Les Secrets de Saint Pierre

Michel Grall, candidat «bien sûr» en 2012
Télégramme du 9 septembre 2011
Un an après avoir été poussé à démissionner de la mairie de Carnac, Michel Grall ne doute pas de son avenir politique. Il est candidat à un deuxième mandat de député de la deuxième circonscription. Et ne doute pas du soutien de l'UMP.



Voici bientôt un an que vous avez démissionné de la mairie de Carnac...
(Il coupe) Oui, c'était un moment très douloureux. Je pense avoir pris la bonne décision. On ne pouvait plus travailler pour le bien de la commune dans ces conditions et je suis heureux de voir qu'une nouvelle majorité existe aujourd'hui autour de Jacques Bruneau, avec mes anciens colistiers qui n'ont pas trahi.

Il y a également une opposition qui fait feu de tout bois...
Je ne me prononcerai pas sur cette opposition. Carnac mérite bien mieux que cela. Je suis attristé qu'on détruise comme cela jour après jour la valeur et l'image de Carnac.

Faites-vous mieux votre travail de député depuis que vous n'avez que ce mandat?
En tout cas, différemment. Je suis investi à 120% sur ce mandat. Je suis plus disponible, plus présent et ça va plus vite. On l'a vu avec l'affaire de la zone du Suroît à Belz. Je suis également très investi à l'Assemblée nationale.

Cette expérience a-t-elle fait évoluer votre réflexion sur le cumul des mandats?
C'est une question que je me suis posée. Je n'y ai pas encore apporté de réponse. Le fait d'avoir été maire pendant six ans me donne un ancrage assez fort sur des sujets qu'on traite en tant que député.

Serez-vous de nouveau candidat en 2012?
Bien sûr!

Aurez-vous le soutien de l'UMP?
Je n'ai aucune raison d'en douter.

Avez-vous aussi le soutien des maires de droite de la circonscription?
L'important c'est d'avoir le soutien de la population. Mais je crois avoir montré depuis 2007 à de nombreux maires qu'ensemble on pouvait faire de belles choses. Il y a eu la zone du Suroît, mais on a aussi débloqué le dossier de la station d'épuration de Riantec.

Françoise Evanno, élue de Pluvigner, sera-t-elle de nouveau votre suppléante?
Je souhaite qu'elle le soit et je crois qu'elle le sera.

On vous voit beaucoup dans les cantons de Quiberon, Belz, Port-Louis, un peu moins à Pluvigner et Auray. Pourquoi?
Je ne partage pas votre analyse. Si des maires ont besoin de travailler sur tel ou tel dossier, je suis à leur disposition. Et à ma permanence à Auray je reçois beaucoup de gens d'Auray et de Pluvigner.

Que vous inspire le vote négatif de la communauté de la Ria d'Etel sur le projet de grande intercommunalité?
J'ai écouté leurs commentaires, notamment ceux consistant à dire qu'il fallait peut-être définir les compétences avant de faire le découpage géographique, et je les trouve tout à fait respectables. Cela étant, nous sommes dans un mouvement vers l'intercommunalité qui engage notre responsabilité collective. Je trouve que la position du préfet est équilibrée et qu'elle mérite d'être soutenue.

En quoi est-il pertinent d'intégrer la Ria d'Etel contre son gré, et dans le même temps de laisser la communauté Blavet-Bellevue-Océan (Plouhinec, Kervignac, Merlevenez, Nostang, Sainte-Hélène) conserver son autonomie?
Parce que la Ria d'Etel appartient au pays d'Auray. Nous avons l'habitude de travailler ensemble dans les deux grands syndicats mixtes existants. Les maintenir à l'écart aurait été les couper du pays d'Auray. La situation n'est pas la même au niveau de CCBBO qui a toujours été en dehors de Cap L'Orient.

Quelles sont pour vous les deux grandes problématiques du pays d'Auray?
J'en vois trois. La première, c'est la loi Littoral. C'est un combat permanent. Il n'y a pas un jour où je ne suis pas saisi d'une difficulté liée à cette loi. J'ai ici un dossier qui concerne un maire du canton d'Auray. Il était attaqué par les services de l'État pour avoir signé un permis de construire, on va dire ne respectant pas la loi Littoral. Ce maire menaçait de lancer une grève de la faim. Le préfet a bien voulu reconsidérer le dossier et retirer son contentieux. Le projet est donc valide.

Ce n'était donc pas un équipement privé, c'était un projet public?
(Hésitation) Entre les deux... Deuxième sujet: la cartographie des risques de submersion marine, qui concerne notamment Carnac-plage. L'enjeu est très lourd. Je suis en train de monter un rendez-vous pour retourner voir Nathalie Kosciusko-Morizet avec Jacques Bruneau, le maire de Carnac. Dernier sujet, les chrétiens d'Orient. Je suis en train d'essayer d'obtenir des statuts rassurants pour des Égyptiens coptes.

«Un oeil critique sur le contenu des manuels scolaires»

Questions au gouvernement, réaction aux propos d'Eva Joly, ouverture d'un compte Twitter, etc. Vous avez eu un été actif...
(il sourit) Effectivement, on est parti dans une dynamique, qui est celle de 2012. J'ai écouté François Hollande sur le projet de loi rectificative. Ça n'avait aucun sens, ça manquait de structure. Il y a une espèce d'affection autour de cet homme qui existe et qui pourrait le porter demain à la présidence de la République. Ce serait dramatique pour la France.

L'Université d'été de l'UMP à Marseille a montré un parti divisé...

Moi j'ai senti une vraie cohésion. Il n'y a pas d'uniformité mais de l'unité. On ne peut pas nous reprocher d'avoir des débats internes.

Quelles sont vos positions sur les propositions de taxes qui ont fait l'actualité ces derniers jours?
Je suis pour qu'on ne touche pas aux allocations familiales. Par contre, sur les allocations chômage élevées et sur la fiscalité des très hauts revenus on peut faire un effort. Comme sur la taxation pour les activités des banques pour compte propre. Et j'ai voté hier soir (mercredi) la taxe sur les mutuelles.

Vous venez de signer un appel contre l'enseignement de la théorie du genre sexuel en classe de première...
Oui. C'est une théorie qui, en gros, dit que vous naissez avec un sexe masculin ou féminin, mais que c'est la façon dont vous êtes éduqué qui fait que vous avez telle ou telle orientation sexuelle. Qu'on assène ça comme vérité scientifique à des élèves de première, c'est inacceptable! Je suis également extrêmement choqué que dans un manuel d'éducation civique destiné aux cinquièmes, on illustre le fonctionnement associatif à travers trois exemples dont deux sont le Snesup, syndicat d'enseignement supérieur de gauche, et l'autre, Ni Putes ni Soumises. Pour des élèves de cinquième, fondamentalement, je trouve ça choquant. Le contrôle du contenu des manuels scolaires n'est pas suffisamment bien fait. Il doit à mon sens, pour la rentrée prochaine, mériter un oeil beaucoup plus critique.

Né un 11septembre...


Dimanche prochain, Michel Grall aura 50ans. Depuis le jour de ses 40 ans, son anniversaire a une résonance particulière. C'était le 11septembre 2001. «À l'époque je travaillais à Paris. Nous avions arrêté