Les Secrets de Saint Pierre

Conseiller général, «Un métier passionnant»
Télégramme de Brest du 16 mars 2011


Comme dans un canton sur deux en France, on votera dimanche dans les secteurs de Pluvigner et de Quiberon afin d'élire de nouveaux conseillers généraux. Philippe Le Ray, l'élu d'Auray jusqu'en 2014, nous parle de ce «métier passionnant».

Elu avant son 40e anniversaire en 2008, Philippe Le Ray était l'un des benjamins de l'assemblée départementale ces trois dernières années. Le couronnement - jusqu'ici - d'une «carrière» politique entamée à 27ans dans sa commune par ce fils d'agriculteurs de Plumergat. Paysan lui-même aussi depuis qu'il a délaissé son poste de cadre bancaire pour développer l'exploitation de ses parents avec ses frères. Paysan à temps partiel seulement depuis 2008: «Le matin en semaine, de 6h à 9h, et un week-end sur deux». Ça laisse du temps pour le reste, ce «métier» de conseiller général du canton d'Auray, affublé de l'étiquette Majorité départementale. Droite, donc. «Mais j'ai autant de copains à gauche», relativise celui qui n'a jamais été encarté.

Un job gigogne
Dès son premier jour dans la fonction, Philippe Le Ray a bien vite compris qu'il avait décroché un job gigogne. Dans le «paquetage» en effet, environ 25 désignations, au sein ou à la tête de conseils d'administrations, commissions, comités de pilotages, conseils de surveillance, etc. Plus ses deux affectations internes au conseil général: la présidence du groupe de travail sur l'agriculture et l'appartenance à la commission sociale. A force, cet éventail de fonctions et de domaines d'intervention développe une faculté à appréhender un grand nombre de problématiques. Mais à en croire le conseiller général d'Auray, c'est dans les permanences publiques qu'il apprend le plus. En deux séances hebdomadaires, il reçoit entre dix et quinze personnes, à Auray ou dans une autre commune du canton.

«Concret et urgent»
«Quand les gens viennent vous voir, c'est vraiment pour des problèmes concrets et souvent urgents». Trouver un travail ou un logement en urgence après une rupture, une place dans un établissement spécialisé pour un parent malade, etc. Le conseiller général «ne fait pas de miracle». Mais parvient régulièrement à orienter le demandeur vers celui qui a la clé du problème. Souvent en décrochant son téléphone. «Je suis un facilitateur», dit-il. Une expression qu'il décline à l'envie en évoquant ses interventions dans les domaines les plus divers et dans ses relations avec les associations, les entreprises, les citoyens ou les autres élus. Tout cela fait un quotidien bien rempli. «6h-23h», affirme le grand gaillard qui aux «25-30 réunions, deux permanences par semaines et cinq ou six assemblées générales ou inaugurations par week-end» n'oublie pas d'ajouter le travail en commission ou dans son bureau au conseil général - où il se rend quatre fois par semaine - ainsi que l'étude, souvent nocturne, des dossiers.