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10/06/2016

Merci, Josiane !

La Barre d'Etel regrette "son admirable veilleur" !

Josiane Péné, sémaphore d'Etel.jpg

Une voix sur la VHF, Josiane au micro... toujours patiente, toujours efficace...

un pincement de cœur du "barreur", ouf "la barre" est passée !

Plus au Sud, les "chantiers de l'atlantique", aujourd'hui STX, cherchent un nouvel actionnaire majoritaire (ou plutôt la banque créancière...).

Le temps passe vite, une carrière au bord de l'eau qui se termine, un chantier mythique cherche son nouveau patron !

La mer, paramètre fondamental de la Bretagne ! 


Barre d'Étel, Josiane raccroche la VHF !

Télégramme du 10 juin 2016

 Josiane Péné, sémaphore d'Etel.jpg

Josiane Péné est arrivée au sémaphore à l'âge de 21 ans.

Elle est la voix du sémaphore d'Étel. Son prénom est connu de tous les marins qui ont eu à franchir la redoutée barre d'Étel. Depuis 46 ans, elle les guide vers le large ou le port, à travers les bancs de sable capricieux. Lundi, Josiane Péné raccrochera la VHF. À 67 ans, c'est son tour de prendre le large.

? « Bonjour Josiane ! Ici, Rêve de vie. On approche de la perche rouge. On va vers Belle-Ile ». ? « Bonjour Rêve de Vie. Je vous fais passer par l'est. Pour l'instant tout droit... Maintenant un peu à gauche... Encore un peu... Encore un tout petit peu... Continuez comme ça... Voilà ! Vous êtes sortis ». ? « Rêve de vie au sémaphore : serez-vous au téléphone lundi, qu'on vous salue pour votre dernier jour ? ». ? « Je serai là, de 9 h à 12 h ». ? « Très bien, on va essayer de ne pas vous rater ! ». Lundi à 12 h, ça n'est pas seulement une page professionnelle que Josiane Péné, sémaphoriste de la barre d'Étel va tourner. Certes, depuis 46 ans, de son poste d'observation du sémaphore d'Etel, surplombant l'embouchure de la rivière, côté Plouhinec, elle scrute les bancs de sable capricieux, qui rendent la navigation périlleuse. Certes, depuis le décès de son mari en 1980, elle officie seule, aux entrées et sorties de l'estuaire. Certes, elle a guidé un nombre incalculable de navires, sauvé un certain nombre de vies et tissé des liens avec les marins, qu'ils soient pêcheurs, au début de sa carrière, ou plaisanciers, comme aujourd'hui.

Mais depuis 46 ans, le sémaphore était aussi sa maison. Les dix premières années, son mari guidait les navires et elle le remplaçait. C'est là que son mari est décédé. Là que sa fille Andréanne est née. Là qu'elle l'a élevée, entre deux vacations de radio.

Pas de nostalgie

Dans la partie privée, contiguë à la vigie, les cartons sont faits. Josiane quitte sa maison et son travail. « Sans aucune nostalgie », affirme-t-elle d'une voix ferme. « À 67 ans, j'aspire à la tranquillité d'esprit. Sémaphoriste à Etel, c'est un métier hors du commun. Je suis contente d'arrêter. Je vais pouvoir profiter de ma famille, regarder de ma terrasse les palmiers du jardin de ma fille et surtout, ne pas écouter la VHF ». Si Josiane n'avait pas été sémaphoriste, sans doute se serait-elle lancée dans une carrière d'artiste peintre. Les nuances bleu vert des flots, claires ou foncées, annoncent un banc de sable ou un passage dans la barre. Une ondulation ? Une traînée blanche ? Attention haut fond. « Il faut apprendre à regarder la mer », explique-t-elle. « Un travail de tous les jours. À la couleur de l'eau, en regardant les mouvements de houle arriver à la côte, je sais comment le sable va entrer ».

