Les Secrets de Saint Pierre

 

blesUrbanisme, le Vannes de demain

 

Télégramme du  11 septembre 2015

 

Marc Revel

 

 

 

 

 La révision du Plu va dessiner le Vannes des prochaines années.

 

 Lundi, les Vannetais pourront s'imaginer le visage que prendra leur ville de demain. Le Plan d'aménagement et de développement durable, étape cruciale dans le révision du Plan local d'urbanisme, leur sera présenté.

 

 Lundi, à 18 h 30 au Palais des arts, histoire de pouvoir accueillir le plus de monde possible, le Plan d'aménagement et de développement durable (PADD) de la ville, véritable ADN du Plan local d'urbanisme (Plu, lire par ailleurs), sera donc présenté aux Vannetais.

 

Ce document s'articule autour de quatre axes.

 

Le premier, « Vannes, ville accueillante ».

 

 L'objectif : conforter l'attractivité résidentielle en favorisant le renouvellement urbain (lire par ailleurs). « L'idée, explique Gérard Thépaut, adjoint au maire, c'est qu'il ne faut pas que les logements vannetais soient réservés à certaines catégories de gens. Il faut que tout le monde puisse venir s'y installer ». Ainsi, alors qu'aujourd'hui, par exemple, le logement social se construit sur un rythme linéaire, avec un pourcentage fixe par programme d'habitat, cette part indispensable peut être à l'avenir modulée. « Il y a aujourd'hui beaucoup de sites en requalification, poursuit Gérard Thépaut, mais il faut aussi en profiter pour affirmer et mettre en avant les richesses du patrimoine de la ville ». Vannes, ville centre

 

Second axe, « Vannes, ville active ».

 

 Il vise à conforter l'attractivité économique et le dynamisme local. L'évolution des entreprises sera accompagnée, pour permettre leur développement en offrant des capacités d'accueil suffisantes et adaptées aux activités productives et tertiaires. En filigrane, l'idée est aussi de développer la position de Vannes comme ville centre. « Il ne faut pas faire de Vannes une ville musée », insiste Gérard Thépaut. Cela passe par le développement d'infrastructures, comme le palais des congrès ou l'université, « même s'il faut faire attention à ne pas déborder sur les compétences d'autres structures, comme l'agglo », et par la création de lieux de vie au coeur des quartiers, pour diminuer les besoins de déplacements et contribuer à créer des quartiers équilibrés, garants de mixité et de lien social. Cela passe aussi par le maintien du tissu commercial. Enjeu majeur, maintenir et renforcer l'attractivité commerciale du centre-ville, tout en requalifiant les zones commerciales (ouest, Poulfanc, Trois Rois). Autre objectif, préserver l'activité agricole. « Il faut le savoir, il reste encore quelques exploitations à Vannes, notamment avec des terrains appartenant à la ville, mais mis à disposition des agriculteurs. Cela permet de maintenir une activité mais aussi d'entretenir ces terres ».

 

 Environnement et mobilité Troisième axe, « Vannes, ville verte et bleue »,

 

 qui a pour but de valoriser l'environnement et les paysages, en proposant une trame verte et en maintenant une harmonie entre ville et nature. Le futur Plu renforcera ainsi la qualité paysagère de la ville, et développera la place du végétal en ville, pour éviter, par exemple, une des réflexions entendues lors du passage du jury de fleurissement, début septembre, qui a trouvé « le centre-ville trop minéral ». Cet axe devra aussi garantir des réservoirs de biodiversité et des corridors biologiques.

 

 Enfin, dernier axe, « Vannes, ville mobile et accessible ».

 

Ambition affichée et dans l'air du temps, « encourager l'usage des transports en commun et les déplacements doux, comme avec Velocea ou le développement des itinéraires piétons, sécurisés ». Il s'agira notamment de mettre en cohérence le développement urbain ambitionné, avec le développement des transports et de l'intermodalité. Toujours dans ce cadre, le stationnement devra être revu, avec un enjeu majeur, moins de voitures dans le centre-ville notamment, tout en y attirant une nouvelle population.

