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04/09/2017

Zéro-papier ! la contrepartie est dans la sauvegarde centralisée ou décentralisée...

L'archivage-papier a des inconvénients (malgré une maîtrise parfaite de la gestion dans le temps), l'archivage "dématérialisé" est beaucoup plus fragile !

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Aujourd'hui les responsabilités de l'archivage reposent toujours sur le destinataire du document, donc fatalement sur le particulier. La montée en puissance de la dématérialisation rend cette tâche de plus en plus ardue, car elle multiplie les documents de toute sorte (du document texte au PDF), les volumes à stocker, les méta-données à créer et à mettre à jour, les identifiants et  mots de passe de consultation, l'historisation des documents et des mouvements. C'est transformer le particulier en informaticien, spécialiste du stockage et de l'archivage !

Confier cette tâche à un tiers est délicat, car si les opérations techniques sont relativement faciles, la garantie de restitution et de confidentialité ne peut être assurée sur une longue période.

Aujourd'hui, la "dématérialisation" avance à vitesse variable, selon les performances informatiques de chaque organisation...elle oblige le particulier à créer en général un compte personnel ou un espace personnel sur les serveurs de ces organisations, dont les caractéristiques obéissent aux humeurs des informaticiens locaux. Dans la démarche classique, un mail est envoyé au destinataire, pour qu'il consulte son espace "perso" et prenne connaissance d'une nouvelle facture ! Dans ce cas l'organisation économise les frais d'impression et les frais de poste, le client, lui, passe son temps à consulter les serveurs de l'organisation, qui selon les jours sont plus ou moins accessibles ! Il copie ou imprime selon ses humeurs...Il n'est pas sur aujourd'hui que le client soit gagnant !

L'asymétrie de la dématérialisation n'est pas conforme au droit des obligations et au dénouement classique d'une prestation, suivie d'un document de facturation. Il reste à la charge du client un travail considérable d'archivage et d'organisation, pour retrouver en dématérialisé les vertus de l'archivage "papier"...

Dans cette progression de la dématérialisation il manque dramatiquement un système de gestion de l'archivage "centralisé", au service de chaque client, qui serait abondé par chaque organisation et simplifierait ainsi le travail d'archivage personnel...un seul identifiant, un seul mot de passe...

En attendant, l'archivage-papier ne semble pas si ringard ! 

 


La difficile quête du zéro-papier

Le Monde du 4 septembre 2017

Charles de Laubier

La prolifération des écrans et l’écologie nous conduisent vers un monde sans papier. Pourtant, l’augmentation des emballages compense en partie le déclin de l’imprimé.

NF Z42-026. Quèsaco ? C’est la norme d’archivage numérique tout juste homologuée en France, qui, depuis mai, permet aux entreprises de jeter la version papier des originaux à la poubelle pour ne garder que les « copies conformes » numérisées : factures, documents administratifs et fiscaux, contrats commerciaux, courriers et autres paperasseries. Publiée le 19 mai dernier par l’Afnor, cette norme fait un pas de plus vers le « zéro papier ». Le ­cadre réglementaire, lui, arrive enfin à maturité.

En France, un décret daté du 22 mars fixe les modalités de numérisation des factures papier des entreprises à destination de l’administration fiscale. Il réglemente les conditions de l’intégrité de la copie numérique (certificat de signature électronique, cachet électronique et authentification Internet, horodatage) et va dans le sens du règlement européen sur la « confiance numérique », dit eIDAS, applicable depuis juillet 2016 et obligatoire à partir de septembre 2018.

Lire aussi : Taxe papier : la presse et l’administration désormais concernées

A cela s’ajoutent les obligations de recyclage du papier graphique dont trois millions de tonnes sont englouties en moyenne chaque année en France. Qui est concerné ? Les banques, les assurances, les administrations… Depuis le début de l’année, l’écoparticipation – la taxe pour la collecte et le recyclage des papiers – a même été élargie aux entreprises de presse et aux administrations publiques.

Chasse à la paperasserie

De nombreux acteurs de l’économie papivore ont déjà basculé dans la révolution numérique. Les agences de la Caisse d’épargne Ile-de-France proposent ainsi depuis 2015 la signature électronique de documents et de bordereaux dématérialisés pour l’ouverture de Livrets A, de plans d’épargne logement ou de comptes-titres, ou pour souscrire à des assurances (auto, habitation, vie). Depuis l’an dernier, un lien peut être envoyé par ­e-mail aux clients franciliens pour leur donner accès aux documents numériques à ­signer électroniquement, ce qui évite les exemplaires papier et les déplacements en agence.

Le Crédit mutuel Arkéa, lui, revendique le fait d’être déjà depuis un an le seul établissement à proposer un crédit immobilier 100 % en ligne : « Un crédit immobilier, c’est en moyenne soixante feuilles en deux exemplaires. Pour un établissement comme le nôtre, l’enjeu est de vingt-trois tonnes de papier sur un an, et de cinquante-deux tonnes pour l’ensemble des produits en dématérialisation sur une année », indique Frédéric Laurent, directeur général adjoint du Crédit mutuel Arkéa (Bretagne, Sud-Ouest et Massif central), chargé de l’innovation et des opérations.

