Les Secrets de Saint Pierre

Centre météo de Vannes, gros temps...
Ouest France du 5 août 2011
Elle était crainte car elle était dans les tuyaux depuis longtemps. La fermeture du centre météo de Vannes, qui arrose en informations tout le Morbihan, interviendra en 2015 (Le Télégramme d'hier).

À peine visible de la rue Henri-Becquerel, à Vannes où il est installé, le centre météo du Morbihan emploie aujourd'hui un ingénieur des travaux, une secrétaire et cinq techniciens. Ouvert sept jours sur sept, de 5h45 à 17h45, il collecte, analyse et retransmet quantité d'informations sur le temps qu'il fera dans les prochaines heures et dans les jours à venir. Des informations parfois précieuses qui n'intéressent pas uniquement le grand public.

Des festivals branchés sur les prévisions
«Tous les festivals organisés dans le Morbihan, à commencer par le Festival interceltique de Lorient et le Festival de jazz de Vannes font partie de nos principaux clients», indique Gilles Le Graët, agent vannetais et délégué syndical Spasmet Solidaires. Des liens tout à fait normaux lorsque l'on sait que de la couleur du temps dépend le succès d'une manifestation à l'équilibre financier souvent fragile. «Les infos que l'on reçoit sont toujours viables et précieuses. Une année, Météo France nous avait conseillé de commencer un concert en plein air un quart d'heure plus tôt que prévu car elle annonçait de la pluie. Nous avions eu raison de l'écouter. Grâce à elle nous avions sauvé notre soirée», se souvient Jean-Philippe Breton, fondateur du Festival de jazz de Vannes. Le monde agricole est également très friand des infos vendues. «C'est plusieurs fois par jour que nous consultons le site référent qui nous relie à Météo France. Toute notre activité est en fait réglée en fonction des renseignements qui nous parviennent au sujet de la pluviométrie, des températures... Sans ces informations, nous serions dans le brouillard», explique une responsable du service légumes au sein d'une coopérative agricole du Morbihan.

Des infos de moindre qualité
Mais cette relation et cette confiance existeront-elles encore le jour où les services vannetais seront regroupés à Brest, à l'aube de l'année 2015 au nom de la réforme générale des politiques publiques ? Gilles LeGraët se permet d'en douter. «Inévitablement, le transfert se traduira par une perte de qualité dans la nature des informations fournies. Depuis longtemps, nous fonctionnons grâce aux télémesures transmises par les appareils installés aux quatre coins du département mais rien ne remplacera l'observation sur le terrain, en particulier en cas de vigilance. Et que se passerait-il le jour où la cellule de crise aura besoin de se réunir à la préfecture de Vannes», interroge le délégué syndical.
• Yann Le Scornet