Améliorer la couverture mobile des zones rurales

Ouest France du 25 mai 2016

Philippe LEMOINE

 

La secrétaire d’État chargée du Numérique lance un plan pour développer l’Internet mobile dans les campagnes. Un appel à résoudre les problèmes du terrain qu’elle nous détaille en exclusivité.

Entretien

Axelle Lemaire,

secrétaire d’État, chargée du Numérique.

Les smartphones sont de plus en plus puissants, mais le réseau reste faible ou inexistant dans de nombreuses communes…

Les moyens de l’État et des collectivités locales ont été très orientés sur le déploiement de l’Internet à très haut débit et de la fibre optique. Avec l’ambition de couvrir la totalité de la population d’ici à 2022. Parallèlement, les usages de l’Internet mobile sur smartphones se sont considérablement développés, créant de nouveaux besoins et exigences pour nos concitoyens. Les défaillances du réseau ont des conséquences sociales, économiques…

Combien de communes ne bénéficient d’aucune couverture mobile ?

Nous en avons comptabilisé 268 à ce jour. Elles n’ont pas de pylônes, pas d’antennes, pas d’opérateurs… Quand nous sommes arrivés au gouvernement, nous avons réactivé un programme, abandonné depuis dix ans, pour mettre fin à ces zones blanches. Deux opérations de recensement ont déjà été lancées pour identifier toutes ces communes. Nous avons décidé d’en lancer une troisième en juin. Elle sera suivie en octobre d’une campagne de mesures pour vérifier l’absence de réseau. Au total, ce sont environ 300 communes qui seront concernées par ce plan d’urgence entièrement financé par l’État pour 30 millions d’euros.

Mais vous souhaitez également renforcer les zones de faible couverture ?

Oui. Nous avons décidé de créer un guichet de couverture mobile auprès de l’Agence du numérique. Nous demandons aux élus locaux, en lien avec leurs concitoyens, d’identifier eux-mêmes leurs priorités. Nous partons des besoins du terrain, tout en restant réalistes : on n’ira pas couvrir le milieu d’une forêt, ou la totalité des champs des exploitations agricoles… Sur ces sites référencés, les pylônes (100 000 € chaque) seront financés à 50 % par l’État et à 50 % par les collectivités locales. Et nous avons obtenu un engagement de la part des opérateurs de venir y poser des antennes et d’assurer ensuite l’entretien de l’installation.

Les quatre opérateurs seront présents ?

Oui, nous avons obtenu cette assurance. L’usager pourra bénéficier dans ces zones mal couvertes d’une mutualisation des quatre réseaux pour toujours profiter d’une bonne couverture. Si on additionne toutes ces mesures, d’ici à un an, ce sont 3 000 communes en zones rurales qui seront couvertes en téléphonie et Internet mobile. En complément, les opérateurs privés poursuivent leurs investissements : Bouygues et SFR ont décidé de mutualiser 60 % de leurs équipements dans les zones rurales pour aller plus loin et, aujourd’hui, les clients de Free ont accès au réseau d’Orange, qui est le plus étendu.

 

 

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