24/07/2016
Pacte breton électrique, éoliennes à Groix ?
Entre annonce "politique" et réalités économiques, la presse locale n'éclaire plus le citoyen local !
Depuis le refus du nucléaire en Bretagne, les 4 départements consomment de l'électricité "importée" (Cherbourg, Cordemais !) Dans un contexte de stabilité de consommation, les besoins sont couverts 24 heures sur 24 ! Sauf dans la période de pointe hivernale, qui devait être prise ne charge par une nouvelle centrale à gaz, "baladeuse"...
Aujourd'hui, après le rachat d'Alstom (éoliennes) par General Electric, la déconfiture d'Areva dans le même domaine, la "gonflette de la transition énergétique" permet de présenter un projet "offshore" de six éoliennes au large de l'Ile de Groix de 36 mégawatt ! 200 millions d'euros, annoncés.
Aucun détail sur la continuité de production (nucléaire lorsque le vent est tombé !), sur le coût comparé avec une centrale à gaz, une centrale nucléaire de type EPR. Il semblerait que le différentiel avec le nucléaire serait de 2 à 1.
Messieurs les bretons, à vos poches ! Erdeven est un mauvais souvenir !
Éoliennes flottantes, Ségolène Royal retient Groix
Ouest France du 24 juillet 2016
Clément PELTIER
Le projet de Groix pour le développement des premières fermes d’éoliennes flottantes a été retenu par la ministre de l’Écologie.
En 2015, l’Ademe (Agence de l ’ environnement et de la maîtrise de l’énergie) a lancé un appel à projets pour le développement des premières fermes pilotes d’éoliennes flottantes. Quatre zones avaient été retenues en France : Faraman (Provence-AlpesCôte-d ’ Azur), Leucate et Gruissan (Languedoc-Roussillon) et l’île de Groix. Trois mois après le dépôt de sa candidature, le projet groisillon est l’un des deux lauréats, avec Gruissan, de cet appel d’offres. Un choix dont se félicite Jean-Yves Le Drian : « La Bretagne vient de franchir une nouvelle étape majeure, salue le président du conseil régional. Cette décision la conforte dans sa volonté d’être pionnière en matière de transition énergétique et de développement des énergies marines renouvelables. » Le projet, porté par DCNS (groupe militaire naval) avec Eolfi Offshore France et Vinci, prévoit d’installer plusieurs éoliennes (jusqu’à six) sur des flotteurs, au large, afin d’aller chercher des vents plus forts et plus constants. Après accord avec les pêcheurs, une zone de 17 km2 , située à environ 15 km au sud de l’île, a été délimitée.
Un projet à plus de 200 millions d’euros
Dominique Yvon, le maire de Groix, se réjouit : « C’est une très bonne nouvelle. En Bretagne, on est un peu court au niveau énergétique. Alors, ce projet expérimental, mais qui pourrait bien se pérenniser, est positif. Ces éoliennes devraient être construites à DCNS Brest, elles vont créer de l’emploi. Sur l’île également, poursuit l’élu. Le projet va demander de la maintenance et nécessiter le passage par Groix des équipes de construction, des ingénieurs .On peut imaginer la mise en place d’un bateau de servitude affrété vers le parc éolien pour les techniciens. » Baptisée Haliade, et déjà utilisée dans l ’ éolien offshore posé, la turbine sera fournie par General Electric. « Nous avons prévu l’installation de six machines qui devraient fournir une puissance totale de 36 MW », indiquait dans nos colonnes Nicolas Paul-Dauphin, le directeur général d’ Eolfi. Soit la consommation de la ville de Lorient. Coût total de l ’ opération : 200 millions d ’ euros.
Landivisiau, la centrale à gaz au point mort
Télégramme du 17 juin 2016
Intégré dans le Pacte électrique breton le projet de centrale au gaz doit être réalisé par Direct Energie-Siemens.
