Le Bodo, Président de Golfe du Morbihan Vannes Agglo

Ouest France du 11 janvier 2017

Pierre Le Bodo, 69 ans, a été réélu, lundi, président de Golfe du Morbihan Vannes Agglomération, par 49 voix, contre 41 à David Lappartient. Pierre Le Bodo continue donc son mandat de président, entamé à la tête de Vannes agglomération en 2011. La nouvelle intercommunalité regroupe 34 communes et compte 169 000 habitants.

 

 

Après sa réélection, Pierre Le Bodo vide son sac

Ouest France du 11 janvier 2017

Si Pierre Le Bodo a été largement réélu président de Golfe du Morbihan Vannes agglomération lundi soir, il s’insurge contre certaines manœuvres politiciennes qui ont émaillé la semaine.

 

Analyse

« Désastreux, suicidaire, désolant ». Pierre Le Bodo n’a pas de mots assez forts pour qualifier la manière dont s’est déroulée son élection, lundi soir, à la présidence de Golfe du Morbihan Vannes agglomération, et les jours qui l’ont précédée. Pour lui, un seul coupable : le maire de Vannes, David Robo. « Je le gêne dans ses ambitions personnelles. À ses yeux, je ne suis plus vannetais mais concurrent. Je ne suis pas un dissident mais un président sortant. » Pierre Le Bodo est aussi adjoint aux bâtiments, au patrimoine et à la politique énergétique à la mairie de Vannes. « David Robo peut me dessaisir de mes délégations, ce sont des coquilles vides. » Comment la droite du pays de Vannes est arrivée à une telle situation ? « Je ne suis pas à l’origine de cette scission, martèle le nouveau patron de l’agglo. Et je n’en porterai pas la responsabilité. Je suis désespéré de voir ce qui se passe, que l’initiative vient de Vannes où je siège. »

Pas d’entente avec l’opposition

Le centriste a annoncé très tôt qu’il se présentait à la présidence de Golfe du Morbihan Vannes agglomération. En octobre, lors d’un conseil communautaire de Vannes agglo, un premier coup avait été porté à sa présidence par Lucien Jaffré, premier adjoint à la mairie de Vannes, qui lui reprochait un manque de transparence sur la fusion. Par la suite, des réunions, plus ou moins secrètes, se sont déroulées entre élus frondeurs qui ne voulaient plus de Pierre Le Bodo. Ce groupe a demandé au maire d’Arradon, Antoine Mercier, de se présenter. Celuici a longuement mûri sa décision et décidé, vendredi, de ne pas y aller. David Lappartient a alors annoncé sa candidature. « Il a pris l’affaire en mains avec le soutien de David Robo. Lundi midi, j’ai déjeuné avec David Lappartient. Il m’a dit que s’il arrivait en deuxième position, il se retirerait. » David Lappartient a obtenu 41 voix au premier tour, contre 31 voix pour Pierre Le Bodo. « Mais je n’ai jamais dit que j’allais retirer ma candidature ! Aujourd’hui, David Lappartient dit que j’ai été élu avec les voix de la gauche. Mais lui ? Il a bien été élu président au parc naturel régional et à la communauté de communes avec les voix de la gauche, non ? » Pierre Le Bodo réfute toute entente avec l’opposition . « Je n’ai jamais eu de contacts avec eux, je n’ai rien proposé, ils n’ont rien réclamé. La gauche n’a pas voté pour moi, mais contre David Lappartient. Je pensais même qu’elle allait s’abstenir. »

