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09/09/2011

Paris et le désert français ?

Toujours à l'Ouest, ce sont les mots du Professeur Tournesol ! Pour l'emploi aussi ...

Les vieux schémas ont la vie dure : Paris concentre toujours 20% des emplois français. Malgré des tentatives de rééquilibrage depuis les années 50 (la Datar), cette importance de l'agglomération parisienne est toujours présente aujourd'hui ! Les projets de "Grand Paris" risquent d'accentuer cette tendance, au détriment de notre belle province française !

L'Insee vient d'ajouter une autre prespective : la plus forte croissance de l'emploi se situerait aujourd'hui à l'Ouest d'une ligne Le Havre Marseille !
Pour une raison simple, mais désolante, ces villes n'ont pas de passé industriel !

Pas rassurant pour l'industrie française, qui "fout le camp !". Plutôt positif pour nos jeunes de l'Ouest !


La France de l'emploi a basculé à l'ouest d'une ligne Le Havre-Marseille
Les Echos du 7 septembre 2011
Depuis une dizaine d'années, les villes où l'emploi s'est le plus fortement développé se situent au sud et à l'ouest du pays. A l'inverse, celles où cet accroissement a été le plus faible sont concentrées dans les régions désindustrialisées, au nord et à l'est.
Philippe MOREAU


La France métropolitaine compte exactement 111 villes de plus de 25.000 habitants, selon les plus récents recensements, réalisés entre 2005 et 2009. Dans l'Hexagone, cette armature urbaine concentre l'essentiel de l'emploi (61 %). Avec bien entendu une place démesurée pour l'ensemble parisien, qui représente à lui seul 20 % des emplois nationaux (lire ci-dessous). Depuis 1999, cette concentration de l'emploi dans les villes s'est très nettement accentuée. Tendance qui ne correspond d'ailleurs pas à celle du peuplement, puisque la croissance de la population est plus dynamique dans les espaces ruraux et les petites villes que dans les zones urbaines, selon les plus récentes statistiques.
En passant au crible les évolutions parallèles de l'emploi et de la population dans ces 111 villes, les démographes Laurent Chalard et Gérard-François Dumont (1) ont ainsi constaté qu'au poids démographique des villes ne correspond pas nécessairement un poids équivalent en termes d'emplois. Ainsi, Nice, la 5 e entité urbaine la plus peuplée, n'est que la 7 e en termes d'emplois. A l'inverse, Toulouse ou Bordeaux sont mieux placés pour l'emploi que pour leur population.
L'autre constatation des démographes est plus spectaculaire. Selon eux, les cités affichant la plus forte croissance de l'emploi se situent toutes (à l'exception de Fréjus) à l'ouest d'une ligne Le Havre-Marseille. Les 12 villes en tête de ce classement (de Rennes à Montpellier) ont un point commun : peu ou pas de passé industriel. Elles ont ainsi échappé aux réductions d'emplois liées aux restructurations et autres reconversions et « sont les bénéficiaires du développement récent de nouveaux secteurs industriels et de la tertiarisation de l'économie », remarquent les auteurs. Ces agglomérations (Toulouse, Montpellier, Nantes, Rennes, Bordeaux, etc.) s'appuient sur les hautes technologies (aéronautique, informatique, médecine, services financiers, etc.). D'autres cités (Narbonne, Perpignan, Fréjus, Béziers) doivent, elles, davantage leur croissance de l'emploi au développement de l'économie résidentielle.
Comme un négatif
A l'opposé, les villes au plus faible accroissement de l'emploi se situent dans une grande moitié nord-est du pays. Comme un négatif, ces 22 cités les plus mal classées figurent de l'autre côté de l'axe virtuel Le Havre-Marseille, sauf Châteauroux, certes, mais elle en est tout de même très proche (voir carte). Ce regroupement géographique répond cette fois à une autre logique : celle de territoires anciennement industrialisés. Et touche surtout des villes moyennes. Aucune métropole ne figure en effet parmi ces 22 villes. Dans la moitié des cas, il s'agit de bassins d'emplois ayant eu à faire face à un effondrement de leur activité économique principale accompagné de reconversions insuffisantes : Forbach, Roanne, Maubeuge, Thionville, Charleville-Mézières, Elbeuf, Saint-Quentin, Bourges ou Béthune. Figurent aussi des cités telles que Montbéliard, Dunkerque ou Mulhouse, qui ont su maintenir une activité économique principale (automobile, sidérurgie) mais insuffisamment variée. Et enfin des préfectures ou sous-préfectures (Nevers, Meaux, Châteauroux) qui ont du mal à diversifier un tissu économique limité.
PHILIPPE MOREAU

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