22/02/2016
A Barcelone, le "Smartphone" devient le PC du futur !
Après Microsoft, HP lance un smartphone, transformable en PC sous Windows 10 !
Les processeurs "Qualcomm" (le dernier-né le Snapdragon 820) dépassent aujourd'hui les processeurs Intel à consommation égale... ce qui met en sérieuses difficultés les fabricants de PC, ainsi que les créateurs de logiciels système et applications !
L'arrivée, plus tôt que prévu, de la 5G (débit 100 fois plus élevé que la 4G) pose à nouveau la question de l'équilibre entre réseaux fixes et mobiles et de "l'irrigation démocratique" des mats d'émission.
Aujourd'hui le basculement de la téléphonie fixe vers le mobile est quasiment achevé, mais avec de nombreux "malheureux", privés de réseau mobile... l'égalité ville-campagnes n'existe plus avec la disparition rapide du réseau fixe "Giscard" !
Certaines applications (Box internet) passaient uniquement par le fixe. Bouygues est le premier à commercialiser un contrat "mobile" avec sa nouvelle Box ! et devrait être suivi par les trois autres opérateurs.
"Mobile, first", dixit Microsoft...
Avec ses querelles intestines (3 ou 4 opérateurs ?) la France risque une fois encore de rater le virage "proche" de la 5G !
Nokia veut être prêt pour l’arrivée de la 5G d’ici à 2017
Les Echos du 22 février 2016
Le groupe de télécommunications finlandais veut commercialiser dès 2017 des équipements pour permettre aux opérateurs de faire la transition vers la 5G. - Shutterstock
« La 5G arrivera plus rapidement que prévu » a prévenu le directeur général de Nokia, au Mobile World Congress de Barcelone. Pour être au rendez-vous, le groupe finlandais prévoit d’accélérer ses investissements.
Nokia s’attend à une transition vers la téléphonie de cinquième génération bien avant 2020, date généralement retenue par les acteurs des télécommunications, et l’équipementier finlandais entend être au rendez-vous. Le groupe finlandais va accélérer ses investissements dans la 5G cette année et pourrait dès le début 2017 commercialiser des équipements qui permettront aux opérateurs de faire la transition, a dit son directeur général Rajeev Suri dimanche soir.
« La 5G arrivera plus rapidement que prévu. Cela pourrait surprendre certains d’entre vous », a-t-il déclaré au salon professionnel Mobile World Congress qui se tient cette semaine à Barcelone.
Contrairement aux cycles précédents marqués par des « big bangs », la 5G nécessitera de simples mises à jour d’équipements avant même que certaines de ses principales normes soient définies en 2018 et 2019, a fait valoir Rajeev Suri. « 2020 sera probablement l’année où nous verrons des déploiements importants en volume, (mais) nous commencerons à voir beaucoup de choses avant, en 2017, 2018, 2019 », a-t-il dit.
L’Internet des objets grâce à la 5G
La demande pour la norme actuelle 4G a atteint un pic en 2015 grâce à l’installation de réseaux en Chine, le premier marché mondial, et nombre d’analystes craignaient maintenant quelques années de vaches maigres pour Nokia jusqu’à l’arrivée de la 5G.
Les réseaux mobiles de 2G, 3G puis 4G ont permis d’apporter, à des vitesses de plus en plus élevées, de la voix, du texte, des photos et vidéos aux téléphones et ordinateurs. La 5G permettra en plus de connecter des véhicules, villes, usines ou exploitations agricoles à « l’Internet des objets », autrement dit d’étendre Internet à des choses et lieux dans le monde physique.
En présentant ses résultats trimestriels le 11 février, le groupe finlandais avait dit s’attendre à une stabilisation des investissements des opérateurs de réseaux en 2016 et à un possible coup de mou pour ses activités de réseaux mobiles. Nokia, qui a finalisé en janvier l’acquisition d’Alcatel-Lucent , espère grâce à cette opération accélérer sa croissance dans les équipements de téléphonie fixe. Il prévoit en outre 900 millions d’euros de réductions de coûts d’ici 2018, ce qui devrait aussi soutenir ses résultats. Du fait de la fusion tout juste réalisée, le groupe ne présentera pas de prévisions pour 2016 avant le mois de mai.
