25/10/2015
Le "nucléaire" moins cher ?
Le choc EDF contre ADEME : la réflexion scientifique est occultée par des visions politiques !
Le rapport de l'Ademe, fort complet, essaye de rendre compte de la difficulté de la production d'énergie en France : disparités régionales, complexité de la consommation en fonction des mois et des heures...
Le schéma actuel repose sur une adaptation de la production à la consommation, par le maillage d'un réseau complexe et par la souplesse des moyens de production. Le principal atout du nucléaire est sa montée en puissance en fonction des pics de consommation !
Le principal inconvénient des énergies renouvelables est le décalage "horaire" de la production par rapport à une consommation aux pics journaliers nocturnes ! La nécessité d'un stockage intermédiaire alourdit les coûts bruts de production...
L'optimisation, calculée par l'Ademe, revient donc à un exercice de haute voltige, car il omet complètement la référence de coût du nucléaire !
Pour un économiste, les énergies renouvelables ne sont pas encore compétitives à long terme !
Une électricité à 100 % verte pourrait être compétitive à l'horizon de 2050
Les Echos du 23 octobre 2015
Une électricité à 100 % verte pourrait être compétitive à l'horizon de 2050
L'Ademe a publié son scénario d'une électricité à 100 % renouvelable en 2050.
Une électricité 100 % verte en France en 2050, c'est possible. Et ce, à un coût à peine supérieur à celui d'un scénario à 55 % de nucléaire et 40 % d'électricité renouvelable (tel que fixée par la loi pour 2030).
La conclusion de l'étude publiée jeudi par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) a de quoi alimenter les débats, même si son objectif n'est pas de susciter la polémique. « Il s'agit d'une étude scientifique à caractère prospectif et exploratoire et non pas d'un scénario politique », insiste le président de l'Ademe, Bruno Lechevin, dans l'introduction. « Nous permettons qu'une hypothèse jusqu'ici impensable […] devienne une hypothèse techniquement possible. » Le report de la publication de cette étude, en avril dernier, avait suscité des remous, alors que les discussions sur la loi de transition énergétique avaient tendu les débats autour de la place du nucléaire en France. Il ne s'agissait cependant, selon l'Ademe, que d'ajouter des variantes à son scénario central.
Dans ce dernier, l'éolien représente 63 % de l'électricité produite, le solaire 17 %, l'hydraulique 13 %, et les autres renouvelables 7 % (géothermie, biomasse, énergies marines). L'électricité produite coûterait 119 euros le mégawattheure (MWh), contre 117 euros pour un mix à 40 % d'électricité verte. Une différence minime, notamment parce que les auteurs du rapport ont considéré que, en 2050, toutes les centrales nucléaires de l'Hexagone auront été renouvelées.
La meilleure combinaison
« Nous avons établi notre comparaison en nous appuyant sur le coût du nouveau nucléaire, tel qu'évalué par la Cour des comptes, soit 80 euros/MWh en moyenne », explique Damien Siess, coauteur de l'étude. A titre de comparaison, EDF vend aujourd'hui à ses concurrents l'électricité produite par ses centrales actuelles à 42 euros/MWh.
Pour établir leur scénario, les auteurs de l'étude sont partis du gisement potentiel de chaque énergie renouvelable (EnR) et ont cherché à établir la meilleure combinaison pour minimiser le coût global pour la collectivité.
Ce scénario se base aussi sur des hypothèses importantes en termes de baisse de la consommation (à 422 TWh par an, contre 465 TWh en 2014) ou de chute des coûts de chaque EnR (60 euros pour le solaire au sol ou 107 euros pour l'éolien en mer flottant en 2050). La gestion de l'intermittence serait de son côté résolue par plusieurs moyens : l'intelligence des systèmes, qui permettrait par exemple de recharger ses appareils électriques au moment où le soleil brille, le stockage intrajournalier utilisant des batteries ou des moyens hydrauliques (stations de transfert d'énergie par pompage) et le stockage intersaisonnier à l'aide du « power to gaz » (consistant à transformer l'électricité en gaz).
