Les Secrets de Saint Pierre

Régionales, les chiffres clefs de Bretagne

Les Echos du 9 novembre 2015

Stanislas Du Guerny

 

Régionales : les chiffres clefs de Bretagne

La Bretagne dispose de réels atouts économiques, mais de nombreux secteurs

 

(agroalimentaire, automobile, bâtiment...) ont souffert de la crise.

Forte de ses 3,3 millions d’habitants, la Bretagne bénéficie d’une démographie en hausse puisque sa population a progressé de 3,1 % au cours des six dernières années. Si son PIB par habitant d’un montant de 26.630 euros la classe sous la moyenne nationale, la Bretagne conserve de réels atouts économiques mais n’a pas été sans souffrir de la crise.

Les nouvelles technologies du digital concentrent plus de 30.000 emplois, essentiellement de haut niveau, les embauches se poursuivent à un rythme soutenu à Rennes, Brest et Lannion. De nombreuses perspectives s’ouvrent dans le maritime avec les éoliennes en mer, les hydroliennes et les biotechnologies marines.

Si l’agroalimentaire continue d’être au premier rang industriel de la région, ce secteur a perdu près de 2.000 emplois avec les fermetures des usines Gad, Marine Harvest et Doux. Le bâtiment a aussi beaucoup souffert. Selon une enquête de l’Institut Montaigne , il a perdu 8.000 emplois depuis 2008. Quant à l’automobile, le fleuron rennais de PSA est désormais très réduit puisque seulement 3.500 personnes travaillent sur le site contre plus de 10.000 il y a une décennie.

 

Rennes bientôt à 1h30 de TGV de Paris

La Bretagne mise une partie de son re-décollage sur l’arrivée de la ligne à grande vitesse jusqu’à Rennes qui mettra, en 2017, la capitale bretonne à seulement 1h30 de Montparnasse. Par contre Brest et Quimper resteront encore à plus de 3 heures de la capitale. Si la partie est de la péninsule bretonne se porte bien, l’extrême ouest continue de souffrir de son isolement. D’où la décision de l’Etat de transférer à Brest le siège social de l’institut de recherche l’Ifremer, qui va donc quitter Issy-les-Moulineaux.

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/elections/regionales/regionales-2015/021464582104-regionales-les-chiffres-clefs-de-bretagne-1173663.php?hLvksMeVIP7oApdC.99#xtor=RSS-70

Régionales, l'ordre des panneaux électoraux

Télégramme du 10 novembre 2015

Hier après-midi, à la préfecture de région, à Rennes, il a été procédé au tirage au sort entre les onze listes qui seront présentes au premier tour des élections régionales, le 6 décembre. Un tirage qui définit l'ordre d'attribution des panneaux d'affichage, conformément à l'article R28 du code électoral. 1. « Bretagne en luttes », Gaël Roblin ; 2. « La Bretagne avec Jean-Yves Le Drian » ; 3. « Notre chance, l'indépendance », Bertrand Deléon ; 4. « Oui la Bretagne », Christian Troadec ; 5. « L'Union populaire républicaine », Jean-François Gourvenec ; 6. « Debout la France », Jean-François Foucher ; 7. Front national, Gilles Pennelle ; 8. « Le choix de la Bretagne », Marc Le Fur ; 9. « Une autre voie pour la Bretagne », René Louail ; 10. « L'humain d'abord », Xavier Compain ; 11. « Faire entendre le camp des travailleurs », Valérie Hamon. © Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/bretagne/l-ordre-des-panneaux-electoraux-10-11-2015-10843383.php#q56FLYUjt48soPvj.99

 

Régionales, la gauche est-elle si tranquille en Bretagne et dans le Sud-Ouest ?

Le Figaro du 24 novembre 2015

Guillaume Tabard

Le PS part grand favori dans ces deux régions atlantiques. Les scrutins récents ont pourtant conduit à un certain rééquilibrage entre la gauche et la droite, avec un FN en forte hausse.

Même dans ses prévisions les plus pessimistes, le PS s'est toujours montré confiant sur ses chances enBretagne et dans la nouvelle grande région Sud-Ouest née de la fusion de l'Aquitaine, de Poitou-Charentes et du Limousin.

Les deux régions ont en effet un fort ancrage à gauche. En Bretagne, la bascule de la tradition chrétienne-démocrate et gaulliste vers le socialisme s'est faite à l'occasion des municipales de 1977. Mais le conseil régional n'est passé à gauche qu'en 2004, c'est-à-dire uniquement lorsque la droite n'a plus conservé qu'une seule région. En 1995, Jacques Chirac y avait devancé Lionel Jospin, mais, en 2007, Ségolène Royal y était arrivée en tête. Et, en 2012, François Hollande avait obtenu en Bretagne un score supérieur de 5,6 points à sa moyenne nationale (56,4 %).

Le Sud-Ouest plus à gauche

Le bloc Sud-Ouest est plus fortement encore orienté à gauche. Sur l'ensemble des trois régions fusionnées, Hollande avait obtenu quinze points de plus que Nicolas Sarkozy (57,2 % contre 42,8 %). Avec une avance sans appel dans chacune des trois régions aujourd'hui fusionnées: Poitou-Charentes (55,51 %), Aquitaine (56,54 %) et plus encore le Limousin (63,78 %).