Une image désastreuse

L’élection des quinze vice-présidents était prévue dans la foulée de celle du président. Elle a finalement été repoussée au prochain conseil d’agglomération, mardi 17 janvier. Mais comment Pierre Le Bodo va-t-il pouvoir monter son équipe ? Les discussions et négociations s’annoncent tendues. « J’étais dans la perspective d’une démarche équitable et consensuelle, en mixant les communes et les sensibilités. J’ai cru comprendre que David Lappartient ne siégera pas. Je pense qu’il s’est collé à cette tache, contraint et forcé. » Pierre Le Bodo pense « que toutes les raisons vont être bonnes et tous les moyens vont être utilisés pour torpiller l’agglomération. Mais attention, les électeurs vont s’en souvenir. Nous donnons une image désastreuse des affaires municipales. L’opinion doit imaginer que nous ne pensons qu’à nos intérêts avant ceux de la collectivité. Pour ma part, je ne veux que la réussite du territoire. Nous avons tout pour être heureux ici. » Le mardi 17 janvier, Pierre Le Bodo va proposer 15 vice-présidents. Chaque nom sera soumis au vote des 90 conseillers communautaires. Si l’un est refusé, un autre candidat sera présenté. À moins de trouver un consensus d’ici là, la soirée d’élection risque d’être agitée et longue. Contacté par notre rédaction, David Robo n’a pas souhaité faire de commentaires. « Je m’exprimerai en temps voulu. »

Isabelle JÉGOUZO

Nouvelle Agglo de Vannes, vice-présidences, avec ou sans la gauche ?

Télégramme du 12 janvier 2017

Luc Foucault.

La gauche siégeant au bureau de la nouvelle agglo aux côtés de Pierre Le Bodo ! Un scénario qui pourrait devenir réalité le 17 janvier. Pour l'heure, les soutiens de David Lappartient ainsi que l'opposition se réunissent et parlent stratégies. Le suspense est total !

De quel exécutif la création de la nouvelle agglo va-t-elle accoucher ? Le suspense est total et ne prendra fin que le 17 janvier. Lundi dernier, Pierre Le Bodo, tout juste élu avec le concours des voix de la gauche, a en effet repoussé l'élection des quinze vice-présidents à mardi prochain. Une semaine. Largement assez pour permettre à la gauche et au groupe des 41 soutiens de David Lappartient d'adopter une position.

Les 41 réunis hier matin

Et les choses semblent aller assez vite. Hier matin, c'est le groupe de 41 qui s'est réuni au Pac autour du candidat républicain battu. Rien n'a filtré au sortir de cette séance de travail. « Les 41 sont toujours unis. On voulait partager l'analyse de la situation. Pierre Le Bodo est comme une balle de flipper. Il ne sait pas où il va. C'est la différence entre les gens qui veulent être élus à tout prix et ceux qui défendent des convictions », s'est borné à dire David Lappartient qui s'exprimera devant la presse lundi, la veille de l'élection des vice-présidents.

Le groupe de gauche réuni aujourd'hui

Entre-temps, la gauche aura sans doute fait son choix. Le groupe des 17 conduit par Luc Foucault doit se réunir aujourd'hui à Séné pour décider de sa participation (ou non) à l'exécutif si Pierre Le Bodo lui propose une ou plusieurs vice-présidences. « Tout sera débattu ce jeudi, dit Luc Foucault. Est-ce que la gauche y va, avec un certain nombre de risques, par exemple que la gouvernance ne fonctionne pas ? Rien n'est tranché ».

Le maire de Séné rappelle aussi que la gauche a quelques exigences programmatiques comme le pacte financier fiscal et la répartition de la dotation de solidarité communautaire entre les communes qu'il juge inéquitable. Au groupe de gauche réuni cet après-midi, il proposera aussi de mettre en avant la parité homme-femme : « Elles sont plus pondérées et apportent un peu de sérénité. À l'agglo, c'est un peu un combat de coqs ». Si la gauche y va, les noms de Luc Foucault, maire de Séné, et d'Anne Gallo, maire de Saint-Avé, pourraient alors s'imposer. Le premier parce qu'il est le leader du groupe d'opposition « Pour une agglo créative et solidaire » et la seconde parce que Saint Avé est la plus grosse commune de l'agglo après Vannes.

« Si la gauche décide d'y aller, on n'a rien à y faire » !

