30/03/2016
Le lourd héritage de Martin Hirsch...
La prime d'(in)activité en plein Boom ! Jeunes et "Rsistes" se précipitent sur le nouveau pactole...
Alors que le Directeur de l'AP-HP se bat contre les "rémunérations occultes" à l'hôpital public, Marisol Touraine se félicite de la fusion récente entre RSA d'activité (un vrai bide...) et prime fixe de travail, qui toucherait aujourd'hui 2 600 000 personnes en France !
Avec un chômage qui progresse (la peste sociale), le manque de formation des jeunes et des familles, qui peinent à aider ses ados, un petit bout de "gras" est volontiers reçu et dévoré !
En 2017, les premiers bataillons d'électeurs recevront donc un petit mot favorable de la part des pouvoirs publics, qui font tant "pour le redressement de la France"...
A l'export la bataille n'est pas aussi simple, et il y a moins de combattants...mais la politique dispose de cet avantage, c'est de ne pas être là au moment de l'acte final !
Aujourd'hui le "bon sens" se trouve-t-il peut-être dans "l'inactivité" ?
La prime d’activité dépasse déjà son objectif pour 2016
Les Echos du 29 mars 2016
La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine se félicite de constater que la prime d’activité touche de nouveaux publics. - AFP/KENZO TRIBOUILLARD
Le nombre d’allocataires a atteint 2,16 million en février, dont 323.000 jeunes.14 % des allocataires ne touchaient aucune aide auparavant.
Le succès de la prime d’activité se confirme. Selon le ministère des Affaires sociales, ce complément de revenu pour les travailleurs pauvres, lancé en début d’année, a déjà été distribué à 1,8 million de foyers (contre 1,5 million en janvier) , et profite à 2,16 millions de bénéficiaires. Le dispositif créé pour remplacer le RSA activité et la prime pour l’emploi « se déploie encore plus vite que nos prévisions », qui n’étaient que de 2 millions de foyers bénéficiaires d’ici à l’été, indique aux « Echos » la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine. « C’est une bonne nouvelle : plus de primes d’activité, ce sont plus de travailleurs modestes aidés et accompagnés », se félicite-t-elle.
La prime d’activité a notamment profité à 323.000 actifs de 18-24 ans, alors que le gouvernement s’attendait à moins de 200.000 bénéficiaires dans cette classe d’âge. Alors que le RSA activité ne ciblait que les travailleurs de 25 ans et plus, François Hollande avait pris la décision d’élargir la prime aux jeunes malgré les réticences de nombreux conseillers. Un choix cohérent avec les efforts actuels de l’exécutif pour aider la jeunesse, de la garantie jeune aux programmes de formation, en passant par l’augmentation des crédits du service civique et la multiplication des emplois aidés.
Pour Marisol Touraine, il y a « une seconde bonne nouvelle » : l’arrivée de nouveaux profils dans le dispositif. En effet, 14 % des inscrits de février étaient de nouveaux allocataires n’ayant jamais touché le RSA activité, contre 8 % des pré-inscriptions à fin décembre. Ce sont les jeunes, bien sûr, mais aussi des travailleurs modestes qui auparavant étaient inconnus des caisses d’allocations familiales. Quant à la proportion d’ex-bénéficiaires du RSA activité parmi les allocataires de la prime, elle est tombée de 67 % fin 2015 à 54 %. « Nous soutenons ainsi concrètement des femmes et des hommes qui n’étaient pas habitués à être aidés et qui pouvaient se sentir, parfois, oubliés du système », souligne la ministre.
Si la prime d’activité marche, c’est d’abord parce qu’on peut la demander de façon entièrement dématérialisée. De plus, les caisses d’allocations familiales en font la promotion au guichet. Enfin, par rapport aux aides préexistantes, elle est plus concentrée sur les salaires proches du SMIC ce qui a pour effet d’attirer un nouveau public : les travailleurs « modestes » mais pas « pauvres ». Le revenu moyen des allocataires est d’ailleurs passé de 1.009 euros au début de la prime à 1.040 euros.
Le budget voté pour la prime en 2016 s’élève à 4 milliards d’euros. En l'absence de données sur le montant moyen versé, difficile de savoir s’il suffira. Mais le risque de dérapage sera sérieux si le nombre de bénéficiaires continue de monter en charge, sachant que quelque 4 millions de ménages sont éligibles à la prime.
