UA-69286360-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/10/2015

Carnet de santé "numérique", la mascarade continue !

Depuis les années 2000, le projet est toujours en "phase pilote"...

Carnet de santé numérique.jpg

Les "politiques" se font embobiner les uns après les autres par des individus, capables de faire bouger "le Mammouth" ! au point ,qu'aujourd'hui les projets d'Open Data rattrapent les milliers d'employés, utilisés à bâtir, ce carnet de santé numérique...

De nombreux éditeurs de logiciels équipent déjà le corps médical libéral à la grande satisfaction de tous... il suffirait d'imposer des normes de transfert (à base d'XML et de dictionnaire de données) à ces intermédiaires, pour bâtir à moindre frais cette information partagée...

Marisol Touraine devrait faire un stage à la DGFIP !


 

Le carnet de santé numérique va être généralisé

 

Le Monde du 15 octobre 2015

 

François Béguin

 

 

 

 

Critiqué, dénigré, délaissé… mais relancé. Plus de dix ans après sa création, le dossier médical personnel, rebaptisé « dossier médical partagé » (DMP), est de nouveau porté par les pouvoirs publics. La Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAMTS), missionnée par le projet de loi santé pour donner un nouveau souffle à ce dispositif, devait détailler, jeudi 15 octobre, son « plan d’actions » pour déployer entre le deuxième semestre 2016 et la fin 2017 ce carnet de santé numérique. Un dossier informatique censé contenir aussi bien les compte rendus d’hospitalisation des patients que les résultats de biologie, les radiographies ou les courriers de liaison entre médecins spécialistes et médecin traitant…

 

Pour réussir là où les précédents opérateurs ont échoué, l’Assurance-maladie entend faire preuve de « pragmatisme ». Le DMP nouvelle génération sera créé par les assurés eux-mêmes, à partir de leur compte Ameli, « en lien si besoin avec leur médecin traitant ». Il sera alimenté automatiquement avec les données de remboursements de soins des douze derniers mois, « évitant ainsi tout acte inutile ou redondant ». Il pourra être connecté « directement avec les logiciels métier » des professionnels de santé.

 

Les conditions d’alimentation des dossiers seront « simplifiées », promet la CNAMTS, qui annonce qu’une « secrétaire médicale pourra, sur accord du médecin, saisir directement des données dans le dossier d’un patient ». Toutes ces données circuleront par le biais d’une « solution de messagerie sécurisée existante » (MSSanté), qui a « déjà fait la preuve de sa robustesse ».

 

« Nous sommes restés dans une petite phase pilote »

 

Ces nouvelles modalités seront-elles suffisantes pour donner une taille critique à un outil jugé « clé » pour améliorer les soins et réaliser des économies ? Prudemment, l’Assurance-maladie ne donne pas d’objectif chiffré au déploiement « par paliers » du nouveau dispositif, qui sera enclenché après l’adoption définitive du projet de loi santé d’ici à la fin de l’année et la publication du décret d’application. Huit départements pilotes testeront cette nouvelle formule d’ici à juin 2016 avant un déploiement sur l’ensemble du territoire à la fin 2016.

 

Afficher de bons taux d’ouverture ne devrait pas être mission impossible pour la CNAMTS. Aujourd’hui, sur 65 millions d’assurés, seuls 558 000 dossiers médicaux ont été créés, parmi lesquels la moitié seulement serait actifs. Environ 6 500 professionnels libéraux et 650 établissements de santé en feraient régulièrement usage. « Ces chiffres ne signifient rien car depuis 2011, nous sommes restés dans une petite phase pilote, faute de décision politique de déployer le DMP à grande échelle », prévient Michel Gagneux, le président de l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (ASIP), qui pilotait jusqu’à présent le dispositif. « Il n’y a pas un échec du déploiement car le déploiement n’a pas commencé », insiste-t-il, conscient des nombreuses critiques qui pèsent sur le DMP.

 

En tête de celles-ci, l’argent qui y a été consacré depuis dix ans. Dans un rapport au vitriol rendu début 2013, la Cour des comptes avait dénoncé une « absence particulièrement anormale de stratégie » et regretté une « dérive des coûts ». Elle avait estimé que le « coût global de cette opération » avait « dépassé le demi-milliard d’euros », chiffrant à 210 millions d’euros le coût de la mise en œuvre du seul DMP entre 2005 et 2011, pour seulement 158 000 dossiers ouverts en juin 2012. Des chiffres contestés par M. Gagneux, qui parle d’« interprétation erronée » et avance une facture totale de 200 millions en dix ans.

 

Lire aussi : Comment l’Assurance-maladie veut économiser 3 milliards d’euros

 

C’est avec une certaine circonspection que les syndicats de médecins libéraux ont accueilli le retour en grâce du DMP. Ils craignent son inadaptation à leurs besoins, ainsi que son caractère chronophage et non rémunéré. « Il faut arrêter de dépenser inutilement du pognon pour ce truc technocratique inventé par l’administration », fait valoir Jean-Paul Hamon, le président de la Fédération des médecins de France (FMF). Il se déclare favorable au déploiement d’Apicrypt, une messagerie sécurisée cryptée privée « déjà utilisée par plus de 45 000 médecins libéraux » et qui répondrait, selon lui, aux besoins des professionnels en matière d’échange d’informations.

 

Autre critique : la faible ergonomie de l’actuel DMP. « Sa compatibilité avec nos logiciels métier consiste à pouvoir y déposer des documents en format PDF, c’est-à-dire des documents qui ne peuvent pas être modifiés », regrette Claude Leicher, le président de MG France, syndicat majoritaire chez les généralistes. « Dans la future version, il n’y a pas de changement de concept », regrette-t-il, assurant qu’il ne remplira pas un « deuxième dossier » en plus de celui qu’il remplit déjà aujourd’hui.

 

Pour encourager le développement du DMP, l’Assurance-maladie devrait cependant disposer dans sa manche d’atouts dont ne disposait pas l’ASIP. Même si elle n’en dit rien dans sa feuille de route du 15 octobre, elle pourrait intégrer dans les prochaines négociations conventionnelles la bonne alimentation du dossier. « Il faudra mettre une rémunération qui corresponde », prévient Luc Duquesnel, président de l’UNOF-CSMF, la branche généraliste du principal syndicat de médecins libéraux. « On pourrait par exemple imaginer que l’actuel forfait annuel pour pathologie de longue durée passe de 40 à 70 euros ». Une condition également mise en avant par Christian Saout, le secrétaire général délégué du CISS, un collectif de quarante associations de patients, pour qui « le DMP ne marchera que si on paie les médecins pour qu’ils le remplissent ».

 

Lire aussi : Les médecins veulent accélérer la revalorisation de leur rémunération

 


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/10/15/le-carnet-de-sante-numerique-va-etre-generalise_4790258_3224.html#R8jgrfcCuqvWxqf5.99

 

 

 

Les commentaires sont fermés.