Oeil versus radar Josiane travaille « à l'ancienne ». Son sens de l'observation et ses jumelles sont ses meilleurs amis. Le radar est tenu à l'écart, réservé aux jours de brouillard. Sur le balcon de la vigie sont installés des piquets en fer, verticaux, qui délimitent l'espace liquide devant elle. Ils sont autant de repères visuels qu'elle bouge au gré du déplacement des bancs de sable. « L'oeil humain est meilleur que le radar. La passe, c'est la largeur de ma main. Un bateau, c'est un doigt. Je n'ai pas le droit à l'erreur. Quand je dis à un bateau, " vous pouvez passer ", je dois être sûre d'avoir de l'eau ». Le plus dur, ce ne sont pas les coups de chien, quand le passage est fermé plusieurs jours, mais les plaisanciers qui ne respectent pas les consignes. La boule noire hissée sur le toit du sémaphore : interdiction de naviguer pour les bateaux de moins de 8 m. La grande flèche rouge ? l'emblème de la barre ? en position horizontale : interdiction à toute navigation. « Celui qui sort, même quand la barre est en croix, ne m'appelle pas », grommelle Josiane. « S'il a de la chance, il ne se retourne pas ». Avec elle au guidage, jamais personne n'a été perdu sur la barre, glisse-t-elle. « Pourtant, on a fait des choses à attraper des cheveux blancs ».

Rouleaux énormes

Comme cette fois où la SNSM est intervenue pour secourir un véliplanchiste sorti alors que la barre était fermée. Les rouleaux énormes, le canot SNSM qui se fraye un passage entre les lames. « L'équipage suit ce que je lui dis. Je vois s'il y a des séries de 3, 6 ou 9 vagues. Il faut mettre le bateau là où il y aura du temps entre les vagues. Ce jour-là, on a pris de gros risques. Le véliplanchiste a été retrouvé mort ». Lundi, la vacation de pleine mer en fin de journée sera assurée par Jean-Pascal, Ramon ou Bernard, un des trois employés du port d'Etel géré par la Compagnie des ports du Morbihan. Ils se relayeront désormais au poste de guidage. Celle qui a souvent été la star des médias, guidera désormais la croissance des palmiers de son jardin, à Plouhinec. Sur le canal 13, pour passer la barre d'Etel, on n'entendra plus de voix féminine.

© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/bretagne/barre-d-etel-josiane-raccroche-la-vhf-10-06-2016-11101467.php#S3HIi104e4i2mqSt.99

Vente de STX France, la pression s'accroît, le calendrier se précise

Les Echos du 9 juin 2016

Jean Michel Gradt

 STX, le carnet de commande.jpg

Principal actionnaire de STX France, le chantier naval coréen STX Offshore & Shipbuilding, placé en redressement judiciaire, a jusqu'au 9 septembre pour soumettre son plan de sauvetage au Parquet de Séoul. - Yonhap News/NEWSCOM/SIPA

Placé redressement judiciaire, STX Offshore & Shipbuilding doit présenter un plan de sauvetage avant le 9 septembre. Pour éviter la faillite il lui faudra d'ici là trouver un acheteur pour sa filiale française.

Sur les quais de Saint-Nazaire, la perspective d'une vente de STX France fait de moins en moins figure d'hypothèse. Notamment depuis mardi, jour où la justice sud-coréenne a approuvé le placement en redressement judiciaire de STX Offshore & Shipbuilding, qui est l'actionnaire majoritaire de STX France ( voir le détail de l'actionnariat )). Une décision qui, dans l'immédiat, a permis d'écarter la liquidation. A charge pour le constructeur de soumettre un plan de sauvetage au Parquet de Séoul avant le 9 septembre.