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Dans les banques comme ailleurs, la chasse à la paperasserie, source d’économies, est aussi devenue un élément de la responsabilité sociale. Chez BNP Paribas, cela se traduit par un objectif : réduire de 30 % la consommation de papier par collaborateur, en passant de 165 kg en 2012 à 115 kg en 2020. Tout le papier utilisé en interne par la première banque privée française a pesé l’an dernier 23 440 tonnes.

Les notaires sont, eux aussi, aux avant-postes de la dématérialisation : sur 3,8 millions d’actes authentiques établis l’an dernier, plus de 1,7 million l’ont été électroniquement – soit 45 %, le seuil de la moitié devant être franchi dès cette année. « Nous sommes sur un rythme journalier de 9 000 actes en moyenne. Les actes stockés au minutier central électronique sont près de 5 millions, et ce pour une durée de soixante-quinze ans. Les études adoptent de plus en plus une démarche zéro papier », assure Didier Coiffard, notaire à Oyonnax (Ain) et président du Conseil supérieur du notariat (CSN).

Certaines études sont même équipées en visioconférence pour échanger et signer électroniquement les actes par le biais de l’intranet sécurisé Real des notaires.

Ecoconsignes culpabilisantes

Une chasse qui diffuse dans tout le tissu entrepreneurial. Actia, une PME familiale toulousaine spécialisée dans l’électronique, l’inscrit dans sa « quête environnementale ». « D’ici à fin 2017, la gestion électronique de documents (GED) de notre site industriel de Toulouse-Colomiers aura atteint le zéro papier. Le reste du groupe dans le monde suivra. Si les cartons, emballages et papiers hygiéniques ne sont pas inclus dans ce programme, nous restons vigilants sur leur ­consommation », indique Hélène Denoël, porte-parole d’Actia.

Les e-mails remplacent lettres, missives et imprimés en tout genre

Depuis le 1er janvier 2016, l’édition imprimée du Journal officiel a disparu. Pour les impôts, plus de la moitié des contribuables français – soit 20 millions sur les 37 millions de foyers fiscaux – ont effectué cette année leur déclaration sur Internet. Notre quotidien n’échappe pas à cette phobie de la papeterie. Les e-mails – dont 1,6 milliard s’échangent toutes les heures dans le monde (hors spams) – remplacent lettres, missives et imprimés en tout genre. Les billets de transport – train, avion et bientôt métro, bus et RER – n’existeront plus que sur smartphone.

Et, à force de nous culpabiliser avec des écoconsignes du genre « Avant d’imprimer ce courriel, réfléchissez à l’impact sur l’environnement », l’on comprend que le marché des imprimantes et copieurs soit à la peine.

Gros impact sur les quotidiens

Il suffit de regarder autour de soi, jusque dans le métro, pour constater que les écrans – smartphones, ordinateurs ou liseuses… – ont progressivement remplacé journaux et livres imprimés. La génération Y, née avant 2000, et leurs cadets de la génération Z (les « Millennials ») font passer les papy-boomers pour une espèce en voie de disparition.

Certains n’ont-ils pas prédit la fin des journaux papier dès 2017 aux Etats-Unis ?

« La consommation de papiers imprimés a baissé régulièrement depuis une vingtaine d’années. Cette chute affecte particulièrement la presse papier ­quotidienne qui demeure essentiellement lue par les 50 ans et plus ; elle est toutefois très consultée en ligne et de plus en plus sur smartphone », observe Josiane Jouët, sociologue et coauteure de S’informer à l’ère numérique (Presses universitaires de Rennes, 2013).

Les ventes d’exemplaires de la presse papier continuent de chuter : – 3,2 % en 2016, – 3,8 % en 2015. Certains, à l’instar de l’Américain Ross Dawson, conseiller en stratégie, n’ont-ils pas prédit la fin des journaux papier dès 2017 aux Etats-Unis et en 2029 pour la France ?

En revanche, l’achat de leurs versions numériques (au format PDF) a, lui, augmenté de 56,4 %, à 164,6 millions d’exemplaires l’an dernier, selon l’ACPM (l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias, l’ex-OJD), tandis que l’audience des sites Web et applications mobiles de la presse est en hausse. Pour le livre imprimé cette fois, les ventes sont en recul sur un an de 3,3 % selon Livres Hebdo, alors qu’elles s’étaient stabilisées en 2016, après cinq années consécutives de repli.

