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01/01/2012

Crise ? Les réponses...

Les politiques "économiques" font leur effet au bout de 12 à 24 mois environ... Trop tard pour la "Présidentielle" !

En politique les effets d'annonce sont importants, car le grand public n'est pas exactement informé de la situation économique réelle, sauf celle qui touche directement ses finances personnelles.

Le Plan en 3 points, présenté lors des voeux 2012, ne semble pas à la hauteur des enjeux. De toutes façons son application, si elle a lieu, se fera sentir en 2013 et 2014... alors ?

Depuis 30 ans on a préféré "indemniser" les chômeurs (avec des systèmes ultra-compliqués) en fonction de leur passé économique, c'est le système des "droits", qui deviennent désormais une revendication de base, alors que nous fonctionnons encore avec une rémunération fondée sur le travail fourni... La formation de mise à niveau ou de reconversion est plus ou moins liée à ces prestations financières, ce qui a donné lieu à une certaine époque à la "chasse" du stage suivant... Résultat : une population de "chômeurs" peu adaptée à la demande réelle des entreprises, et surtout peu motivée par la reprise du travail après des mois d'indemnisation fixe...

La TVA "sociale" est le serpent de mer, qui va à l'envers du "libre-échange" et de la maîtrise de l'inflation... Il n'est pas envisageable de financer notre système de soins par de nouveaux droits de douane, qui appauvriraient la population française.

Quant à la taxe sur les transactions financières, cette opération "à la marge" ne règle en rien les problèmes de fond !

Les vrais problèmes de notre économie à la dérive sont simples :

Ne rémunérer que le travail, rien que le travail et ne pas limiter la durée du travail !
Réduire les dépenses publiques de manière significative (ceci passe évidemment par une baisse de la rémunération des agents de l'Etat),
Augmenter les recettes fiscales sans tuer l'activité économique,
Mettre un frein à la dérive des dépenses des Collectivités territoriales et
remettre en cause le fonctionnement actuel de l'Assurance Maladie...

Merci, Monsieur Cohen, voilà des voeux 2012, qui sentent la"poudre" !


Elie Cohen, les effets de la crise vont s'amplifier
Ouest France du 26 décembre 2011

« Les plans de rigueur aujourd'hui, c'est de la plaisanterie », affirme Elie Cohen.
Philippe Renault

Comment voyez-vous l'année 2012 ? C'est ce que nous avons demandé à quatre économistes de renom. Premier entretien de la série avec Elie Cohen.
Entretien
Elie Cohen
Professeur à Sciences politiqueset directeur de recherche au CNRS.

À l'aube de 2012, quelles sont les perspectives pour l'économie française ?
L'affaiblissement du soutien de l'État, la politique de réduction des déficits, la montée du chômage, la baisse de la consommation, l'installation de la crise financière, les difficultés à financer les entreprises et les ménages : tout ceci crée un climat parfait pour l'entrée en récession.

Quelles sont les conséquences dans notre vie quotidienne ?
Pour ceux d'entre nous qui sont salariés, qui ont un emploi fixe, les effets de la crise ne se font pas encore sentir, mais ils vont s'amplifier. Le 7 mai, après les élections présidentielles, il faudra bien décider de mettre en place un vrai plan de rigueur pour réduire le déficit structurel de la France. Pour l'heure, il atteint 90 milliards d'euros, l'objectif est d'aller à zéro.

Les mesures annoncéespar l'actuel gouvernement ne sont-elles pas suffisantes ?
Les plans de rigueur aujourd'hui, c'est de la plaisanterie. On a gratté trois milliards par ci, six milliards par là. Toutes les décisions structurelles ont été reportées à plus tard. La Révision générale des politiques publiques (RGPP) annoncée en 2007 pour réduire et améliorer les dépenses publiques, c'est de la cosmétique ! Et si rien ne s'arrange, l'État devra revoir les salaires de ses agents.

La vraie rigueur pour vous, c'est quoi ?
Ce sera quand l'État réduira les dépenses publiques de manière significative et fera une réforme fiscale équitable qui ne tue pas l'activité économique. Il faut, enfin, trouver un frein à la dérive des dépenses au niveau des collectivités territoriales. Il faut aussi s'attaquer à la réforme du régime des retraites, au déficit structurel de l'assurance maladie. Quel homme politique aura le courage de le faire ?

La croissance peut-elle ainsi repartir ?
Il est certain que nous ne ferons pas 1 % de croissance, mais ferons-nous, comme le dit l'OCDE, entre 0,3 et 0,5 % ou moins ? Nous ne le savons pas encore.

La situation pourrait encore s'aggraver ?
Oui, si l'euro éclate, ce sera un cataclysme mondial. Les dirigeants le savent, mais l'accident est toujours possible. Pour l'heure la ligne adoptée par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy nous engage dans une impasse. Si elle se fonde uniquement sur des contraintes d'austérité budgétaire, c'est l'austérité pour l'Europe pour les dix prochaines années.

Comment agir pour relancer l'activité ?
Il faut compléter ce traité par deux autres volets : la mutualisation de la dette grâce à l'intervention de la Banque centrale européenne et le soutien par l'investissement. Si l'Europe veut montrer qu'elle est solidaire, les pays d'Europe du Nord, dont la situation est correcte, doivent stimuler l'activité, et ceux du Sud doivent maîtriser leurs finances publiques. En Allemagne, le Parti social-démocrate (SPD) s'est engagé en ce sens. Lors des prochaines échéances politiques prévues en France et en Allemagne, les citoyens manifesteront leur volonté.
Recueilli parFrédérique JOURDAA.

LE CHÔMAGE, LA PROTECTION SOCIALE ET LA TAXE FINANCIÈRE
Nicolas Sarkozy le 31 décembre 2011

"Trois sujets me paraissent dominer les autres" a résumé Nicolas Sarkozy.

Le premier de ces chantiers concerne l'accompagnement des chômeurs, qui "doivent être l'objet de toute notre attention". "Nous devons changer notre regard sur le chômage. Faire en sorte que la formation des chômeurs devienne la priorité absolue, afin que chacun puisse se reconstruire un avenir" a affirmé le chef de l'Etat.

Le deuxième sujet de réflexion lancé par Nicolas Sarkozy concerne le financement de la protection sociale "qui ne peut plus reposer principalement sur le travail, si facilement délocalisable." Si le président a promis d'écouter "les propositions des partenaires sociaux" à ce sujet, il a esquissé son plan en affirmant qu'il était nécessaire "d'alléger la pression sur le travail et faire contribuer financièrement les importations qui font concurrence à nos produits avec de la main d'œuvre à bon marché."

Enfin, Nicolas Sarkozy a répété que "la taxe sur les transactions financières" doit être mise en œuvre prochainement. Une mesure qui doit prévenir les "dérèglements de la finance qui vous choquent d'autant plus profondément qu'ils sont largement à l'origine des difficultés actuelles." Le chef de l'Etat a par ailleurs assuré que les agences de notation financière ne dicteraient pas la politique de la France.

Sur ces trois sujets, Nicolas Sarkozy a fait savoir que des "décisions importantes" seraient prises après le sommet social du 18 janvier prochain, devant "les circonstances exceptionnelles" des chiffres du chômage.

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