08/04/2016
Le secteur public se met à "l'audit privé"...
Les nouvelles Régions abordent leur mandature avec "des biscuits", qui ont du goût !
La "plus grande tentation" des politiques immatures est le recours à l'emprunt...mais cette pratique laisse des traces à long terme sur la gestion financière et quelquefois de "grosses surprises", lorsque le prêteur s'appelle DEXIA !
Le courage "budgétaire" est d'essayer de faire face aux dépenses de fonctionnement et d'investissement avec des recettes "courantes" !
De ce côté là, Saint Pierre Quiberon n'a pas su augmenter suffisamment les "impôts locaux" ! Péché mortel...
L'audit régional confirme la mauvaise santé financière de Poitou-Charentes
Le Populaire.fr du 8 avril 2016
Marcel Oudot
audit financier région ALPC - Deligne
Sans être critique, la situation financière de la nouvelle grande région s’est dégradée ces trois dernières années. En Poitou-Charentes surtout. En Limousin aussi.
L’audit commandé par la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes sur sa santé financière et sur celle de ses trois composantes, les régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes, indique en substance et en résumé que les ratios financiers de la nouvelle grande région sont « performants, malgré une légère dégradation depuis 2013 » et qu’« elle « devra prendre les mesures nécessaires pour maîtriser cette dégradation » sous peine de voir ces ratios - notamment sa capacité de désendettement, actuellement de 4,5 ans - atteindre « des seuils critiques d’ici deux à trois ans ».
Poitou-Charentes à la loupe
Dans ce nouvel ensemble, l’ex-Aquitaine fait figure de bon élève : son épargne de gestion ne s’est pas dégradée entre 2013 et 2015 et sa capacité de désendettement est limitée à 2,5 ans. Il n’en va pas de même de l’ancienne région Limousin, dont la situation s’est justement dégradée depuis 2013, sa capacité de désendettement passant de 4,1 années cette année-là à 9,2 années en 2015. L’an passé, une pénalité de remboursement anticipé d’emprunt a pesé sur l’épargne brute. Sans elle, ajoute l’audit réalisé par la société Ernst & Young, la capacité de désendettement de l’ex-Limousin serait tout de même montée à 6,8 années.
Le cas de l’ex-Poitou-Charentes a naturellement été scruté à la loupe, étant à l’origine même de l’audit. Le cabinet qui l’a conduit évoque « une situation financière qui s’est dégradée entre 2013 et 2015 dans des proportions plus fortes qu’en Aquitaine et qu’en Limousin » (le taux d’épargne brute y a chuté de 71% et la capacité de désendettement, de 3,1 années en 2013, est passée à 14,6 années en 2015, dépassant les seuils d’alerte communément utilisés » (8 ans!) soulignent les conclusions de l’audit. Qu’en termes élégants ces choses-là sont dites...
Leviers fiscaux à actionner
Le cabinet Ernst&Young précise que « le déficit de l’ex-région Poitou-Charentes est en cours de vérification par la Chambre régionale des Comptes », mais que les documents auxquels il a eu accès « font état d’une sous-budgétisation de certains postes, de retards de paiements, de résultats positifs alors que les engagements n’ont pas été totalement honorés. Partant des éléments de cet audit dit “flash”, la société Ernst&Young a bâti deux scenarii alternatifs « au fil de l’eau », sachant que la baisse des dotations va se poursuivre.
« Économies de gestion et réduction des dépenses d’investissement » figurent au premier rang des priorités et l’audit suggère même d’avoir recours à des leviers fiscaux supplémentaires, comme la taxe sur les produits pétroliers (TICPE) que n’avait pas instaurée la région Poitou-Charentes, laissant en chemin des dizaines de millions d’euros...
Les commentaires sont fermés.