Une partie de ce succès s’explique malheureusement aussi par la conjoncture dégradée, qui renforce les bataillons de travailleurs mal payés. A fin décembre 2015 (juste avant sa disparition), le nombre d’allocataires du RSA activité était en hausse de 10,7 % sur l’année.
A noter, les travailleurs pauvres et modestes n’ont plus que quelques jours pour demander un versement rétroactif pour janvier, février et mars. A partir du 1er avril, la prime d’activité ne sera plus rétroactive.
Compétitivité, la France a du chemin à faire
Le Figaro du 10 mars 2016
Une note de France Stratégie pointe les défis que l’Hexagone doit relever pour résister à la concurrence.
Cyrille Pluyette
Éclairer les débats de la prochaine élection présidentielle en creusant douze thématiques à fort enjeu pour l’avenir : telle est l’ambition de France Stratégie, un organisme de prospective placé auprès du premier ministre. Alors que la première note concernait la croissance mondiale, la deuxième, que Le Figaro dévoile en exclusivité, fait le point sur le chemin qui reste à parcourir pour redresser la compétitivité du pays.
La France part de loin, rappelle le rapport, puisque sa compétitivité s’est dégradée durant toutes les années 2000, ce qui s’est traduit par une explosion du déficit commercial, jusqu’au record de 2011 de près de 70 milliards d’euros. Mais si la situation s’est améliorée récemment sous l’effet du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et du pacte de responsabilité, le problème n’est pas « derrière nous », insistent les auteurs. D’autant que les enjeux d’innovation et de qualité vont devenir « décisifs dans le contexte de la transition numérique ».
Premier défi ?
Malgré un net redressement depuis 2012, le déficit commercial atteignait encore 45,7 milliards d’euros pour les échanges de biens en 2015. Hors énergie, la balance a même continué à se détériorer. De même, les parts de marché à l’exportation, qui s’étaient effritées, se sont « à peu près stabilisées » depuis 2012. Mais pas de quoi pavoiser pour autant, puisque celles de nos voisins « évoluent toujours de manière plus favorable ». Cela traduit une « moindre compétitivité » de la France, qui profite « essentiellement d’une reprise de la demande mondiale », observe l’institution dirigée par Jean Pisani-Ferry.
Parallèlement, même si elle demeure l’une des plus élevées d’Europe, l’attractivité de la France en matière d’investissements étrangers « se dégrade par rapport à celle de l’Allemagne ou du Royaume-Uni ». En cause, une perception négative sur « le coût du travail, la complexité administrative et fiscale, la conflictualité du dialogue social ou la rigidité du temps de travail ».
Faiblesse du management
Deuxième difficulté : le déficit de compétitivité prix n’est pas « résorbé », malgré des progrès depuis 2010. Cela tient au dynamisme des salaires allemands, après dix ans de modération, tandis que leur hausse a, à l’inverse, ralenti en France (1,5 % en 2014 contre 2,8 % par an en moyenne pendant les années 2000). À cela, s’ajoute la dépréciation de l’euro, qui a aidé à l’export. Les entreprises ont aussi profité du CICE et du pacte de responsabilité, qui ont réduit le coût du travail de 6 %.
Résultat, l’écart de compétitivité coût s’est fortement réduit vis-à-vis de l’Allemagne. Mais cette dynamique est fragile. Ainsi, outre-Rhin, « l’arrivée massive des réfugiés pourrait compromettre les futures revalorisations du salaire minimum ». Inversement, l’Espagne et l’Italie se sont engagées dans une compression salariale « nettement plus vigoureuse qu’en France ». Si cette situation perdurait, « elle pourrait lourdement remettre en cause » les progrès français. Autre handicap, l’évolution des salaires français reste supérieure à celle de la productivité.
La troisième recommandation des auteurs pointent l’urgence de renforcer la compétitivité hors prix, via l’innovation, le design ou le marketing. C’est d’autant plus impératif que les pays émergents vont monter en gamme. Pour l’heure, la France ne se situe que dans une position « médiane » au sein des économies avancées, « très sensiblement en deçà de l’Allemagne », leader mondial sur ce critère dans de nombreux secteurs. La compétitivité hors prix française subit même un « fort décrochage depuis 2008 » dans les appareils de distribution électrique, le vin, les pièces détachées automobiles ou l’ameublement. Les raisons ? La France souffre d’un déficit de compétences, des faiblesses de son management, de la trop faible diffusion du numérique ou de la complexité du cadre réglementaire.
Bref, il reste du pain sur la planche…
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