08/06/2011
Petites communes, cité dortoir ?
Le calcul économique et la rentabilité négative : quels choix ?
A Auray, les centres commerciaux sont très éloignés de Saint Goustan ! Sans voiture il est impossible de se ravitailler ! A Spezet, en Centre Bretagne, le Crédit Agricole ne veut plus assurer seul le coût d'un distributeur de billets ! La Mairie "à la rescousse" ?
Deux exemples bretons qui condamnent les communes vieillisantes et sans activité économique ! Saint Pierre n'est pas encore entrée dans ce schéma, mais n'en est pas loin, car le repli sans aucune perspective de développement conduit les acteurs économiques à rappeler aux élus, que les activités sans rentabilité disparaissent d'elles même !
Accroître les effectifs municipaux ne crée aucune richesse ! Par contre accueillir, cajoler de futurs entrepreneurs, décidés à s'installer sur la Commune voici une tâche de fond, qui risque de changer les réactions des acteurs économiques !
Pour ce faire, proposer une infrastructure routière de qualité et un contournement de Saint Pierre au double tournicoton, agrandir et améliorer la zone "artisanale" de Kergroix, créer avec Quiberon une vaste zone industrielle, enfouie dans la nature, près de la station d'épuration, développer les infrastructures de réseaux en utilisant le fonds national de péréquation numérique...
Au lieu de s'embarquer dans des projets sans lendemain (la Communauté à 24, qui flatte les "petits" Maires), travaillons notre territoire au plus près des acteurs économiques !
Et le malheur de la "désertification" sera contenu !
Saint-Goustan, les habitants ravitaillés par les corbeaux...
Télégramme de Brest du 8 juin 2011
La vie est souvent douce et paisible à Saint-Goustan. Mais pas non plus idyllique. En l'absence du moindre commerce alimentaire de proximité, les «bigorneaux», accrochés à leur rocher sont «ravitaillés par les corbeaux».
Plus le moindre morceau de sucre au moment du café? Pire, plus de pain ou plus de beurre ? «Bouge-pas chéri(e), j'y vais».
«Je payais cher mais je mangeais»
Les plus anciens parmi les habitants de Saint-Goustan ont connu ce temps-là. Sylvie, 47 ans et une revendication de «vrai bigorneau depuis quatre générations», se souvient de ses jeunes années. «Jusque dans les années 80, il y avait deux vraies épiceries: chez Crabote, où est aujourd'hui Igloo et à l'emplacement de l'Eglantine. A celui du Chasse-Marée, il y avait la boulangerie Chevillard, avec un vrai fournil. Et puis une boucherie, rue du Petit-Port, et une camionnette qui venait vendre le poisson». Bref, il y avait tout. Et rien aujourd'hui. Il y a peu, les Gustanais pouvaient encore se dépanner au Fournil de Saint-Goustan et à La Cambuse. Mais l'ancien dépôt de pain est aujourd'hui une sandwicherie (La Muse Bouch') et l'épicerie fine de «Marco» un glacier (Igloo). Même ceux qui boudaient le dépôt de pain, «pas ouvert régulièrement et où il y avait peu de choix» ainsi que l'épicerie, «trop chère», accusent le coup.
«Une boîte de pâté, je la payais deux fois plus cher, mais au moins je mangeais» dit un «bigorneau» de fraîche date. Dans ce coin de la ville où on dit «monter à Auray» comme si on changeait de ville, et où Marie-France dit «ça me saoule de monter»,
on combat l'imprévu.
Banque, Spézet veut garder ses spézetas
Télégramme de Brest du 8 juin 2011
Dans quelques jours, le seul et unique distributeur automatique de billets de la commune de Spézet pourrait disparaître. Les habitants ont manifesté à deux reprises pour le garder. Selon eux, cette fermeture pourrait déséquilibrer le commerce local.
