David Rachline, 24 ans, l’élu de Fréjus qui coordonne la campagne, évoque déjà des centaines d’inscrits…
François Bayrou. Twitter : 83 800 abonnés. Facebook : 23 700 amis.
Sur son compte Twitter, Matthieu Lamarre a taclé les sympathisants de Hollande. Leur Riposte party pendant Paroles de candidat sur TF1, aurait fait 1 400 gazouillis de moins que le live-tweet des fans de Bayrou, une semaine avant. Bataille de chiffres d’usage sur Twitter, site préféré des micro-blogueurs influents et des médias bien qu’il n’ait que 2,5 millions d’abonnés français, contre 27 millions pour Facebook.
À 23 ans, Matthieu, élu Modem depuis 2008 et responsable de la campagne web de François Bayrou, qualifié de « plus geek des candidats », est aux aguets « sept jours sur sept ». Comme son équipe. Qui pianote… au centre d’imprimeries rénovées, dans le VIIe. Entourés de sacs de bonbons Haribo : six jeunes « recrutés sur Twitter ». Moyenne d’âge : 24 ans. « Un seul militant. Les autres sont sympathisants. » « Ça vaut mieux », considère Corentin Benoit-Gonin, motivé par l’expérience qui entre dans le cadre de son parcours étudiant. Rédacteur de bayrou.fr, il est en master de communication politique à Paris XIII. « Dans ma promo, d’autres travaillent pour le Front de gauche ou à la com’ de Carla Bruni… »
La stratégie de l’équipe, « complétée par 7 personnes au pôle image et deux prestataires techniques » ? Comme chez Hollande, un site amiral où sont déroulés portrait, propositions et actu de la campagne. Et une présence sur les réseaux sociaux… où on recrute, de façon ludique, des « volontaires ». Qu’est-ce qu’on gagne à « faire entendre » l’argumentaire du centriste ? 5 « décibels », comme uatant de point, pour la diffusion d’une interview, 7 pour un slogan…)
Nicolas Sarkozy. Twitter : 106 000 abonnés. Facebook : 562 000 amis.
Mercredi toujours, siège de la France forte, rue de la Convention (XVe). Une ruche où on se plaint du manque de m2. Nathalie Kosciusko-Morizet y termine le premier d’une série de tchats prévus après chaque intervention du Président-candidat. On y retrouve Nicolas Princen. L’ex-conseiller web de l’Élysée, 28 ans, est devenu « responsable de la campagne et de l’agenda numériques ». Orchestrés avec Manuel Diaz, patron français de la société de conseil en stratégie numérique Emakina. Le « Séguéla du numérique » se serre, dans une salle étroite, aux côtés de 12 jeunes gens. Amandine, Charlotte, Axel, Olivier… ont moins de 26 ans. « Certains ont travaillé à l’Élysée ou avec des ministres ». Stéphanie, rédactrice en chef de lafranceforte.fr, a été « la plume » de Brice Hortefeux et Gérard Longuet.
Le plan, ici, c’est : « 1. Installer Nicolas Sarkozy sur les réseaux sociaux. 2. démarrer le dialogue avec les Français. 3. Articuler le online et le offline ». Autrement dit, faire le lien entre Internet et la campagne de terrain. « La grande leçon d’Obama », dit-on, là encore. L’idée est de placer le sympathisant au cœur d’une galaxie Internet NS (les initiales du candidat) où ses efforts pour mobiliser lui feront engranger des points. « Ce serait gadget, si ce n’était pas assorti de vrais contenus pour militer. Des données seront bientôt envoyées par mails sur les réformes territoriales menées depuis 2007 », promet Nicolas Princen.
« Le trésor de guerre de Hollande, c’est la base de données des primaires. Le nôtre, c’est Facebook. » Où le Président-candidat affiche déjà plus de 560 000 « J’aime ça » sur sa timeline (le déroulé de son parcours). Depuis sa mise en orbite, sur fond de polémiques concernant l’aide que la société Facebook aurait pu apporter à l’équipe de l’UMP, les parodies se multiplient sur Internet. Le Président est déclaré, la guerre du Net aussi.
Pascale VERGEREAU.
Photos : Marc OLLIVIER.
Vidéos : Philippe RICHARD
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