Les Secrets de Saint Pierre

Aqta, pas d'opposition frontale

Télégramme du 7 septembre 2016

 

Philippe Le Ray est sur tous les fronts. Celui d'Aqta où il relativise les oppositions qu'il rencontre, à l'Assemblée nationale où son travail de rapporteur au budget sur le tourisme l'absorbe et enfin sur celui de la primaire qu'il organise dans le département.

Philippe Le Ray est à peu près à mi-parcours de son mandat de président d'Auray Quiberon Terre Atlantique (Aqta). Il entame sa dernière année à l'Assemblée nationale. Le président fait le point sur le fonctionnement de la communauté de communes. Le député évoque sa future candidature pour un deuxième mandat et le militant prépare la primaire.

Comment se présente la rentrée à Aqta ? Plus apaisée que les années précédentes ? Aqta est une structure récente qui s'est beaucoup structurée. Depuis un an, des moyens humains et matériels ont été mis en place pour répondre à la commande politique. Mais, on n'habite pas une maison le jour où on a mis le premier coup de pioche. Il faut du temps. Les besoins sont énormes. Aqta est née d'une fusion. Une organisation à 24 communes n'est pas la même qu'à quatre ou cinq. La représentation des communes y est moindre. Là où avant il y avait cinq conseillers, il n'a en plus que deux actuellement. Il n'est pas toujours facile de faire circuler l'information entre nous. On vient de mettre en place un Intranet, un outil d'information à destination des élus. Il sera plus facile dorénavant pour eux d'être informés, pour peu qu'ils souhaitent se saisir de cet outil. Comment vivez-vous les critiques qui s'expriment parfois de façon virulente, lors des conseils communautaires ?

Je considère que les choses se passent bien. Cela reste des comportements isolés. Il ne s'agit pas d'une opposition frontale. Les critiques ne me dérangent pas, à condition qu'elles soient respectueuses, claires et sans trop d'arrières-pensées. On gagne souvent à discuter, à échanger. Le fond du débat doit porter sur le développement du territoire. Comment assurer une organisation de service public ? Par exemple, on va avoir une discussion sur les choix à faire en matière touristique (1). Si on est d'accord sur les objectifs, on peut discuter des moyens. Quand on est sur des choses concrètes, comme par exemple la création d'un multi-accueil à Erdeven ou Landaul, ça se passe bien. Et quand des élus vous disent que le chemin de mutualisation entre les communes n'avance pas ? Je le prends comme une sorte de : « attention Monsieur le Président, vous n'êtes pas seul. » Ça se passera bien au sein de la communauté de communes à partir du moment où on se consacre aux projets vitaux : comme le pôle multimodal, l'installation du très haut débit, la qualité de l'eau, une politique touristique coordonnée. Pour le schéma de mutualisation, chaque maire a été vu individuellement avec son directeur des services. J'attends qu'on me fasse des propositions complètes, par petits bassins de vie. Quels sont les gros dossiers sur la table des élus pour cette année 2016-2017 ? Sur le pôle multimodal, la période d'études s'achève à la fin 2017. Les travaux de transformation de la gare devraient être lancés début 2018. Le schéma sur le réseau des pistes cyclables doit être achevé à la fin de l'année. Les travaux sur Carnac, La Trinité et Plouharnel commenceront début 2017. La protection des milieux et la reconquête de la qualité de l'eau, c'est parti avec les 27 M€ investis sur trois ans. Cette année nous souhaitons mettre l'accent sur l'accueil du public et en particulier des entreprises. Je voudrais créer une maison de l'emploi et de l'entreprise, en suivant l'exemple de ce qui a été fait à Vitré. Mettre sous le même toit le monde économique, Pôle emploi, les services d'insertion, la mission locale. Faire un guichet unique de l'emploi. En lieu et place de l'actuel atelier des entreprises ? L'atelier des entreprises est la première étape (2). Il faut en rapprocher ensuite le monde de l'emploi. Soit en organisant une coordination globale. Soit en réunissant tout le monde sous le même toit. La réflexion est en cours. Et la salle de gym du Patronage laïc alréen ? Le projet a-t-il une chance d'aboutir un jour ? Nous avons le choix entre trois solutions. Une négociation est en cours pour la reprise d'un bâtiment zone de Kerbois que nous réhabiliterions. Une deuxième solution consiste à rénover un bâtiment en coeur de ville d'Auray, la troisième consisterait à construire un bâtiment neuf à proximité du centre aquatique. On en profiterait pour construire en même temps des vestiaires et des douches pour les agents d'Aqta. Les plans existent. Cette solution semble tenir la corde, sous réserve des discussions avec le PLA. La bonne nouvelle, c'est que nous allons pouvoir bénéficier de subventions grâce à l'enveloppe Pays d'Auray sur la jeunesse. (1) La compétence touristique, à compter du 1e r janvier 2017 relèvera d'Aqta et non plus des communes. 2. L'atelier des entreprises réunit sept partenaires : la Chambre de métiers et d'artisanat (CMA), la BGE, la Chambre de commerce et d'industrie (CCI), l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie), et le Fongecif, Entreprende au féminin et Bretagne Active. L'atelier est situé Porte océane. © Le Télégramme

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Vous entamez la dernière ligne droite de votre premier mandat de député ? Vous partez pour un deuxième ? J'ai été réinvesti par le parti Les Républicains, mais je n'ai pas encore officialisé cette candidature. Quand le ferez-vous ? On verra en début d'année. Ça n'est pas ma priorité. Je suis au travail à l'Assemblée nationale. Je suis membre de la commission économique et rapporteur au budget sur le tourisme. Je laisse passer la primaire. Toujours auprès de Bruno Le Maire pour la primaire des Républicains ? Je suis très investi auprès de lui. Je l'ai assuré de mon soutien indéfectible. Je fais partie des députés qui l'accompagnent depuis longtemps. Nous avons des séminaires de travail. Je l'accompagne sur les meetings. Je crois beaucoup au renouveau de la classe politique, à droite comme à gauche d'ailleurs. C'est la seule façon de rendre de la crédibilité au monde politique. Vous présidez la commission départementale de la primaire. Comment le scrutin, va-t-il s'organiser ? Il y aura 123 bureaux de vote sur le département. Deux sur Auray. En gros, il y aura un bureau de vote pour deux ou trois communes. Comment arrive-t-on à faire tout cela ? Aqta, l'Assemblée nationale, la primaire... La primaire s'arrête après les deux tours de scrutin, les 20 et 27 novembre. Le fait d'être rapporteur à l'Assemblée nationale donne du travail. Mais je suis sur des sujets qui me passionnent. J'ai la chance de rencontrer de grands acteurs économiques. Je travaille sur le fond et aide à faire avancer les dossiers qui concernent le pays d'Auray. Par exemple, un système d'assurance va se mettre en place pour les métiers de la mer. Ça concerne les ostréiculteurs. Une mission interministérielle va se mettre en place. Le fait de faire partie de la commission économique donne des entrées au ministère. Quel est votre pronostic pour la primaire ? Je m'attends à tout. Je pense que ça va se jouer entre Sarkozy, Juppé et Le Maire. Nicolas Sarkozy a un électorat fidèle. Celui de Juppé va-t-il se mobiliser pour voter ? Bruno Le Maire incarne le renouveau. François Fillon aura du mal à refaire son retard. Ça va se jouer à pas grand-chose. © Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/morbihan/auray/aqta-pas-d-opposition-frontale-07-09-2016-11208283.php#zwo3uOoyJGmC2ms2.99