À chacun son combat dans le Centre-Bretagne. Après Carhaix(29), qui s'est battu pour sauvegarder son hôpital, Spézet (1.800habitants) joue des poings pour garder son distributeur automatique de billets (DAB). De l'extérieur, l'affaire peut prêter à sourire. Mais sur place, on se rend vite compte que le retrait du DAB pourrait faire vaciller l'économie locale, comme l'explique PaulLeCoq, l'un des responsables du très sérieux comité de défense des services de proximité spézetois. «Nous avons la chance d'avoir une vingtaine de commerces dans le bourg. Que deviendront-ils si, demain, une grande partie de la clientèle est obligée d'aller à Carhaix ou à Châteauneuf-du-Faou pour retirer de l'argent? Ces gens-là, c'est certain, en profiteront pour faire leurs courses dans ces communes situées à 20 et 10km».
Point Vert: «Pas de confidentialité»
Certes, le Crédit agricole, qui désire démonter son DAB, a ouvert il y a quelques mois un Point Vert dans une boulangerie. «Il n'y a aucune confidentialité, commente le patron d'un des bars du bourg. Et puis, comment feront les clients qui voudront boire un coup à l'heure où ferme la boulangerie? Ils payeront leur demi par chèque?». Autre aspect abordé, les sorties du week-end. À Spézet, les jeunes restent dans le périmètre du bourg quand ils font la fête. Car ils ont tout sous la main: bars, restaurants et même une boîte de nuit, le Spot. «Si demain, ils n'ont plus d'espèces, ils seront sûrement tentés de faire un crochet en voiture par Carhaix ou Châteauneuf. On le sait, ces virées nocturnes se terminent parfois par undrame», poursuitPaulLeCoq. Derrière ces exemples du quotidien, qui sont autant d'arguments convaincants, la croisade pour le DAB a tôt fait d'entraîner dans son sillage les défenseurs de la ruralité. «Dans sa communication, le Créditagricole met souvent en avant la défense du territoire. Aux banquiers de montrer qu'ils sont en accord avec leurs slogans», commenteRonanBroustal, un autre responsable du comité.
Partager le déficit avec la commune
Charles Le Durand, directeur commercial du CA 29 qui gère la crise, tente de trouver une solution. «Jusqu'en 2008, nous avions une petite agence dans la commune. Le DAB était réapprovisionné par les salariés.Depuis, et la législation l'exige, c'est un transporteur de fonds qui s'en charge. Ce service est devenu largement déficitaire et nous coûte en moyenne entre 15.000 et 20.000€ par an. De plus, la machine est obsolète et doit être remplacée». Hier, la banque verte a fait une nouvelle proposition au maire. «Comme quatre utilisateurs sur dix sont des clients du CA, nous proposons de prendre à notre charge 40% du déficit. Le reste étant assumé par la collectivité dans le cadre d'une convention». Pour faire simple, il en coûterait 7.000 € par an à la commune pour conserver son distributeur. Charles Le Durand dit avoir été au bout de ce qu'il pouvait proposer. «On espère que le conseil municipal acceptera cette offre. En tout cas, la gestion de ce problème-qui n'avait pas de précédent en France-nous a orientés vers un nouveau modèle économique qui pourrait intéresser des communes qui n'ont pas encore de DAB». Les Spézetois toucheront-ils des copyrights ?
•Didier Déniel
Commentaires
Bon, en tenant compte su fait que péréquation peut désigner deux concepts proches :
Le financement des activités déficitaires d'une entreprise ou d'une administration par les recettes perçues auprès d'autres clients ou usagers.
Les systèmes de transferts d'impôts entre les entités fédérées d'un État fédéral.
alors
Je n'arrive toujours pas à piger d'où viennent les sous du fonds national de péréquation numérique.
Je ne suis qu'une vieille blonde qu'a pas fait Hec mais ce que je conçois bien....je l'énonce clairement.
Mais si j'analyse bien toutes les propositions, Si JBH devient notre maire....(il fait déja campagne) Il trouvera les sous, car yaka les trouver, d'après ce qu'il dit c'est facile.
Écrit par : fran | 08/06/2011
Au fait vouloir un autoroute d'auray à Quiberon pour que les gens qui travaillent à Auray rentre plus vite le soir, n'est-ce pas transformer la presqu'île en cité dortoir ?
Écrit par : fran | 08/06/2011
Les commentaires sont fermés.