 

En complément

 

 Un changement profond de philosophie

 

Ce Plan local d'urbanisme (Plu), qui sera validé à l'été 2017, après la traduction en règlement des axes du PADD (Plan d'aménagement et de développement durable), marque un profond changement, si ce n'est une petite révolution, dans la conception du développement d'une ville. Ainsi, Vannes s'est toujours étendu, de façon concentrique, depuis le port et son quartier historique. Seulement voilà, aujourd'hui, « l'objectif est la densification des zones déjà urbanisées, peu ou pas de zones nouvelles seront ouvertes à l'urbanisation ». Et ce pour plusieurs raisons. De philosophie de cadre de vie, le PADD inscrivant clairement la volonté de maintenir des zones vertes en ville. Mais aussi pour des questions de coût. « Étendre l'urbanisation, çà veut dire étirer des réseaux d'eau, de communication, développer de la voirie, et c'est très cher. Donc on préfère l'idée d'une ville qui se renouvelle sur elle-même ».

 

484 logements par an

 

 Se renouveler ainsi, c'est aussi conserver, a minima, ses 52.000 habitants.

 

Mais là aussi, la donne a changé. Normes écologiques, familles recomposées, « il va falloir construire plus, mais pour loger moins qu'il y a quelques années ». La dynamique de construction sera donc maintenue, avec, sur les dix dernières années, une production moyenne annuelle de 484 logements construits. Cela sera possible en ciblant dans le tissu urbain existant. « Dents creuses », sites administratifs, terrains militaires vacants par exemple, seront donc exploitées, avec de nouvelles formes de constructions urbaines. Elles devront se marier avec l'existant et le patrimoine qui fait la richesse de la ville. « Je comprends qu'il y ait des craintes sur la densification de l'habitat, reconnaît Gérard Thépaut. Mais on peut les dissiper. Aujourd'hui, on fait de très belles choses modernes, qui s'insèrent vraiment sans dénaturer le paysage ou le cadre de vie ».

 

Cinq années de diagnostic de réflexion et de traduction Plu, PADD, diagnostic, urbanisme, zonage, ce jargon a de quoi effrayer.

 

 Pourtant, derrière, se cachent les futures règles qui feront la ville pour au moins les dix prochaines années. « Ce Plu courra sur plus de temps que le précédent », explique ainsi Gérard Thépaut. Le Plan local d'urbanisme, ce sont les règles qui définissent l'équipement commercial, les transports, la préservation et la mise en valeur du patrimoine et bien sûr l'habitat.

 

Il fixe aussi un zonage (zones commerciales, hypercentre...), pour encadrer le développement urbain. En conséquence, ne pourront, par exemple, n'être construits que des maisons ou des immeubles en accord avec ces textes. Ils sont la traduction du volet politique, que constitue le Plan d'aménagement et de développement durable qui sera présenté lundi.

 

Entrée en vigueur en 2017

 

Le Plu précédant était entré en vigueur en 2005. Mais pour le mettre en cohérence avec les autres textes (Schéma de cohérence territoriale, plan local de l'habitat, plan de déplacement urbains, parc naturel régional), mais aussi pour faire évoluer la politique de la ville, il a fallu le revoir. Cette révision a été lancée en 2012. Un diagnostic a été réalisé fin 2014-printemps 2015, qui a permis d'établir un large état des lieux du territoire vannetais. À donc suivi la définition de ce PADD, par le bureau d'études Citadia.

 

 Il sera débattu en conseil municipal, le 25 septembre. Dès lors, il s'agira de traduire ces objectifs politiques en textes réglementaires, ce qui devrait être fait entre la fin de cette année et l'été prochain. Une fois validé, le Plu entrera donc en vigueur, dans le courant de 2017.

 

Population associée Tout au long de ce processus, la ville souhaite également associer les Vannetais à la réflexion sur l'avenir de leur cité. Ainsi, la réunion publique de lundi sera la deuxième du genre, après celle qui a permis de présenter le diagnostic. Une exposition, actuellement dans le hall de la mairie, permet également d'expliquer la démarche. Imprimer Télécharger Envoyer

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