12/03/2016
Simon Uzenat, l'alternance du passé et de la "marche à pied" !
Un Conseil "stratégique" à Vannes pour le budget 2016...
Les critiques de l'opposition ne sont intéressantes, que si elles sont étayées par des chiffres raisonnables !
Après une présentation trop longue et trop "expert comptable" du budget 2016, l'opposition, menée par Simon Uzenat s'est concentrée sur le tunnel de Kérino et les effectifs de la Police municipale...
L'outrance sur l'endettement "pour le passage Sud des flux routiers" et donc le développement des quartiers Sud-Ouest et Sud-Est de Vannes est ridicule et inconséquente. Le choix des remboursements sur 25 ans permet de garder à Vannes ses capacités d'endettement et de lisser le coût d'une infrastructure stratégique ! Ce qui a été oublié dans ce débat, c'est la question du pont mobile, qui devrait rester en l'état... drôle de verrue dans la réorganisation verte des espaces de Kérino !
Ne sont pas non plus dans le débat public, malgré des discours lénifiants, la descente progressive de l'activité économique du Centre-ville au profit des zones périphériques... et par conséquence les problèmes routiers récurrents au Nord, Carrefour Pompidou, Kerlann et route de Plescop ! Le "périphérique " Nord doit être programmé rapidement avant l'asphyxie inéluctable...
Le débat sur la Fibre est lui aussi occulté, avec un retard de 5 ans du Centre-ville, pour des raisons aujourd'hui inexplicables (adressez-vous à Orange !).
Les "services dématérialisés" sont aussi très en retard à la Trésorerie municipale, qui ignore tout du virement SEPA... et des avantages du paiement à distance...Les 5 arobases, un arbre qui cache les difficultés quotidiennes des relations des usagers avec la Ville !
Vannes est avant tout une ville "bien gérée", attractive et où la vie est agréable ! La voiture "à tout va", risque à terme de la rendre "commune" !
Conseil de Vannes, David Robo, un budget ambitieux
Télégramme du 12 mars 2016
Bertrand Le Bagousse
L'Alternance (de gauche à droite : Simon Uzenat, Roland Fauvin et Christian Le Moigne) a voté contre le budget. Le Front national et Nicolas Le Quintrec également.
Voté hier soir en conseil, le budget primitif, d'un montant de 147 M€, reste stable par rapport aux années précédentes, avec un programme d'équipements de 24 M€ comme en 2015. La pression fiscale restera contenue malgré la baisse drastique des ressources en provenance de l'État. Les explications du maire David Robo et du premier adjoint Lucien Jaffré, en charge des finances. Dans quel contexte ce budget 2016 s'inscrit-il ?
Il tient compte de la réduction des ressources en provenance de l'État : 1,5 M€ de moins en 2016 par rapport à 2015 et 24 M€ de moins sur l'ensemble du mandat. À ceci, il faut ajouter d'autres ponctions : par exemple, plus aucune subvention d'État pour le conservatoire (200.000 € jusqu'en 2013). Mais on a bien maîtrisé les contraintes. On contribue comme les autres au redressement de la France, alors qu'on est déjà relativement mal doté. Nous avons cherché de nouvelles façons de travailler pour trouver des économies.
Comment avez-vous réalisé ces économies ? Nous avons cherché de nouvelles façons de travailler. Des décisions ont été prises par exemple pour Jazz à Vannes. Le festival est maintenu, mais en réalisant des économies. Depuis deux ou trois ans, nous luttons contre le gaspillage. Nous arrivons avec des frais généraux maîtrisés à 13,4 M€, soit - 4,75 % par rapport au budget 2015, tout en maintenant la qualité des services. Concernant les charges de personnel, qui s'élèvent à 44 M€, soit 60 % du budget de fonctionnement, on enregistre une hausse de 1,3 % seulement, alors qu'on se situait à + 4 % il y a trois ans. Comment avez-vous procédé ?
Il y a moins de remplacements et moins de vacations, car le taux d'absentéisme est en baisse. Nous avons donné des signaux aussi : sur les 1.200 agents que compte la Ville, 115 ont bénéficié de promotions internes. En 2015, nous avions voté 140.000 € versés aux agents pour la prise en charge d'une partie des cotisations de mutuelle, 700 agents de la Ville en ont bénéficié. La Ville maintient-elle sa capacité d'investissement ?
C'est un budget que l'on veut ambitieux. On arrive à mobiliser 24 M€ d'investissements, comme en 2015. Et ce n'est pas la mise en service du tunnel de Kérino qui éteint les ambitions de la Ville. Nous avons prévu des investissements sur le Pérenno, sur la Rabine, sur les médiathèques... Pourtant, en 2014, le montant des investissements était de 28 M€ ?
C'était seulement dû à l'achat de l'ancienne École de police pour y loger la nouvelle maison des associations, soit 6 M€. Quelles sont les capacités de financement de la Ville ? Nous présentons une capacité d'autofinancement des investissements à hauteur de 9 M€. Nous avons inscrit un emprunt d'équilibre de 6 à 7 M€, soit 22 % des recettes. Mais l'objectif est de ne pas mobiliser l'ensemble. Côté fiscalité, que nous annoncez-vous pour 2016 ?