Le groupe sud-coréen est dirigé depuis 2013 par ses créanciers- dont la banque publique Korea Development Bank (KDB) pour l'essentiel, qui ont injecté dans ses caisses 3,3 milliards de dollars ces trois dernières années. Malgré cela, STX Offshore & Shipbuilding affiche encore 600 millions de dollars de dette. Plus inquiétant, la dette représente deux fois la valeur de ses actifs. Une situation qui lui laisse, a priori, peu de chance d'émarger au Fonds de soutien à la construction navale qui va voir le jour.

Le coup de main de Séoul aux chantiers navals

Le gouvernement et the Bank of Korea ont annoncé mercredi la création d'un fonds de 11 billions de won ( 9,5 milliards de dollars) pour aider les créanciers des chantiers navals. Ce fonds de soutien devrait ouvrir ses guichets le 1erjuillet et prêter jusqu'à la fin de 2017. Ses clients seront en priorité Hyundai Heavy Industries, Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering et Samsung Heavy Industries, les trois plus grands chantiers navals du monde, tous trois coréens. En crise depuis cinq ans, ils cumulaient encore 7,3 milliards de dollars de pertes à la fin de 2015. Quel contraste avec 2011, quand les "yards" consommaient 7,4 millions de tonnes d'acier (contre 5,7 Mt aujourd'hui), de quoi construire 1.000 tours Eiffel. Cette année-là les navires livrés par les "Big Three" avaient été le fer de lance de la Corée du Sud à l'export. Le fonds permettra-t-il de sauver ces trois fleurons ? L'avenir le dira, mais la cure s'annonce sévère. Le programme de restructuration mis en place par l'administration du président Park Geun Hye exigera d'eux des cessions d'actifs. Dans un pays où la construction navale représente 1,4 % de l'industrie manufacturière et emploie 62.000 salariés, les analystes prévoient que les suppressions d'emplois se chiffreront en dizaine de milliers.

Ce qui repose la question de l'avenir de STX France, dont KDB a évoqué la cession dès le mois de mars . "Après avoir cédé de nombreux actifs ces dernières années pour tenter de renflouer ses caisses (dont STX OSV, repris par Fincantieri et devenu Vard ou encore STX Finland, qui est passé dans le giron de l'Allemand Meyer Werft), la situation du groupe pourrait entraîner la réouverture du projet de vente de STX France", commente le site spécialisé Mer et marine.

De fait, KDB a confirmé le 23 mai dernier que STX Europe _ avec ses deux entités, STX France et STX Finlande _ était bien à vendre. Elle peut espérer profiter d'une revalorisation de STX France (dont l'Etat français détient 33% via la BPI), un chantier au savoir-faire reconnu et qui dispose d'un argument de vente imparable : un carnet de commandes avec une visibilité sur dix ans (voir ci-dessous), dont deux navires de la série "Oasis " pour l'armateur américain Royal Caribbean International .

Portrait-robot du repreneur

Reste la question centrale : existe-t-il des acheteurs potentiels pour STX France ? L'hypothèse d'un armateur semblant a priori exclue (pour des questions liées aux relations client-fournisseur), tout comme celle d'un fonds d'investissement (la construction navale n'est pas assez rentable), reste la possibilité d'une reprise par un chantier concurrent. "On a eu un certain nombre d'auditeurs que l'on n'avait pas vus depuis un an. C'est la preuve que le dossier n'est pas abandonné ", confiait le directeur général de STX France, Laurent Castaing, aux "Echos" en février dernier. En précisant que l'italien Fincantieri ne s'était pas manifesté.

Selon « Mer et marine », c'est le groupe chinois privé Genting Hong Kong qui réunit le plus d'éléments susceptibles de coller au portrait-robot du repreneur. Après l'achat de Lloyd Werft de Bremerhaven en 2014, il a repris l'an passé trois autres sites allemands (Warnemünde, Wismar et Stralsun) à Nordic Yards.

Attrait supplémentaire : l'ingénierie de STX France. Elle "pourrait présenter un sérieux intérêt pour le groupe asiatique, qui va devoir développer ce savoir-faire chez lloyd Werft".

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