27/07/2016
Interco et réalités humaines... à quatre à Belle-Ile, çà ne marche pas !
La fusion de Quiberon, Saint Pierre Quiberon et Plouharnel ne se concrétise pas non plus !
Une fois élue, une équipe municipale n'entend pas "partir" ! la fusion à Belle-Ile des quatre communes, enfermées dans une île, est devenue une fiction. Sans jeu de mot, le Maire "du Palais" voudrait tenir la barre, en tant que commune "riche". Les paysans de Bangor et de Locmaria sont finalement des "prétentieux" !
Une petite musique, que l'on entend sur la presqu'île depuis "Geneviève", encartée PS, mais encadrée par un RPR et par un Maire plutôt centriste rose... Aujourd'hui, après 2014, le basculement "à droite" de toutes les équipes pourrait inciter les élus à s'entendre et à préparer "une belle fusion" !
La résistance vient de Saint Pierre Quiberon, où l'incompétence "notoire" tranche avec l'expérience de Plouharnel et de Quiberon...le futur PLU, retardé et bientôt contesté, risque de faire exploser la majorité et d'entrainer rapidement des élections partielles !
Franchement, il vaut mieux "constater" l'échec de la gouvernance, que d'accrocher en permanence l'Opposition...
Belle-Ile en maires, la fracture
Télégramme du 27 juillet 2016
Gwen Rastoll
Rien ne va plus entre les maires des quatre communes de Belle-Ile-en-Mer : Bangor, Le Palais, Locmaria et Sauzon. Depuis les municipales de 2014, les relations fraîches entre les deux élues de Bangor et Locmaria et leurs homologues masculins de Palais et Sauzon se sont distendues. Au point qu'Annaïck Huchet, maire de Bangor, a été mise sur la touche à la communauté de communes...
« Je n'ai jamais connu un climat comme celui-là. C'est une situation sans précédent à Belle-Ile. Depuis 2014, nos rapports se sont totalement dégradés et on a connu l'humiliation permanente. Tout cela à cause de l'ambition d'un seul homme... ». Le cap des formules modérées et de la langue de bois est depuis longtemps passé pour Annaïck Huchet. Le maire de Bangor ne masque plus son dépit. En juin, à la communauté de communes de Belle-Ile-en-Mer (CCBI), elle s'est vu retirer ses délégations aux déchets et espaces naturels tout en conservant son titre de vice-présidente, le conseil l'ayant finalement maintenue à ce poste. Une situation ubuesque renforcée par le fait que sa collègue de Locmaria, Véronique Bertho, n'a, quant à elle, jamais obtenu de vice-présidence.
« Un avertissement »
« C'est la première fois dans l'histoire de la CCBI que sont évincés de l'exécutif deux maires sur les quatre de notre île. C'est aussi une sanction contre le maire de Bangor et un avertissement aux autres contestataires ». Les flèches d'Annaïck Huchet sont dirigées vers Frédéric Le Gars, le président de la CCBI. Entre elle et celui qui est aussi le maire de Le Palais, la commune la plus importante et la plus riche de Belle-Ile, la situation a tourné à l'aigre depuis belle lurette. Bien avant même le refus d'Annaïck Huchet, le 31 mars dernier, d'approuver les comptes administratifs de la CCBI. Elle avait alors voté contre le budget. Et c'est ce qui aurait officiellement acté la sanction. Pour motiver sa décision, Frédéric Le Gars, le président de l'assemblée, s'était montré ferme, expliquant que « ce vote, dans le prolongement des dissensions, met(tait) un terme à tout espoir de collaboration ». Aujourd'hui, le maire de Le Palais ne semble plus aussi définitif : « La confiance a été perdue... Mais si elle devait être restaurée, on a laissé à Annaïck Huchet la possibilité de retrouver ses compétences ».
« Pas le bon casting »
Cependant, même les observateurs les plus optimistes ne s'aventureraient pas à prévoir un dégel. Véronique Bertho, maire de Locmaria, confirme que le climat de défiance s'était installé bien avant cette acmé communautaire : « Cela avait déjà commencé entre les deux tours en 2014. Et ça s'est très vite dégradé ». Parlant d'elle et de la maire de Bangor, elle poursuit son analyse : « On est venu casser le scénario. Le casting était prêt. À Locmaria, c'est un autre qui était programmé dans le fauteuil de maire. Depuis le début, on essaie de nous diviser alors qu'un président devrait nous rassembler ».
Résultat, après deux ans d'échanges tendus et d'horions bien appuyés, les positions sont figées entre les belligérants. Annaïck Huchet et Véronique Bertho d'un côté. Frédéric Le Gars et Norbert Naudin, le maire de Sauzon, de l'autre. Pas facile de comprendre cette opposition quand le dernier protagoniste, Norbert Naudin, reste muet sur le sujet. En tout cas, inutile d'y entrevoir une nouvelle guerre des sexes, même si Véronique Bertho juge « prendre des coups que des hommes ne prendraient sans doute pas ». Non, la discorde trouve sa source ailleurs. Plus précisément dans un texte de 2010, conforté par le vote de la loi NOTRe, établissant le statut de « commune nouvelle ».
Pas d'union pour une fusion
Pour faire simple : Frédéric Le Gars, rejoint par Norbert Naudin, espérait le regroupement des quatre communes belliloises. Et les deux femmes, nouvellement élues, y sont totalement opposées. À Locmaria, Véronique Bertho, est catégorique : « C'est une coquille vide avec le seul intérêt de la carotte financière ». Annaïck Huchet est sur la même longueur d'ondes : « Dès le début de cette mandature, tout était déjà organisé. La communauté de communes ne devait être qu'un instrument pour déstabiliser les communes et organiser un modèle unique. Je suis le maire de Bangor, bien élue avec ma liste entière dès le premier tour. La commune nouvelle ne verra pas le jour ». Malgré deux consultations populaires (favorables) à Sauzon et Le Palais, le préfet du Morbihan, Thomas Degos, depuis parti vers d'autres cieux, ne s'est pas risqué à se prononcer en faveur d'une fusion. « Ces consultations n'avaient aucune valeur officielle », coupe Annaïck Huchet. « Nous n'avons pas été élus avec ce projet dans notre programme ».
« Belle-Ile en noir »
Sur ce refus de fusion faisant office de casus belli, Frédéric Le Gars tente l'apaisement : « Ce qui m'intéresse, c'est de trouver des solutions pour le territoire, pour maintenir ses services, ses dotations (...) ». Tout en se montrant ferme : « Jusqu'ici, on a toujours travaillé dans le consensus mais si, demain, on doit faire avec une véritable opposition au sein du conseil communautaire, on fera avec. Et on continuera à élaborer des projets pour Belle-Ile ».
Bref, c'est l'impasse. Et Véronique Bertho de conclure : « Cette image de Belle-Ile m'attriste. Quand on a son pays dans les tripes... Ce n'est plus Belle-Ile-en-Mer, c'est Belle-Ile en noir ! ».
© Le Télégramme
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