Elle devait normalement être opérationnelle fin 2016. Mais, pour l'instant, la centrale au gaz de Landivisiau est au point mort. Le projet est entre les mains de la Commission européenne, qui ne devrait pas rendre son verdict avant la fin de l'année.
Ce n'est pas encore un serpent de mer mais ça pourrait le devenir. Le projet de centrale électrique combiné-gaz de Landivisiau, dont la première pierre devait être posée en 2015, en est toujours au stade des procédures. Son sort se joue actuellement à Bruxelles, où la direction générale de la concurrence examine de près les conditions de l'appel d'offres lancé en juin 2011 et remporté en 2012 par le consortium Direct Energie-Siemens. En clair, la commission vérifie, entre autres, que les règles de la concurrence ont bien été respectées et que ce projet, l'un des piliers du Pacte électrique breton, correspond à une nécessité.
Une série de doutes Sur ces points cruciaux, la commission a émis un certain nombre de « doutes » qu'elle entend lever avant de donner son feu vert. Elle veut vérifier que « les critères d'attribution de l'appel d'offres ont été définis de manière à permettre une concurrence effective (...) et que la procédure a effectivement permis de sélectionner le candidat capable de fournir les services souhaités au moindre coût pour la collectivité ». Bruxelles entend aussi s'assurer que la prime annuelle de 20 M€ accordée à l'exploitant pendant 20 ans « n'excède pas ce qui est nécessaire pour couvrir tout ou partie des coûts occasionnés ». En clair, que cette subvention publique ne constitue pas une aide déguisée. Sur la question de la nécessité de cette centrale, d'un coût estimé à 400 M€, Bruxelles remarque que « les autorités françaises n'ont fourni aucun élément montrant qu'il y a eu un problème de sécurité d'approvisionnement en électricité en Bretagne dans le passé, même pas en cas de températures exceptionnellement basses », comme lors de l'hiver 2012.
Les opposants confortés Des interrogations qui confortent évidemment les opposants au projet. « C'est ce que nous disons depuis le début.
Tout démontre que l'appel d'offres est mal ficelé », observe Christine Reich, porte-parole du collectif Gaspare. Comme le veut la procédure, ces opposants, comme les partisans du projet, ont transmis ou vont transmettre leurs observations à la commission. Des auditions ont également eu lieu ou auront lieu. « L'essentiel de nos observations tourne autour du Pacte électrique breton », explique Émile Turlan, animateur du collectif Landivisiau doit dire non à la centrale. Autrement dit, ce collectif conteste le bien-fondé d'une telle centrale compte tenu à la fois des besoins en électricité de la Bretagne et du développement prévu des énergies renouvelables. « L'augmentation de la consommation que l'on veut nous vendre n'est pas justifiée », souligne de son côté Alain Somme, porte-parole du collectif des élus contre la centrale.
« Ubuesque » Du côté des partisans de la centrale, cet épisode bruxellois agace pour le moins. « Ça devient ubuesque », lâche Yves Edern. Le secrétaire de Gesper (Gestion de proximité de l'environnement en région), dit avoir du mal à comprendre certaines interrogations de la commission. Notamment sur le fait que si l'on faisait une ligne entre l'Irlande et la Bretagne, la centrale serait peut-être inutile. « On oublie de dire qu'en Irlande, il y a sept centrales au gaz et que l'on ne s'est jamais interrogé pour savoir si elles étaient nécessaires ». En revanche, Xavier Caïtucoli, le P-DG de Direct Énergie affiche, lui, une assez grande sérénité. Son seul regret est que la France ait tardé à notifier l'appel d'offres. Pour le reste, il estime que les questions que se pose la commission sont normales. « Il en est ainsi dans tous les dossiers avec une aide de l'État. Elle doit vérifier qu'il n'y a pas une surémunération du projet ». Ce qui, pour Xavier Caïtucoli, « n'est objectivement pas le cas ». Pas de raison donc pour lui d'envisager une autre issue que positive. D'autant que « grosso modo, tous les experts disent que cette centrale est nécessaire ».
© Le Télégramme
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