La 5G pour les JO d’hiver en Corée du Sud
Dimanche soir, Rajeev Suri a noté que SK Telecom ambitionnait d’être déjà prêt pour la 5G dès les Jeux olympiques d’hiver que la Corée du Sud accueillera en 2018. Le japonais NTT DoCoMo a également des projets d’expansion agressifs dans la 5G et un troisième client, dont il n’a pas dévoilé l’identité, compte sur la nouvelle technologie pour résoudre son problème du « dernier kilomètre » sans investir davantage dans des réseaux câblés.
« La 5G arrivera plus vite que prévu parce que ces clients sont très pressés », a dit le patron de Nokia. Les équipements « 5G-ready » de Nokia permettront aux clients du groupe finlandais d’activer la nouvelle technologie une fois qu’ils auront obtenu les fréquences et licences nécessaires.
Avant le Salon du mobile, la guerre de la 5G est déjà déclarée
LE MONDE ECONOMIE du 22 février 2016
Vous rêvez d’un téléphone mobile dernier cri avec la 4G, bien plus rapide, dit la publicité, que votre antique portable 3G ? Laissez tomber, voici déjà la 5G. A la veille du Salon du mobile de Barcelone, qui ouvre ses portes lundi 22 février, la Corée du Sud l’a promis : cette technologie sera disponible pour les Jeux olympiques d’hiver de 2018, qui se dérouleront chez elle. Et ce mouvement promet, une nouvelle fois, de lancer une bataille mondiale dont beaucoup d’acteurs actuels risquent de faire les frais. A l’instar de la guerre de la 3G qui, au début des années 2000, avait ruiné nombre d’opérateurs, dont France Télécom Orange, et provoqué une vague de concentrations jamais vue dans l’industrie des télécommunications.
Mais qu’est-ce au juste que la 5G ? C’est avant tout une promesse, celle de données toujours plus nombreuses, qui s’échangeront cent fois plus vite qu’avec un téléphone 4G. L’idée aussi de s’affranchir du marché du smartphone, pour équiper en capacités de communications des voitures autonomes, des drones et des machines. Le nombre de données échangées pourrait ainsi être multiplié par 1 000 d’ici dix ans.
Les Coréens ne sont pas les seuls à s’agiter autour de cette perspective. Américains, Européens, Japonais et Chinois sont à la manœuvre. Avec une crainte, celle de se faire imposer un standard par le pays arrivé en tête dans la course. Les Européens avaient emporté la bataille du GSM, se sont ruinés avec la 3G et ont perdu la lutte pour la 4G, gagnée par les Américains. AT&T, premier investisseur aux Etats-Unis tous secteurs confondus, a dépensé plus de 60 milliards de dollars (54 milliards d’euros) entre 2012 et 2014, et Verizon plus de 40 milliards. Ils multiplient les expérimentations pour ne pas se faire doubler sur l’étape suivante.
Un enjeu géopolitique
L’enjeu pour les opérateurs comme pour les équipementiers n’est pas uniquement géopolitique, il est existentiel. Internet fait basculer le rapport de force, des acteurs traditionnels des télécoms vers les stars du Web. Une part de plus en plus importante du chiffre d’affaires de la filière mobile, près de 50 % selon The Economist, serait captée par les Facebook et autres Google. Ils s’attaquent désormais au cœur de l’activité des opérateurs. D’abord en développant l’usage des messageries instantanées (WhatsApp ou Messenger) qui remplacent progressivement les conversations et les SMS, puis en développant des embryons de réseau, de type Wi-Fi ou fibre optique, concurrençant les réseaux propres des opérateurs, ravalés au rang de transporteurs sans grande valeur ajoutée.