Autre hypothèse forte, une certaine acceptabilité sociale des EnR. « Nous avons fait tourner notre modèle en faisant varier chacune de ces hypothèses, mais aussi avec des scénarios où la part des EnR tombe à 95 %, 80 %, ou 40 % », indique Damien Siess. Au total, 14 variantes dans lesquelles le coût de l'électricité passe de 103 euros/MWh (100 % d'EnR, accès facilité au capital) à 138 euros (80 % d'EnR, coûts élevés et acceptabilité restreinte).
Rapport de l'Ademe vers le mix énergétique 100% énergie renouvelable : cliquer ici
Commentaires
Deux remarques.
1) Si l'ADEME omet la référence au coût du nucléaire, c'est peut-être parce que ce coût REEL n'est pas calculable compte-tenu des incertitudes sur le coût de l'"après nucléaire".
2) N'y a-t-il que l'avis des économistes à prendre en compte pour de telles décisions?
Et pendant que j'y suis, une troisième.
Si on avait dépensé tout l'argent consacré à l'EPR, au surégénérateur qui n'a jamais fonctionné et autres projets à échéance imprévisisble
, si on l'avait dépensé en Recherche et Développement sur le stockage et la restitution des énergies d'origine renouvelable (ou sur un retraitement des déchets nucléaires pour les transformer en d'autres moins nocifs), sans doute des progrès importants seraient-ils intervenus dans ces domaines. Mais en France, on est (et en particulier les économistes!) obnubilé par le nucléaire et par ses avantages à très court terme, sans penser aux inconvénients à long, très long et très très long terme.
Après moi, le déluge.
Et s'il te plait, ne me réponds pas comme à un crétin qui devrait se chauffer au bois. Je ne te traite pas comme ça, moi.
Écrit par : JPD | 25/10/2015
Je suis content de tes propos ! mais les progrès scientifiques sont imprévisibles, tu le sais bien ! et la consolidation industrielle fonctionne pour l'instant avec des "coûts" et non des espoirs...
alors soyons réalistes ! Investir, oui, mais en optimisant les capitaux investis ! Tout autre chemin est de la folie !
Écrit par : jeanbart | 25/10/2015
Les recherches que l'on n'entreprend pas n'aboutissent jamais, c'est évident.
Qu'est-ce qu'optimiser l'investissement? Tu dois connaître mieux que moi, puisque c'est ton domaine, des secteurs où le long terme l'a emporté sur la courte vue.
Multiplier le nombre de cars sur les routes, c'est vraiment une bonne idée? A-t-on le droit de poser ce genre de question?
Écrit par : JPD | 25/10/2015
Décidément, tu poses les bonnes questions ! En économie, les choix optima sont réalisés en situation de concurrence parfaite... Les cars Macron ne font que réintroduire cette concurrence, confisquée par un monopole coriace, la SNCF. La voiture individuelle, que tu utilise, participe à cette concurrence... on peut prolonger par des services, comme UBER POP, qui veulent rompre le monopole des taxis !
Il est temps de se mettre à l'économie théorique et de pratiquer !
Écrit par : jeanbart | 25/10/2015
Bon, là, je n'y comprends rien. Et ce n'est pas ta faute.
Merci pour cet échange d'idée calme et courtois.
Écrit par : JPD | 25/10/2015
"Les alternatives aux énergies fossiles deviennent économiquement viables, ... même avec le prix du baril au plus bas"
"La nouveauté, c'est que des solutions technologiques sont là pour répondre au défi"
Quel est le dangereux gaucho-écolo qui a dit ça?
Dominique Seux, ce matin, sur France Inter vers 7H40!
Hé oui!
On peut le réécouter à loisir sur le site de cette radio.
Écrit par : JPD | 30/10/2015
C'est malheureusement archi-faux !
Écrit par : jeanbart | 30/10/2015
Ne s'agit-il pas d'un des pontes de ton journal de référence, Les Echos?
Aurais-tu raison contre tous?
Écrit par : JPD | 31/10/2015
Les chiffres sont là ! Le journalisme doit être lu et relu avec précaution !
Écrit par : jeanbart | 31/10/2015
Certes!
Mais serais-tu le seul précautionneux, le seul à savoir interpréter les données (ne confondons pas chiffres et nombres),celui qui a raison quel que soit son interlocuteur?
Écrit par : JPD | 31/10/2015
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