04/07/2016
Mobile, la concurrence fait peur, les prix vont augmenter !
Free, "le méchant", est désormais ligoté, son itinérance avec Orange supprimée...
Le "pseudo libéralisme" au pouvoir dérape à gauche, la concurrence, la vraie fait peur aux syndicats !
Plutôt que de partager les investissements d'infrastructure (les mats), la France sera couverte à terme de 4 réseaux indépendants, dont l'amortissement pèsera sur les prix de revient...
La leçon du "réseau cuivre Giscard", qui a permis à tout français de téléphoner normalement, n'est plus retenue pour le réseau des mobiles, où l'on multiplie par quatre les antennes !
La vraie liberté doit revenir au consommateur, qui doit pouvoir choisir le prix le plus bas !
Le paysage français des télécoms s’apprête à changer d’ère
Les Echos du 1er juillet 2016
L’itinérance mobile, c'est un mécanisme qui offre à un opérateur la possibilité de louer les antennes d’un autre pour faire transiter ses communications - Laurent GRANDGUILLOT/REA
La fin des contrats d’itinérance mobile, entre Free et Orange, et entre SFR et Bouygues Telecom, est désormais actée. Après quatre années de guerre des prix, le régulateur plaide pour le retour de la concurrence par les infrastructures.
« Le sujet est réglé. On passe à autre chose ». En quelques mots, Sébastien Soriano, le président de l'Arcep, vient de mettre un terme à plus de cinq années de déchirements dans les télécoms. Le « sujet » en question, c'est celui de l'itinérance mobile, ce mécanisme qui offre à un opérateur la possibilité de louer les antennes d'un autre pour faire transiter ses communications.
Jeudi dernier, le régulateur des télécoms a validé la modification, qu'il avait appelé de ses voeux, des deux principaux contrats de partage de réseaux : celui conclu entre Free et Orange pour la 2G et la 3G, et celui entre SFR et Bouygues Telecom pour la 4G. Les avenants apportés à ces accords - et transmis le 15 juin - permettent « d'organiser l'extinction graduelle de l'itinérance », se félicite l'Arcep.
D'ici à la fin 2020, Free n'utilisera donc plus le réseau d'Orange ; d'ici à la fin 2018, SFR ne passera plus par les antennes 4G de Bouygues Telecom, qu'il utilise dans le cadre de l'accord de mutualisation signé entre les deux opérateurs début 2014.
Guerre des prix dans le mobile
C'est une page qui se tourne dans le secteur. Ces accords d'itinérance mobile ont en effet façonné le paysage français des télécoms. En signant avec Orange, Free a pu se lancer très rapidement sur le marché mobile (janvier 2012), en profitant du réseau de l'opérateur historique, tout en construisant progressivement le sien.
Pour les détracteurs de Free, cet accord est la source de tous les maux du secteur, car il a permis au groupe fondé par Xavier Niel d'étaler dans le temps ses investissements et donc de pouvoir pratiquer en parallèle des tarifs très agressifs, entraînant la guerre des prix dans le mobile et l'érosion des marges des acteurs historiques.
Bouygues Telecom a souvent critiqué l'absence d'encadrement de ce contrat d'itinérance de la part du régulateur. Il considère encore que son extinction, prévue en 2020 - un horizon trop lointain pour la filiale de Bouygues - « ne permet pas de rétablir l'équité dans les conditions de concurrence ». De son côté, et pour des raisons similaires, Free n'a jamais vraiment digéré l'itinérance 4G conclue entre SFR et Bouygues Telecom...
Près de 8 milliards d'euros en 2015
Quoiqu'il en soit, à en croire l'Arcep, ces sujets de friction seront bientôt oubliés. Et le secteur pourra enfin jouir de la saine concurrence par les infrastructures, autrement dit par la qualité des réseaux détenus en propre par chaque opérateur.
« Les prix bas, on les a. Tant mieux pour les consommateurs. Maintenant, il faut que les investissements soient au rendez-vous pour assurer une meilleure connectivité pour le pays », a déclaré Sébastien Soriano, lors de la conférence de presse semestrielle de l'Arcep, organisée jeudi soir.
Les opérateurs ne chôment pourtant pas. L'an dernier, leurs investissements (hors achat de fréquences) ont augmenté de 10 % (tirés par le fixe), à 7,8 milliards d'euros. Depuis quelques mois, Free et SFR, en retard par rapport à Orange et Bouygues Telecom dans la 4G, mettent les bouchées doubles pour étendre leur couverture. L'Arcep a fixé des objectifs : dans une interview au « Monde » vendredi, Sébastien Soriano, pour qui le secteur est « sorti de son trou d'air », plaidait pour « l'installation de 10.000 antennes mobiles supplémentaires en trois ans », pour porter leur nombre à 75.000.
Plus grande transparence des informations
Pour que la concurrence par les infrastructures joue à plein, encore faut-il que les outils existent pour bien comparer la qualité des réseaux des uns et des autres. Le régulateur appelle à ce titre à une plus grande transparence des informations.
« La monétisation des services mobiles par les opérateurs suppose que les consommateurs soient mieux éclairés. C'est dans l'intérêt de tous », estime Sébastien Soriano. L'Arcep va donc mettre en accès libre des données de couverture et de cartographie récoltées auprès des opérateurs (fin 2016 pour voix et SMS, début 2017 pour la data).
Elle souhaite aussi s'associer à des acteurs spécialisés pour exploiter ces mesures et produire des comparatifs. La production d'une information loyale favorisera « le jeu de la concurrence par la qualité des services », veut croire le gendarme des télécoms. En attendant, les promotions continuent de faire rage dans le mobile. On ne se sépare pas aussi vite de ses bonnes vieilles habitudes...
Les commentaires sont fermés.