Le dernier enjeu est technologique. Les nouvelles générations de la téléphonie mobile sont des évolutions logicielles plus que matérielles. D’où la convergence possible entre l’informatique et les télécoms, sous le signe de la virtualisation et du cloud computing. Demain, Google fera le métier d’Orange et IBM celui de Nokia. Du grabuge en perspective.
Pourquoi HP fait son retour dans la téléphonie
Les Echos du 21 février 2016
Avec son mobile Elitex3, sous Windows 10, HP vise le marché professionnel. - HP
Avec un smartphone très haut de gamme sous Windows 10, HP ambitionne de remplacer PC fixes et portables en entreprise.
Le pari est audacieux. Trois ans après avoir disparu de la téléphonie mobile, HP veut revenir en force avec un modèle sous Windows 10 visant le marché professionnel. Dévoilé à la grand-messe de Barcelone, l’Elite x3 est un smartphone à la fiche technique impressionnante. Equipé de la toute dernière puce de Qualcomm, le Snapdragon 820, ce terminal de 6 pouces embarque une batterie non amovible dotée de capacités record (4.150 mAh). La mémoire n’est pas en reste (4 Go de mémoire vive, 64 Go de stockage extensible jusqu’à 2 To). Question sécurité, le désormais classique détecteur d’empreinte digitale se couple à un lecteur d’iris pour déverrouiller l’appareil. Et côté audio, l’Elite x3 bénéficie du partenariat qui existe déjà dans les PC et tablettes entre HP et le danois Bang & Olufsen. Avec 2 haut-parleurs directionnels et 3 microphones couplés à un logiciel de réduction du bruit ambiant, le terminal doit permettre les vidéoconférences.
Revenir sur le marché du mobile
Ce smartphone très haut de gamme sera commercialisé cet été, sans que le prix soit encore précisé. « Il faut surtout l’imaginer comme un véritable ordinateur, capable de téléphoner », insiste-t-on chez HP. Deux stations d’accueil sont déjà annoncées. La première permet de se servir du téléphone comme de l’unité centrale d’un PC de bureau, en lui ajoutant écran, clavier et souris. La seconde a la forme d’un ordinateur portable avec un écran de 12,5 pouces, dans laquelle le téléphone se glissera pour faire fonctionner l’ensemble.
Pour HP Inc., c’est l’occasion de revenir sur le marché du mobile. Société indépendante ayant hérité des activités historiques de PC et d’imprimantes depuis la scission en novembre avec HP Enterprise (la branche de services professionnels), il fait face à l’érosion des ventes d’ordinateurs et reste un acteur marginal sur le marché des tablettes. Sa tentative de se lancer dans la téléphonie en 2011 avec le Pre 3, équipé du système d’exploitation Web OS issu du rachat de Palm, s’était soldée par un échec cuisant.
1 % des smartphones
Avec la sortie de l’Elite x3, c’est à nouveau le système d’exploitation qui constitue le choix le plus osé de HP. Windows 10 n’équipe en effet que 1 % des smartphones vendus au dernier trimestre 2015, selon Gartner, loin derrière Android (81 %) et iOS (18 %). Mais puisque la messe est dite sur le grand public, HP et Microsoft comptent revenir par la fenêtre en s’attaquant au marché des professionnels. « Le monde de l’entreprise est majoritairement sous Windows », explique-t-on chez HP, qui fait le constat que les logiciels professionnels tournent rarement sous Android. Avec son nouveau téléphone qui permettra de faire fonctionner ces applications comme n’importe quel PC, le géant américain pense disposer d’un argument massue pour séduire les pros. En cas de réussite, ce serait coup double pour HP et Microsoft. Le premier rattraperait la vague des terminaux mobiles qui lui a jusqu’ici échappé. Le second ferait de même dans les OS mobiles, regagnant des parts de marché, donc le poids nécessaire pour convaincre les éditeurs de développer leurs applis sur Windows 10. Une stratégie astucieuse ? C’est en tout cas beaucoup de responsabilité pour un smartphone, si puissant soit-il.
Un choix osé
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