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20/07/2016

La "monopolisation" des opérations informatiques dans le "Cloud" devient vulnérable !

Microsoft, dont la position dominante est indéniable en entreprise, risque l'échec dans le grand public...

Le Cloud de l'Etat.jpg

"Cloud and mobile, first" est déjà un slogan éculé, puisque l'offensive dans le mobile est un échec avéré ! La solution "unique" de Windows 10 (un faux nez !) marche sur une architecture "X86" et se révèle mal adaptée sur une architecture "ARM".

Les architectures d'entreprise, fondées sur des "PC-client", reliés à des serveurs "X86" risquent à moyen terme de se trouver concurrencées par une multitude de "smartphones ARM" reliés à des serveurs "ARM". La "grande migration" est à peine commencée, mais elle peut entrainer de gros dégâts dans le plan de marche de Microsoft !

La course vers le Cloud, mélangeant logiciels propriétaires et logiciels libres, a désormais absorbé le différentiel de compétitivité... l'Etat, selon ses mauvaises habitudes, est le dernier à y aller, avec ses préférences pour le "libre"... en négligeant de répartir ses pions sur une offre multiple !

Dans cette évolution rapide, le risque d'un "black Out" international (Entreprises, particuliers et Etats) est de plus en plus probable, avec des conséquences ravageuses...

La "sécurité" devrait redevenir le maître-mot aujourd'hui de l'évolution informatique ! mais qui "pilote" vraiment ?


L’Etat évalue son cloud

Les Echos du 11 juillet 2016

FLORIAN DEBES

 Le Cloud de l'Etat.jpg

modernisation. - Photo DR

Engagé dans un chantier de modernisation, Alain Merle, directeur de la transformation des centres informatiques à la DSI de l’Etat, contrôle le prestataire de cloud public des ministères.

En 2013, les services informatiques de l’Etat opéraient dans 128 centres de données. Il ne devrait bientôt en rester plus qu’une dizaine si le plan décennal de l’époque est exécuté entièrement. La réduction du déficit public passe aussi par là . A terme, les autres serveurs dévolus à l’administration feront partie d’infrastructures cloud computing, notamment celle d’Orange Business Services – un système d’informatique à distance mutualisé par le prestataire pour ses clients. Attention, les ministères ne se satisferont pas d’un réseau de piètre qualité pour lancer les algorithmes des logiciels mis à disposition des fonctionnaires et des citoyens.

« L’objectif est tout à la fois de rationaliser et moderniser le système d’information des agents de l’Etat, explique Alain Merle, le directeur du programme « Transformation des centres informatiques » de la Direction interministérielle du numérique et des systèmes d’information et de communication (Dinsic), nous avions besoin d’un outil de contrôle de la qualité du prestataire ».

Besoin d’un tiers de confiance entre Orange et l’Etat

Peu à peu, les systèmes informatiques de la quasi-totalité des ministères – Intérieur, Défense et Agriculture exclus – et de certains opérateurs de l’Etat comme des universités migrent vers les « nuages » d’Orange. Un surnom poétique et léger mais trompeur tant le cloud s’apparente aussi à un épais brouillard . Quoi de plus opaque que les contrats d’ Amazon Web Services , Microsoft Azure , Softlayer (IBM), Google Cloud Platform , OVH ou encore Orange ? En réalité, ces derniers s’engagent sur peu d’éléments de performance et, dans un déluge de données, il est difficile de faire constater les manquements a posteriori.

Pour s’y retrouver, la DSI de l’Etat a choisi de se faire accompagner par Cloud Screener, une start-up qui effectue chaque mois une analyse comparative des prestations des différentes plates-formes de services d’infrastructure informatique. « C’est le tiers de confiance entre Orange et nous », apprécie Alain Merle. En permanence, ce logiciel en ligne enregistre et remonte au DSI et à ses équipes les indicateurs clefs de performance du système cloud computing. Tout s’affiche sur un tableau de bord.

Respect du contrat et pénalités

Ainsi la DSI de l’Etat est en mesure, chaque mois, de demander, pour le moindre incident d’exploitation, des explications aux équipes d’Orange durant des comités de pilotage. « CloudScreener nous permet de nous assurer que notre prestataire respecte le taux de disponibilité de 99,9% sur lequel il s’est engagé », pose Alain Merle. A défaut, Orange pourrait devoir régler des pénalités. La puissance de calcul réelle des machines virtuelles est aussi un témoin observé avec attention.

Seul acteur français de ce marché repéré par la Dinsic, Cloud Screener a été préféré à ses concurrents américains. Travailler avec eux aurait nécessité d’ouvrir, au moins en partie, les serveurs de l’Etat à un observateur susceptible d’être légalement utilisé comme un troisième œil par les agences de renseignement de l’Oncle Sam .