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Décidément, le papier – né en Chine au IIIe siècle avant notre ère – n’est plus un ­enjeu de civilisation. La Journée mondiale sans papier – organisée depuis 2010 et prévue cette année le 9 novembre – illustre cette désaffection. Globalement, le papier dit graphique – imprimé ou à imprimer – ne fait plus le poids face à la dématérialisation. Pour la première fois, cette année, le seuil des 2 millions de tonnes (ou 2 000 kilotonnes) produits en France devrait être franchi à la baisse. On est loin du pic de production de 2005 et de ses 4,6 millions de tonnes.

Le papier fait de la résistance

Pour autant, les industriels des papiers, cartons et celluloses affirment, eux, que le numérique ne tuera pas le papier. « Les technologies numériques pèsent sans conteste sur la consommation des papiers graphiques. Les sociétés des pays développés passent d’une situation où le papier était le seul ­support de trans­mission de l’écrit à une autre où il coexiste, et coexistera, avec différents équipements ­numériques (tablettes, liseuses, smartphones, ordinateurs…) », concède Paul-­Antoine ­Lacour, délégué général de la Copacel, le syndicat professionnel qui rassemble les industries du secteur.

A preuve : la production et la consommation mondiale de papiers et de cartons dépassent maintenant chacune les 400 millions de tonnes par an, après une croissance globale de plus de 10 % sur dix ans.

Rien qu’en France, les déchets de papier au bureau atteignent 900 000 tonnes chaque année !

Car le papier fait tout de même de la résistance, jusque sur nos bureaux. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), qui a publié en mai dernier un guide intitulé La Face cachée du numérique, le papier représente encore 75 % des déchets de bureau. Chaque salarié consomme de 70 à 85 kg de papier par an, soit trois ramettes par mois. Même si l’on a réduit le nombre d’imprimantes au travail pour les mutualiser, le numérique est un dévoreur de cellulose. C’est tout le paradoxe.

On imprime par exemple sans scrupule un document PDF de plusieurs pages téléchargé sur Internet comme on imprime des e-mails et leurs pièces attachées. Rien qu’en France, les déchets de papier au bureau atteignent 900 000 tonnes chaque année ! Il faut dire que près de la moitié de la population active, soit 13 millions de Français, travaille dans des bureaux.

Hausse des volume de carton

Toujours selon l’Ademe, 25 % des documents sont jetés cinq minutes après leur impression – et 16 % des impressions ne sont… jamais lues ! « Les impressions oubliées sur l’imprimante ou jetées sans être lues représentent 400 millions d’euros chaque année », peut-on lire dans un autre de ses guides intitulé Ecoresponsable au bureau.

D’ailleurs, la Copacel donne l’impression de se rendre complice de ce grand gâchis de la bureaucratie en signant ses e-mails à rebours des bonnes pratiques : « N’hésitez pas à imprimer les courriers électroniques. Issu de forêts gérées durablement ou de fibres recyclées, le papier est un matériau biosourcé respectant l’environnement » !

Lire aussi : Imprimantes et copieurs ne font plus grande impression

Dans la vie de tous les jours, les aînés auraient plutôt tendance à imprimer des e-mails ou des articles en ligne pour un meilleur confort de lecture, alors que leurs cadets se satisfont très bien de leurs écrans – smartphone en tête – pour les lire.

De plus, selon le délégué général de la Copacel, « le terme de dématérialisation’’ est une forme d’imposture sémantique car de nombreux usages du papier ne subissent pas la concurrence des nouvelles technologies, tels que les emballages, le conditionnement, l’hygiène, la décoration, dont la consommation augmente sous les effets de la croissance démographique et de l’élévation du niveau de vie ». Ainsi, les papiers toilette et les essuie-tout, le papier peint n’ont rien à craindre. De même, les mouchoirs et les couches, faits à base de ouate de cellulose.

Les imprimeurs s’adaptent au numérique

Si le numérique a engendré une baisse de 15 % du volume de plis à La Poste en quatre ans, le e-commerce a en revanche entraîné une hausse des colis de 7 % sur la même période. « On voit une baisse assez nette des volumes de papier produits par le secteur tertiaire (les bureaux), tout en observant une montée en puissance des volumes de carton due à l’augmentation des livraisons à domicile et de la vente sur Internet », explique ­Sébastien Petithuguenin, directeur général de Paprec, groupe leader de la gestion des déchets.

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Et, dans les commerces, les sacs en plastique ont tous disparu depuis le 1er janvier 2017 au profit de sacs « biosourcés » avec des matières biologiques et/ou papier. Résultat, la France a consommé 8,8 millions de tonnes de papiers et cartons en 2016 – tout de même loin du pic des 11 millions atteints par le passé.

Quant aux imprimeurs, qui ont encore réalisé 5,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, malgré un recul de leur activité, ils s’adaptent au numérique, jusqu’à personnaliser les catalogues commerciaux imprimés en puisant dans les données du big data. Le papier s’amenuise doucement, mais il est encore loin d’avoir dit son dernier mot.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/09/03/la-difficile-quete-du-zero-papier_5180409_3234.html#2H7rzUmIiusHF4bK.99

 

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