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10/02/2016

Experts-Comptables, les risques "d'Uberisation" ?

Avec l'Ordre des notaires, l'Ordre des Experts-Comptables oriente ses membres vers une "numérisation totale" !

Experts-comptables et la révolution numérique.jpg

L'informatique est une aubaine, pour le métier !

Compte tenu des volumes traités, l'intérêt s'oriente aujourd'hui vers la bonne affectation des écritures, la présentation intelligente des résultats et l'optimisation fiscale...

Avec la vision générale des acteurs économiques, la connaissance des réglementations fluctuantes, l'expert-comptable se dirige vers le conseil personnalisé à haute valeur ajoutée.

La généralisation des logiciels comptables à prix accessibles permet également d'organiser des systèmes de traitement en flux continu. L'utilisation (encore sommaire) de langages spécialisés (XBRL), de flux dématérialisés normalisés ( vers l'administration fiscale et les organismes sociaux), de Clouds professionnels autorise le "pilotage" à distance et l'intervention en temps réel ! 

La comptabilité disparaît au profit de l'informatique et de ses spécialistes.

Attention au risque de produire à la chaîne des "plaquettes" et des commentaires sans caractère !


Les disruptions numériques dans les professions libérales

Olivier Ezratty du 7 février 2016

Experts comptables

Il y a en France 20 000 experts-comptables regroupés dans 18 900 sociétés ou associations d’expertise comptable. Ils emploient 130 000 personnes (source). La profession évaluerait l’impact de la numérisation de ce métier sur l’emploi à un bon tiers des salariés des cabinets soient plus de 40 000.

Avec l’automatisation des tâches de bases des cabinets, notamment via les saisies en ligne et les nouveaux logiciels en cloud, la valeur ajoutée des cabinets doit se déplacer vers un conseil de plus haut niveau. C’est bien expliqué dans “La révolution numérique bouscule les experts comptables” paru dans le Figaro en septembre 2015.

Il se trouve que je suis intervenu en décembre 2015 à l’Ordre des Experts Comptables d’Aquitaine. J’ai pu y constater une bonne compréhension des enjeux numériques et économiques par la profession et une volonté de remise en cause. Comme Air France, cité plus haut, la profession des experts comptables est d’ailleurs bien numérisée. Parfois, elle l’est même plus que ses clients, surtout dans les TPE et les PME. Elle joue parfois le rôle d’un conseil, informel, sur le passage au numérique dans ces entreprises traditionnelles.

 

Reprenons donc notre canevas en cinq parties :

Insatisfactions clients : de quoi se plaignent les clients des experts comptables ? Cela commence par la capacité à trouver le bon expert-comptable dans sa région car c’est une profession difficile à évaluer et elle est peu évaluée de manière ouverte. Les plaintes sur le service portent sur la qualité des comptes produits et surtout, sur la rapidité d’action. Qui plus est, les experts-comptables disposent des comptes de l’entreprise et peuvent ne pas les transmettre en temps et en heure. Il peut y avoir aussi un manque de conseil prodigué aux entreprises clientes. Reste à évaluer le niveau et le taux de ces insatisfactions. Certaines chambres régionales de l’ordre des experts comptables proposent des études de satisfaction aux cabinets membres. Il en ressort en gros un niveau de satisfaction convenable, qui n’a rien à vois avec celui des taxis, et une forte attente de conseils de la part des clients.

Défragmentation de marché : trois défragmentations pourraient affecter cette profession. La première a déjà partiellement eu lieu avec l’intermédiation de sites web pour le choix de son expert comptable, comme avec 1001ExpertsComptables. La seconde, intervient déjà également avec la consolidation de cabinets pour leur faire atteindre la taille critique. Malgré tout, la profession reste très fragmentée. On est loin de la loi de Pareto ! C’est en partie liée à la démographie de nos entreprises, avec un trou dans les ETI et un très grand nombre de TPE et PME.

Dernière défragmentation potentielle cette fois-ci, le rapprochement des professions juridiques et comptables avec des regroupements verticaux de conseils entre experts comptables, avocats et notaires. Ces regroupements existent parfois hors de France et n’interviennent pas encore du fait de la règlementation française. C’est un besoin client, donc peut-être à anticiper. Même si les impératifs des différents métiers ne sont pas les mêmes comme expliqué ici. A d’autres formes de regroupements, comme la société Cemagid, une joint-venture d’édition de logiciels entre Cegid et Groupama qui édite notamment la solution wexperandyou destinée aux cabinets d’experts comptables.

