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15/09/2015

2017 approche !

Les promesses "politiques" doivent être confrontées à la réalité économique de la France !

Philippe Villin appelle au sursaut.jpg

Aujourd'hui les français sont traités comme des "débiles" par tous les candidats ! Le déclin et l'appauvrissement d'un pays sont réels depuis 2012 !

L'appel au sursaut doit être amplifié ! le reste, n'est que contorsions malsaines !


 

Philippe Villin, il faut un sursaut, sinon notre pays s'écroulera

 

Les Echos du 14 septembre 2015

 

Nicolas Barré et David Barroux

 

 

 

 

Philippe Villin : « Il faut un sursaut, sinon notre pays s'écroulera » - C.Lebedinsky/« Challenges »-Réa

 

Philippe Villin (banquier d'affaires)

 

Quel est votre état d'esprit en cette rentrée ?

 

Je n'ai jamais été aussi noir. En Chine, n'est-on pas face à une terrifiante nouvelle révolution culturelle sous couvert de lutte anticorruption ? Au Brésil, l'économie s'écroule. Au Moyen-Orient, l'ingérence de l'Occident - y compris la nôtre - débouche sur une explosion et le départ des populations. Quant à la France, elle est désormais incapable de faire face tant à ses enjeux domestiques qu'internationaux, même si François Hollande cherche à faire illusion en multipliant de douteuses et coûteuses opérations militaires extérieures.

 

Il y a pourtant des signes de reprise dans le monde…

 

Cela va bien dans les pays démocratiques et bien gouvernés. Pas dans la plupart des pays émergents. La zone euro s'affaisse. L'euro, comme je le disais déjà en m'opposant à Maastricht, a aspiré la richesse au profit de la zone rhénane. On nous rebat les oreilles avec le redressement de l'Europe du Sud. Or l'économie y reste dévastée à cause des stupides politiques de dévaluation interne qui, en baissant les salaires pour ajuster la compétitivité, écrasent la consommation et font exploser le chômage : 756.000 emplois industriels en moins en sept ans en Espagne (« Les Echos » datés du 11 et 12 septembre 2015) ! Ces pays se vident. Une sortie maîtrisée de l'euro, accompagnée des mêmes réformes, leur aurait donné un avenir. Ils n'en ont plus. Quant à la France, elle est saignée par la zone rhénane, ne fait aucune réforme et coule ainsi doucement mais sûrement.

 

La baisse de l'euro devrait quand même nous aider…

 

Que n'ai-je entendu que le niveau dément de l'euro-mark n'avait pas d'importance… Aujourd'hui les mêmes « ravis de l'euro » se félicitent de cette baisse bien sûr excellente et me font rire tristement. Mais nous réalisons 55 % de nos exportations en euros. Ayant la même monnaie que l'Allemagne, nous ne pouvons retrouver notre compétitivité en dévaluant. Ainsi, notre industrie automobile a été tuée par l'euro (notre production sera bientôt du tiers de ce qu'elle était en 1992 avant le franc fort). L'Allemagne nous l'a volée. Cette disparition condamne à la misère beaucoup de villes françaises, qui en vivaient. Beaucoup de patrons pensent, comme moi, que l'euro nous détruit, mais sans oser encore le dire.

 

Vous semblez croire que le déclin est inéluctable…

 

Je constate le déclin mais tiens un discours du sursaut. Je respecte l'homme Manuel Valls, mais force m'est de constater qu'il a été « hollandisé » en acceptant, si vite, d'être empêché d'agir. Les soi-disant réformes d'Emmanuel Macron sont un mauvais plaquage de 0,0001 % de libéralisme sur un socle de socialisme immobiliste. C'est du toc. On présente aux Français d'immenses boîtes-cadeaux. On les ouvre. Il n'y a pas de réformes à l'intérieur. Que restera-t-il de la loi Macron ? L'ouverture de magasins le dimanche et le soir ? Ce sera, je le crains, beaucoup de bruit pour rien, car on a donné aux syndicats le pouvoir de bloquer. La libre circulation des autocars ? C'est formidable pour permettre aux moins riches et à ceux qui ont du temps de se déplacer. Cela étant, c'est se moquer du monde de dire que cela transforme l'économie française et, surtout, cette décision a été prise en ignorant cyniquement ses conséquences. A l'instar des vieilles compagnies aériennes dynamitées par les low cost, je suis sûr que les tarifs et les recettes de la SNCF baisseront tôt ou tard violemment. Laissera-t-on à ses dirigeants, comme ils en sont capables, la liberté d'adapter les coûts, et le gouvernement est-il prêt à accepter les immenses réductions d'effectifs qui en découleront ? Je ne le pense pas. Les contribuables devront payer...

 

Que proposez-vous ?

 

Je veux le sursaut, sinon notre pays s'écroulera. Ses élites continueront à fuir et ses jeunes, diplômés ou non, à partir à cause d'impôts confiscatoires et faute de travail.

 

Il faut réformer en profondeur, pas le dire mais le faire. Or on ne peut réformer sans croissance. Mais le traité de Maastricht interdit la croissance. C'est pourquoi, avec tant d'autres, je m'y étais violemment opposé. Sans la disparition de l'euro et le retour à une monnaie nationale compétitive, croissance et réformes sont impossibles. Le franc devra valoir un tiers de moins que le mark. Notre souveraineté monétaire retrouvée, il faudra s'attaquer à la fonction publique, à l'éducation, au marché du travail, à la politique énergétique et à la fiscalité. En matière énergétique par exemple, il faudra vite dessiller les yeux des Français sur la tromperie des renouvelables : nous n'avons pas d'avenir sans nucléaire et sans gaz de schiste. Il faut arrêter de mentir.

