Les Secrets de Saint Pierre

Pôle d'échange multimodal à Auray, l'étude environnementale recalée

Télégramme du 10 novembre 2017

Sophie Paitier

 

Le projet du PEM a reçu un avis négatif du conseil général de l'environnement et du développement durable. (Image de synthèse Arep)

Le conseil général de l'environnement et du développement durable, une autorité environnementale, a émis un avis négatif sur l'étude d'impact du Pôle d'échange multimodal (Pem). Les services d'Aqta vont devoir revoir leur copie. Simple péripétie d'un dossier complexe ou petit caillou dans la chaussure des élus d'Aqta ? Le conseil général de l'environnement et du développement durable a émis un avis négatif sur l'étude d'impact environnementale réalisée par la communauté de commune Auray Quiberon Terre Atlantique, dans le cadre du projet d'aménagement de la gare d'Auray, le Pôle d'échange multimodal (Pem). Le conseil général de l'environnement et du développement durable est une émanation du ministère de la Transition écologique et solidaire dirigé par Nicolas Hulot. Il mène, entre autre chose, des missions d'expertise ou d'audit. Il émet des avis et rend des décisions en tant qu'autorité environnementale sur la qualité des évaluations environnementales et la prise en compte de l'environnement par les projets et les plans programmes. Et visiblement l'étude d'impact réalisée par Aqta pour la réalisation du Pem, ne lui convient pas du tout.

« Étude peu claire »

« L'étude d'impact est, sur la forme comme sur le fond peu claire », souligne l'autorité environnementale qui a délibéré mercredi 8 novembre à Paris. « Elle traite de manière trop rapide certains enjeux qui auraient mérité des analyses plus approfondies, tels que la pollution des sols ou des milieux aquatiques, le paysage ou les consommations énergétiques. Elle ne rend pas compte des effets positifs du projet, qui devrait pourtant contribuer significativement à la politique de maîtrise des déplacements automobiles engagée par la communauté de communes.

 

L'autorité recommande au maître d'ouvrage de reprendre l'étude d'impact sur ces différents points », continue le rapport en les détaillant. L'Autorité environnementale émet notamment des recommandations sur la présentation du projet et sur l'état initial de la gare. Elle recommande également de « reprendre les études de trafic et les études acoustiques en considérant une échelle plus large, permettant d'évaluer les effets du projet sur les axes qui constitueront de nouveaux accès à la gare et, une fois les prévisions de trafic revues, d'apprécier l'impact du projet en termes de qualité de l'air », conclut le rapport.

Des recommandations à suivre

« L'étude d'impact que nous avons menée est à compléter » ; reconnaît Fabrice Robelet, vice-président d'Aqta chargé du projet. Il relativise la portée de ces recommandations : « L'Autorité environnementale nous a émis un avis de 18 pages, après la visite de deux inspecteurs que nous avons reçus en octobre. Ils nous ont dit que leur avis ne remet pas en cause l'opportunité du projet, mais nous demandent de compléter l'étude d'impact réalisée en 2016 et 2017 par le cabinet Egis. On va suivre leurs recommandations. Ça fait partie des obligations réglementaires. Le bureau d'études qui l'a réalisée en a été avisé. Ça ne retarde pas le projet. Je ne suis pas inquiet là-dessus. Le Pem est un dossier complexe, qui au fil de son instruction va certainement avoir des choses à compléter », ajoute l'élu. En l'état actuel des choses, les permis de démolir pour un bâtiment et de construire pour le nouveau bâtiment voyageur, la passerelle et les deux parkings sont en cours d'instruction. Si le dossier ne prend pas de retard, les premiers coups de pioche devraient être donnés fin 2018.

 

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Opération sécurité au passage à niveau à Auray

Ouest France du 10 novembre 2017

Jeudi, une opération de prévention était organisée en gare et aux deux passages à niveau proches, avenue de Gaulle et à Rostevel.

Ne pas longer les rails pour rejoindre le quai, ne pas traverser le passage à niveau dès que le feu clignote. Hier, la SNCF a rappelé les bonnes pratiques aux usagers.

Pourquoi ? Comment ?

Pourquoi à Auray ?

C’est une opération peu courante. Elle a mobilisé une vingtaine de personnes, agents SNCF et polices municipales d’Auray et Brec’h. Jeudi, une opération de prévention était organisée en gare et aux deux passages à niveau proches (avenue de Gaulle et Rostevel). Objectifs : rappeler les règles de sécurité. Avec un passage à Lorient et la ligne du tire-bouchon, Auray fait partie des points sensibles dans le Morbihan. De 7 h à 11 h, les équipes ont discuté, distribué des flyers aux automobilistes, cyclistes et piétons aux passages à niveau, ainsi qu’aux voyageurs en gare. Une intervention au lycée Duguesclin a également eu lieu.

Quel constat ?

Téléphone à l’oreille, une jeune fille franchit le passage à niveau avenue de Gaulle, depuis Brec’h, et s’apprête à s’engouffrer dans l’espace qui longe les rails jusqu’au quai de la gare. « C’est interdit, dangereux », lui rappelle un agent. En quatre heures, « une vingtaine de personnes » ont tenté de faire comme elle. Autre observation : « Quand le feu rouge clignote, souvent une, deux ou trois voitures passent avant que la barrière commence à se baisser, déplore Henri Chevalier, chef de la police municipale d’Auray. Or, à partir du moment où le feu clignote, l’arrêt est absolu. » Sous peine d’un PV de 90 € et un retrait de quatre points sur le permis.

Attention aux habitudes

De manière générale, « la plupart des accidents impliquent des habitués », des gens vivant à proximité du passage à niveau ou utilisateurs fréquents, rappelle Carole Guéran, correspondante sécurité territoriale à SNCF Réseau Bretagne - Pays de la Loire. « Ils vont nous dire qu’ils connaissent les horaires, qu’ils peuvent se permettre de traverser car le train est en gare. Or, un train peut arriver en sens inverse, être en retard ou transporter des marchandises, ces derniers n’apparaissant pas sur les horaires. »

Sur le quai, en gare, il convient de rester au-delà de la ligne jaune dessinée sur le sol, en raison « de l’effet de souffle » des trains. « Et il faut penser au sac à dos, si on en porte un. »

Qu’en pensent les usagers ?

Ce retraité ne franchira « jamais » le passage à niveau avenue de Gaulle s’il est fermé. « La solution aurait été de le supprimer. Mais on nous a dit qu’il était impossible de faire un souterrain. » Une opération qui serait en tout cas « compliquée techniquement », souligne Carole Guéran. Et nécessiterait un important investissement des collectivités locales.

D’ici quelques années, pour les piétons, une passerelle en gare permettra de se garer côté Brec’h et d’attraper son train directement, sans faire le grand tour via Auray. Mais pour l’heure, ne pas longer les rails (cela étant interdit) « signifie pour ceux qui se garent côté Brec’h (sachant par ailleurs qu’il y a peu de places côté Auray) de faire tout le tour pour récupérer son train », regrette ce voyageur qui se rend au travail en train. « On va essayer de réfléchir avec les collectivités si on peut améliorer les cheminements piétons », indique Carole Guéran. Cela pourrait passer par l’acquisition de foncier, quand c’est possible.

 

Virginie JAMIN.