Redistribution du travail : en mode traditionnel, le travail de saisie des lignes comptable est très manuel. Mais la dématérialisation est en marche depuis longtemps, poussée d’ailleurs par Bercy. Plus la saisie est dématérialisée en amont, plus elle est réalisée par les clients eux-mêmes. Mais l’Etat continue de déverser sur les experts comptables sa complexité galopante. Cette redistribution du travail diminue le travail d’exécution des experts comptables et rogne sur leurs marges, ce d’autant plus qu’émerge une concurrence d’acteurs proposant de la comptabilité en ligne. Elle impose aux cabinets d’expertise comptable de proposer des services de conseil à plus grande valeur ajoutée et aussi, à segmenter leur marché entre clients “tout venant” et clients ayant de forts besoin de conseils, et à même de les payer.

Automatisation des traitements : au-delà de la saisie des lignes comptables, des logiciels permettent la vérification de tenue de comptes. Et ils seront de plus en plus sophistiqués. Par contre, il fait toujours passer par un Commissaire aux Comptes pour valider les comptes. A noter que Cegid lançait en janvier 2016 sa solution QuadraBox de numérisation de l’expertise comptable dans le cloud. Ce passage des logiciels d’expertise comptable au cloud a été relativement lent mais est maintenant bien en marche.

Financement des startups : il n’y a pour l’instant pas d’unicorns en puissance dans les logiciels de comptabilité. D’ailleurs, les logiciels de comptabilité existent depuis des décennies. En France, Cegid est le leader du marché. Les leaders sont nationaux ou régionaux comme avec l’anglais Sage. Pourquoi n’il y a-t-il pas de leader mondial des logiciels comptables pour TPE/PME et encore moins notariaux ? Peut-être à cause des couts marketing associés à ces marchés fragmentés. Les grands acteurs mondiaux comme Peoplesoft et Microsoft (avec Dynamics) proposent des solutions d’ERP qui intègrent la comptabilité. Ils ciblent plutôt les moyennes et grandes entreprises. On voit en tout cas émerger de nombreux services de comptabilité en ligne d’origine nationale, créant un marché très fragmenté derrière Cegid. Un petit tour par Google permet de le constater rapidement. Donc, si risque de disruption il y a de ce côté-là, il est pour l’instant plus situé entre les acteurs du logiciel de ce secteur encombré. Certains de ces fournisseurs sont plus lents que d’autres à adopter les architectures en cloud et mobiles. Ils en feront les frais.

Net net, nous avons ici une profession qui doit se consolider, continuer à se moderniser et dont l’écosystème logiciel reste très fragmenté. La principale disruption consiste à faire évoluer la valeur ajoutée vers le haut du fait de l’automatisation des tâches de base ou leur réalisation par les clients eux-mêmes.

 

Commentaires

Mises en service entre 1977 et 2000, toutes les centrales du parc nucléaire, qui produisent 77 % de l’électricité consommée en France, doivent théoriquement subir un « grand carénage » dans les dix prochaines années. Il faudra 100 milliards d’euros (de 2013), soit 1,7 milliard par réacteur, « pour répondre à la consommation électrique et aux normes de sûreté nucléaire, durcies après la catastrophe de Fukushima », indique la Cour : 75 milliards d’investissements et 25 milliards pour l’exploitation.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/02/10/centrales-nucleaires-des-couts-de-maintenance-estimes-a-100-milliards-d-euros_4862575_3234.html#T2SmywYxY6FM4pod.99

Écrit par : Jpd | 10/02/2016

C'est exactement le déficit commercial cumulé de la France en 2014 et 2015 !
Ta paire de chaussettes asiatiques en est la grande responsable... et donc celui qui les achète !

Écrit par : jeanbart | 10/02/2016

Comparaison n'est pas raison!
Tu as beau tenter de détourner la question en faisant le guignol, la question reste posée.

Écrit par : JPD | 10/02/2016

Les commentaires sont fermés.