 

La mère de toutes les réformes - car elle permet de redistribuer à ceux qui travaillent vraiment et de baisser les impôts - c'est de s'attaquer au secteur public qui capture une part sans cesse croissante et excessive de notre richesse et que le pouvoir, dont c'est le dernier socle électoral, protège et choie, en embauchant encore et en rémunérant encore mieux. Ne recrutons plus de fonctionnaires au statut et ne remplaçons plus ceux qui partent. Privatisons tout. L'Etat actionnaire est incapable. Gauche et droite confondues, il a laissé Anne Lauvergeon mettre Areva par terre. Chez Engie (ex-GDF Suez), contrôlé par l'Etat en assemblée générale depuis 2008, le cours de Bourse a baissé de près des deux tiers depuis son entrée au capital et il n'en a pas changé le management !

 

Quelques exemples de l'incurie de gestion du secteur public, entre dix mille autres : un premier, la Banque de France. Pourquoi 12.000 personnes dans cette thébaïde, quand 3.600 suffisent en Angleterre, dont la banque gère pourtant la monnaie ? Second exemple, le Quai d'Orsay. La taille et les effectifs de notre réseau diplomatique sont insensés par rapport à ce que nous sommes devenus. Peut-on vraiment payer deux ambassades à Rome ? A Vienne, notre ambassadeur doit-il encore vivre dans le palais Art nouveau construit à l'époque de François-Joseph ?

 

Autre exemple ?

 

Oui, La Poste : on y endort les postiers et les Français en faisant mine d'inventer pour ses employés, qui n'y croient pas, des tâches qui n'existent pas. Pis, on continue à embaucher et à augmenter le prix du timbre au rythme de la baisse du volume du courrier, alors qu'il faudrait tout réorganiser et commencer à faire partir les postiers maintenant pour éviter le drame qui se profile. Quand, dans dix ans, il n'y aura pratiquement plus de courrier et que les livreurs de colis privés seront définitivement moins chers que La Poste, quand La Banque Postale ne pourra plus porter tout le poids des bureaux de poste qui auraient dû être fermés, il restera aux contribuables à payer les milliards d'euros annuels de déficit. Les hauts fonctionnaires de Bercy savent, mais les ministres se voilent la face comme un chirurgien refusant d'opérer une péritonite.

 

Le gouvernement a l'intention de revoir le Code du travail, une démarche que le Medef applaudit…

 

Ne me faites pas parler du Medef ! Dans le droit-fil de Laurence Parisot, le sympathique Pierre Gattaz prend des vessies pour des lanternes et se courbe devant le pouvoir. Il n'y a rien à attendre de cette réforme tuée dans l'oeuf : à peine annoncée, elle a été confisquée car on ne touchera ni aux 35 heures, ni au SMIC, ni au contrat de travail ! Je ne peux qu'esquisser ici ce que serait une vraie réforme. Une piste, par exemple : créer une première tranche de salaire (jusqu'au SMIC) sans aucune charge ni patronale ni salariale. On baisserait le SMIC sans diminuer la rémunération des smicards. Comment faire autrement pour tenter de faire travailler tous ceux qui sortent de l'école sans rien savoir, notamment à cause de l'absurde collège unique, miroir aux alouettes et casseur de l'ascenseur social ? Si le collège unique avait existé de mon temps, je ne m'exprimerais pas aujourd'hui dans vos colonnes et serais probablement resté petit entrepreneur de plomberie comme mon père. Il faudra aussi arrêter de rémunérer l'inactivité par l'assurance-chômage et supprimer l'inique statut des intermittents du spectacle, unique au monde. Et ne plus aider (RMI, RSA…) sans une obligation d'activité au profit de la société.

 

Craignez-vous le rachat de fleurons français par des groupes étrangers ?

 

C'est déjà fait. Nous avons perdu Pechiney, Usinor, Rhodia, Alstom, Lafarge… J'en oublie, et à qui le tour ? A cela s'ajoute la disparition de facto des centres de décision car, avec la fiscalité française et le stupide code Afep du Medef - qui interdit de rémunérer les talents comme chez nos voisins -, non seulement nous avons déjà perdu nos salles de marché mais, désormais, bien qu'apparemment en France, beaucoup d'états-majors de grands groupes sont en fait déjà à l'étranger. Quel gâchis ! Quant aux entrepreneurs - pour ceux qui ne sont pas déjà partis -, ils sont dans l'ultime espoir d'une alternance enfin courageuse, massacrés qu'ils sont par la fiscalité des salaires, des dividendes et l'ISF. Paris sera bientôt une ville livrée aux touristes chinois, s'ils ont encore le droit de sortir de chez eux, au lieu d'être le pôle d'attraction économique et financier qu'elle aurait dû rester. Et le lieu de résidence de rêve, dans un fuseau horaire idéal entre l'Asie et les Etats-Unis, pour tous ceux qui peuvent vivre confortablement. De quoi pleurer de rage. Que d'emplois, de recettes fiscales et de cotisations sociales perdus !


En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journal20150914/lec2_l_entretien_du_lundi/021321083479-philippe-villin-il-faut-un-sursaut-sinon-notre-pays-secroulera-1155221.php?x5oEWY20JU5qwExB.99

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

Il faut que cela aille très mal! comme cela on liquidera avec le rasoir national tous ces connards de politiciens qui ont pourri le pays... j'espère aussi qu'on va importer plein de "migrants" (clandestins) pour que le bordel soit plus intense encore. y en a qui n'ont toujours pas compris!...

Écrit par : Saint Just | 15/09/2015

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