Si ce scénario est retenu, il y a de fortes chances pour que le groupe des 41 n'entre pas au bureau. « Si la gauche décide d'y aller, on n'a rien à y faire », martèle Gérard Thépaut, délégué de la commune de Vannes et présent lors de la réunion des 41. Réponse sans doute lundi lors du point presse de David Lappartient. Mais l'adjoint au maire de Vannes ne veut pas y croire : « Est ce que la gauche va se fourvoyer ? Elle deviendrait aussi comptable du bilan en 2020. Et parmi les 31 soutiens de Pierre Le Bodo, certains pourraient bien ne pas aller jusqu'à voter pour la gauche » !

« Orgie politique »

Le 17 janvier, le conseil communautaire devrait donc être très animé. Pas sûr que tout le monde y soit. « Je ne sais pas si je serai là le 17, dit Loïc Lebert, maire du Hézo et soutien de David Lappartient. Je préfère aller voir une grande personne, Armel Le Cléac'h (*), plutôt que d'assister à une orgie politique ». (*) Armel le Cleac'h, leader du Vendée Globe attendu aux Sables d'Olonnes vers le 17 janvier. © Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes/nouvelle-agglo-vice-presidences-avec-ou-sans-la-gauche-12-01-2017-11360379.php#YH2MFBO3LxP5YLHD.99

 

Agglo de Vannes, François Goulard tape du poing sur la table

Ouest France du 12 janvier 2017

François Goulard a mis une pression supplémentaire sur les épaules de Pierre le Bodo et globalement sur les élus communautaires, en intervenant aux vœux d’Arradon, hier soir.

François Goulard, patron du département est intervenu curieusement, hier soir à Arradon, aux vœux du maire, dans le mélodrame qui se déroule à l’agglomération de Vannes. « Une équipe qui dirige une intercommunalité dans une ville, comme un département, doit être l’émanation d’une décision prise par la majorité et non par l’opposition », assène François Goulard.

Car depuis lundi soir, les partisans de David Lappartient, crient au scandale, de la façon dont Pierre Le Bodo (centriste) a été élu, avec les voix de la gauche. « Au nom de l’expérience qui est la mienne je voulais vous dire de manière très claire que vous ne construirez pas l’agglomération sur le fondement de l’élection qui a eu lieu lundi soir. Chacun doit rester dans son rôle et si ses conditions politiques fondamentales ne sont pas réunies, ce sont des crises à répétition qui s’annoncent et rien n’est plus à redouter que des crises pour des collectivités locales », prévient François Goulard.

La fin du match

Cette intervention intervient après celle du maire d’Arradon, Antoine Mercier, qui lui aussi a regretté devant sa population, l’élection de lundi.

« Nous élus, nous n’avons pas le droit de gacher nos chances en créant des situations de conflit », poursuit le président du conseil départemental. « Je pense qu’il faut absolument redresser le tir dans l’intérêt de l’ensemble des communes qui constituent cette nouvelle agglomération. La tâche va être difficile, car mettre ensemble trois équipes avec un ensemble disparate, c’est en soi déjà compliqué. Je connais bien l’agglomération de Vannes, je l’ai présidé pendant dix ans. Je connais aussi les deux autres territoires et leurs élus communautaires. J’ai du respect pour chacun d’entre-eux et de l’amitié pour pas mal. Mes propos ne touchent en rien les personnes. Mais pour réussir une tache comme celle-là, il faut que des conditions soient réunies et notamment, une clarté dans les rôles respectifs, de la majorité d’une part, de l’opposition de l’autre. »

Pierre Le Bodo avait estimé la veille « qu’il trouvait curieux que personne ne soit intervenu plus haut afin de siffler la fin du match ». Sous-entendu pour arrêter David Robo. Il semble qu’avec cette intervention, François Goulard, demande à Pierre Le Bodo de se mettre sur la touche, voire de quitter le match.