Sur la base des présidentielles, le bloc Sud-Ouest est donc plus encore favorable à la gauche que la Bretagne. Aux dernières régionales, cependant, c'est la région rennaise qui lui avait davantage souri que la région bordelaise. Jean-Yves Le Drian (PS) avait pu obtenir en 2010 une majorité absolue (50,27 %) en s'offrant le luxe d'une triangulaire avec les écologistes (17,37 %). La droite y avait réalisé un de ses plus mauvais scores nationaux (32,36 %). Deux tiers/un tiers, c'est le rapport le plus élevé constaté en 2010.

Même dans le Limousin, la droite avait fait sensiblement mieux qu'en Bretagne: 32,95 %. Cette région est pourtant la plus solidement ancrée à gauche puisque c'est la seule qui ait toujours été dirigée par le PS. En 1992, c'est la seule que la majorité d'alors avait réussi à conserver. Aquitaine, elle, avait basculé à gauche en 1998 et Poitou-Charentes en 2004 seulement. Mais en 2010, les scores d'Alain Rodet (56,34 %) et de Ségolène Royal (60,61 %) avaient été sans appel.

Au lendemain de l'élection de François Hollande, la suprématie de la gauche avait été confirmée et amplifiée aux législatives. En 2012, elle a ainsi raflé 22 des 27 sièges bretons (dont un pour les Verts), la droite étant totalement absente dans le Finistère. Dans les trois régions du Sud-Ouest, l'hégémonie fut encore plus spectaculaire: 49 députés (dont deux pour les Verts) sur un totalde 53. Dominique Bussereau, Didier Quentin, Yves Foulon et Jean Lassalle furent les seuls rescapés de la droite et du centre.

Partant d'une telle hégémonie de la gauche, les Républicains et leurs alliés centristes peuvent-ils renverser la situation? Les scrutins de 2014 et de 2015 ont montré que la gauche n'échappait pas aux vents nationaux du vote sanction. Mais de manière contrastée.

La gauche en recul dans les deux régions

En Bretagne, le socialisme municipal a plutôt mieux résisté qu'ailleurs. La capitale régionale, Rennes, n'a pas vacillé. La nouvelle maire PS, Nathalie Appéré, a été élue avec 55,83 % des voix, cinq points de moins seulement que son prédécesseur. Brest, deuxième ville de la région, est restée à gauche aussi, tandis que l'opposition a conservé Saint-Brieuc, Saint-Malo ou Vannes. Seule bascule, Quimper, mais symbolique puisque ce fut la défaite d'un proche de François Hollande, Bernard Poignant, emblématique de cette génération socialiste du millésime 1977.

Dans le Sud-Ouest, la moisson fut bien meilleure pour la droite. Avec notamment la conquête surprise de Limoges, capitale régionale et bastion historique de la gauche, ou de Niort, la «capitale» des mutuelles, conquise par l'UDI dès le premier tour. Mais il faut aussi signaler la prise de Pau, par François Bayrou, celle de Pessac et la reconquête d'Angoulême, Périgueux, Brive-la-Gaillarde et d'autres.

Aux départementales de mars dernier, la gauche a également perdu des plumes dans ces deux régions. En Bretagne, gauche et droite sont maintenant à égalité de départements. Le PS avait arraché les Côtes-d'Armor au centriste René Pleven en 1976. Trente-neuf ans plus tard, après les «règnes» de Charles Josselin et Claudy Lebreton, il l'a rendu à la droite avec la victoire du député européen Républicain Alain Cadec. Ce département s'ajoute au département du Morbihan tandis que le PS a conservé l'Ille-et-Vilaine et le Finistère, mais en y perdant respectivement quatre et dix sièges.

Et là encore, c'est dans le Sud-Ouest qu'ont eu lieu les plus grandes surprises. Le PS a ainsi perdu un de ses fiefs, la Creuse, qui n'avait jusqu'alors été à droite qu'entre 1994 et 2001. Attendue mais hautement symbolique: la perte de la Corrèze, présidée jusqu'en 2012 par François Hollande et où la droite dispose désormais des deux tiers des sièges. Autres conquêtes de la droite et du centre: les Pyrénées-Atlantiques, perdues quatre ans plus tôt, la Charente et les Deux-Sèvres, perdues en 2008. Les Républicains et le MoDem disposent désormais de plus de conseils départementaux que la gauche dans ce bloc Sud-Ouest (7 contre 5).

Enfin, sur la base des élections européennes de mai 2014, le bloc droite-centre dispose d'une courte avance en Bretagne et fait presque jeu égal avec la gauche en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes Donc, si le PS reste grand favori dans ces deux régions, l'issue dépendra malgré tout de l'ampleur des vents nationaux. Si la gauche pâtissait d'un vote sanction plus fort qu'annoncé dans les sondages, la droite aurait des raisons d'espérer. D'autant que le Front national reste dans ces deux régions en deçà de sa moyenne nationale, même s'il a cette fois la garantie d'être présent en triangulaire au second tour.