La start-up française entend devenir la référence mondiale de l’aide à la prise de décision en matière de cloud. Elle vient de lever 500.000 euros destinés à financer l’ouverture d’un bureau en Californie. Mais son modèle de développement pose question. Pour se lancer, en 2012, Cloud Screener avait accepté de travailler pour les prestataires de services informatiques qu’elle était censée évaluer sans compromis. Antony Sollinger, son président, défend les garde-fous de sa méthodologie dont une partie se base sur des tests mystères et assure que « la part du chiffre d’affaires venue des fournisseurs ne dépasse pas 5 % aujourd’hui ».

À noter

La Dinsic a récemment présenté une plate-forme d’API des services en ligne de l’Etat.

Microsoft reconnaît que Windows 10 n’atteindra pas ses objectifs

Silicon 2.0 du 20 juillet 2016

Jérôme Marin

 Nadella, PDG de Microsoft.jpg

L’objectif était très ambitieux, mais il ne sera pas atteint. Au lancement de Windows 10 en juillet 2015, Microsoft espérait franchir en trois ans la barre du milliard d’appareils équipés de la dernière version de son système d’exploitation (OS) vedette. Vendredi 15 juillet, la société de Redmond a cependant reconnu qu’elle n’y parviendrait pas, notamment en raison du plongeon de son activité dans la téléphonie mobile. L’objectif n’est pas totalement abandonné, mais Microsoft ne précise plus la date à laquelle il espère l’atteindre.

MISE À JOUR GRATUITE

Fin juin, l’éditeur revendiquait plus de 350 millions d’utilisateurs pour Windows 10. « Il s’agit du rythme d’adoption le plus rapide pour un produit Windows », a rapellé mardi 19 juillet Satya Nadella, son directeur général, en marge de la publication des résultats annuels. Ce chiffre correspond à un peu plus du tiers de l’objectif initial. Mais le rythme d’installation ralentit. Et il ralentira encore plus à partir du 30 juillet, date à laquelle la mise à jour ne sera plus gratuite pour les utilisateurs des deux précédentes versions. Elle sera désormais facturée 119 dollars.

Cette offre gratuite est une première dans l’histoire de l’entreprise. Elle fait suite au cinglant échec rencontré par Windows 8, dont l’interface pensée pour les écrans tactiles et l’absence du traditionnel menu « démarrer » avaient déconcerté le grand public et les professionnels. Objectif: atteindre rapidement une base conséquente d’utilisateurs. Dans cette course aux chiffres, Microsoft n’a pas hésité à forcer la main aux réticents, multipliant les messages et installant parfois automatiquement Windows 10 sans leur accord.

Malgré ces efforts, la part de marché du nouvel OS ne s’élève qu’à 19%, d’après les estimations de NetMarketShare. Plus de la moitié des ordinateurs tournent encore sous Windows 7, sorti il y a sept ans. Cela s’explique principalement par la réticence des entreprises à changer de système d’exploitation. Autre handicap de taille pour Windows 10: le déclin du marché du PC. Selon le cabinet Gartner, les ventes ont reculé de 8% l’an passé. Au premier trimestre, elles sont tombées à leur plus bas niveau depuis 2007.

 

Avec Windows 10, Microsoft veut oublier l’échec de Windows 8

ÉCHEC DANS LE MOBILE

La stratégie de Microsoft a également échoué sur un point: relancer les ventes de smartphones équipés de Windows. En proposant un système d’exploitation unifié, la société espérait enrichir son écosystème mobile, qui manque cruellement d’applications face à iOS et Android, les rivaux d’Apple et de Google. Pour les développeurs, c’était la promesse d’applications « universelles » fonctionnant aussi bien sur un ordinateur, une tablette et un smartphone. Mais cela n’a jamais profité à Windows 10 Mobile.

Pis, la part de marché de Microsoft dans le mobile continue de chuter. Au premier trimestre 2016, seulement 0,7% des smartphones vendus dans le monde tournaient ainsi sous Windows. C’est trois fois moins qu’en 2015. Les grands fabricants ont quasiment tous abandonné la plate-forme. Et même Microsoft ne semble plus y croire. Le groupe a réduit le nombre de modèles commercialisés. En mai, il a supprimé 1.850 emplois supplémentaires dans sa branche mobile, héritée du rachat de Nokia en 2014.