Les taux d'imposition ménages de notre ville sont les plus bas de toutes les villes moyennes comparables du grand ouest et les taux d'imposition n'ont pas augmenté depuis 1999. Notre intention est de poursuivre dans cette modération fiscale. En revanche, les rentrées d'argent continuent car Vannes est une ville attractive avec des bases fiscales dynamiques. Elle attire de nouvelles familles avec ses équipements et services de qualité, et des événements gratuits d'avril à septembre. Ils sont maintenus alors qu'en France, plus de 200 festivals ont été supprimés depuis 2014. Le tunnel de Kérino creuse-t-il la dette de la Ville ?
La dette de la Ville ne bouge pas. La dette Kérino se rajoute pour environ + 30 %, mais elle va aller en s'éteignant. La dette du tunnel représente 23,4 M€, soit à peu près la Dotation globale de fonctionnement qu'on perd sur le mandat. C'est un loyer que l'on rembourse pendant 25 ans, mais elle va baisser tous les ans.
En complément
Vifs échanges entre Simon Uzenat et David Robo...
« Ce mandat confirme deux marqueurs de cette mandature : les promesses non tenues et la dégradation accélérée de la situation financière » ! Simon Uzenat lance l'un de ses arguments favoris, hier soir lors du débat sur le budget. Le chef de file de L'Alternance ajoutera en conclusion que les comptes de la Ville se rapprochant du « rouge très foncé », lui et son groupe ne peuvent cautionner cette « catastrophique fuite en avant ». Rebondissant sur l'un de ses sujets de prédilection, le tunnel de Kerino, il a enfoncé le clou : « 40 % du produit des hausses d'impôts que vous avez votées servira à financer le loyer et les intérêts de la dette liée à cet équipement... Et pour 100 € investis par la Ville, 20 € vont au tunnel de Kérino, une priorité excessive dans son montant ».
« Déclassement culturel »
Le jeune élu n'oublie pas de dénoncer les coups de rabot sur la culture, notamment le jazz et le livre : « Vos décisions ne font que conduire Vannes sur la voie du déclassement culturel. Vous annoncez 120.000 € d'économies sur le festival de jazz qui n'en sera plus un ». Et enfin, une pique sur le patrimoine en redisant l'opposition de son groupe à la vente de « bâtiments essentiels à l'histoire de la ville comme le château de l'Hermine où l'hôtel de Roscanvec ». David Robo s'est étonné du vocabulaire utilisé par Simon Uzenat : « Quand j'entends les mots de manipulation et de mensonge... Qui êtes-vous pour proférer ces mots ? ». Ville déclassée ? Encore un mot qui n'a pas plu au maire qui répond sur le ton de l'ironie : « Alors, vous ne viendrez pas à Jazz à Vannes ! On vous racontera, M. Uzenat ? Vous dites aussi que la ville est "naturellement attractive"... Effectivement, l'action municipale n'y est pour rien et ce n'est pas grâce à nous... Si, on prévoit ! Oui, on sait où l'on va, et les promesses, on les tiendra. Le chemin est difficile, mais on ne ment pas aux Vannetais ». Nicolas Le Quintrec (Vannes au centre), s'est lui aussi livré à une analyse pointue du budget : « La lutte contre la précarité dans l'emploi doit redevenir une priorité, dit-il... Et c'est un devoir de solidarité que de maintenir un haut niveau de prestation avec les entreprises adaptées ». L'élu dénonce l'absence de policier supplémentaire pour 2016 et s'interroge sur la création des équipes de médiations annoncée pour 2016... Il déplore le recul de l'investissement et la qualité des services, mis à rude épreuve avec des crédits en baisse de 5 % !
Subventions et indemnités d'élus
Les subventions aux associations maintenues au même niveau (volley mis à part). « Il n'y a pas de baisse globale », dit le maire David Robo. Les subventions représentent 1.561.547 € contre 1.795.209 € en 2015. Une régression en raison de la liquidation du Vannes Volley-ball qui bénéficiait de 240.000 € de subventions, contre 38.000 € pour l'association Vannes Volley 56 nouvellement créée. Voir la liste complète des subventions sur le site Internet www.letelegramme.fr Les subventions aux écoles privées en hausse. Les subventions aux écoles privées sous contrat d'association sont inscrites pour un montant de 1.657.765 €, soit une augmentation de 22.965 € supplémentaires par rapport au budget primitif 2015. Théâtre Anne-de-Bretagne : subvention en hausse. La subvention au Théâtre Anne-de-Bretagne est portée à 1.228.420 €, soit 35.820 € supplémentaires par rapport au budget primitif 2015, puisque le poste de directeur sera à financer en année pleine pour 2016. Les indemnités des élus stables. Les indemnités des élus sont comptabilisées à hauteur de 586.500 €. Elles sont identiques au budget primitif 2015.
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