Si Windows 10 ne va pas atteindre ses objectifs initiaux, Microsoft se porte toujours très bien. Son chiffre d’affaires a certes reculé de 9% au cours de son exercice 2015/16, clos fin juin. L’éditeur est notamment pénalisé par la faiblesse du marché de PC. Mais il a aussi enregistré un bond de 38% de ses profits, à 16,8 milliards de dollars. En outre, l’activité de l’entreprise dans le cloud computing progresse rapidement. A l’image de sa division Azure, rivale d’Amazon Web Services, dont les recettes ont doublé au quatrième trimestre.

 

Le logiciel libre doit passer de la réussite technologique au succès économique

Les Echos du 20 juillet 2016

Sebastien Dumoulin

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Les exemples sont légion de grands de l’informatique aujourd’hui convaincus des vertus du logiciel libre - Shutterstock

Les Gafa ont popularisé l’open source, cependant les entreprises qui vivent du logiciel libre restent rares. Avec l’émergence du cloud et du Big Data, des start-up se sentent pousser des ailes.

Fin juin, Talend annonçait sa prochaine introduction au Nasdaq, le temple des entreprises technologiques. Parmi les éditeurs français, il sera le troisième de l'histoire, et le premier avec un logiciel libre, dont tout un chacun peut consulter et modifier le code source.

Rien d'étonnant, selon Bertrand Diard, son patron et actuel président de Tech in France. « Aujourd'hui l'innovation vient du logiciel libre. Google ou Facebook ne pourraient pas fonctionner sans l'open source. Même Microsoft a compris que le nouveau modèle de création n'était pas d'avoir des ingénieurs dans des bunkers à Redwood. »

Ce dernier exemple n'est pas innocent. Le créateur de Windows s'est longtemps opposé aux tenants du libre, son ex-patron Steve Ballmer comparant même Linux au début des années 2000 à un « cancer ». Mais le même Ballmer, en mars dernier écrivait à son successeur Satya Nadella pour le féliciter d'avoir rendu le logiciel de base de données maison SQL Server compatible avec... Linux. Microsoft s'est également réconcilié avec Red Hat, dont la version du système d'exploitation open source concurrent de Windows Server équipe maintenant un tiers des serveurs d'Azure, l'offre de cloud de Microsoft.

Les exemples sont légion de grands de l'informatique aujourd'hui convaincus des vertus du logiciel libre, depuis Android, l'OS mobile de Google jusqu'aux offres cloud Blue Mix d'IBM ou Helion de HP, toutes deux développées à partir de projets open source comme Cloud Foundry ou Open Stack. « Il y a encore quelques années, le logiciel libre était l'alternative, l'option bon marché. Aujourd'hui, c'est la norme », se félicite Jim Whitehurst, le patron de Red Hat.

Pourquoi ne pas profiter de la force créative de centaines de milliers de développeurs travaillant sur un projet commun, et même faire contribuer ses propres équipes ? D'autant que pour attirer les petits génies du code, leur proposer de travailler sur de l'open source est un plus. Certaines entreprises passent carrément leurs propres projets de recherche en open source. C'est ainsi qu'un algorithme né dans les labos de Google et Yahoo! a donné naissance à Hadoop, un ensemble de logiciels open source devenu le standard de fait pour tous les projets de Big Data.

Modèle d'affaires rodé

Si les Gafa (à l'exception notable d'Apple) ont bien compris l'intérêt de l'open source pour le développement de leurs logiciels, aucun n'en fait directement commerce. Et encore peu d'éditeurs ont réussi à en faire un business florissant. En France, l'open source devrait peser 5,8 milliards d'euros en 2020, soit 11.6 % du marché des logiciels et services informatiques contre 9,5 % en 2015, selon une étude de Pierre Audoin Consultants.

Avec 2 milliards de revenus, « ce que Red Hat a réussi est unique », reconnaît Andrew Butler, analyste chez Gartner. Au vu des bouleversements actuels de l'informatique et de la bascule vers le cloud, il est néanmoins persuadé que « d'énormes éditeurs open source vont émerger ». Le modèle d'affaires est rodé : proposer des logiciels freemium avec des options payantes ou des versions adaptées aux entreprises.

« L'open source évolue en permanence, un peu comme une bactérie, explique l'analyste. Il faut ralentir toute cette ébullition pour proposer des versions un peu moins à la pointe mais plus solides pour les grandes organisations. » Les candidats au titre de « nouveau Red Hat » sont nombreux. DataStax, MongoDB ou Couchbase pour les bases de données.

Docker pour les conteneurs virtuels. Cloudera ou Hortonworks pour les distributions Hadoop. Le premier a levé 900 millions, notamment auprès d'Intel. Le second affiche une capitalisation de 700 millions de dollars au Nasdaq et a publié un chiffre d'affaires de 122 millions en 2015. Monétiser ? Ça coule de (l'open) source.

 

 

 

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