20/07/2015
STX, Piriou...
Bateaux de Croisière, bateaux de guerre ou Eoliennes en mer ?
Les dispositions, les investissements passés, le savoir-faire sont-ils l'arme fatale pour l'avenir ?
Le marché de la Croisière sature (pour combien de temps ?), les demandes des croisiéristes sont oligopolistiques... un vrai danger, pour un plan de construction à 3 ans !
La Marine Nationale confie à DCNS la construction d'un dizaine de frégates sur les 10 prochaines années... la vente à l'Egypte de la "Provence" (une FREMM !) amorce le processus d'exportation...Le budget "anémique" des armées, la répartition favorable aux SLNE, privent la Marine "de surface" de toute ambition future !
Les petits bâtiments, à tout faire, ont de l'avenir... Piriou dispose du savoir-faire et des capacités !
Lorient reprend l'avantage sur Saint Nazaire !
STX, le chantier mise sur l'éolien en mer
Télégramme du 15 juillet 2015
Constructeurs des plus gros paquebots du monde, les chantiers navals STX de Saint-Nazaire misent depuis cinq ans sur les énergies marines renouvelables (EMR).
Une perspective de diversification devenue réalité avec deux premières commandes à l'export. Pari gagnant pour STX-France.
En misant sur l'éolien en mer il y a cinq ans, le chantier de Saint-Nazaire, frappé alors de plein fouet par la crise économique et face un carnet de commandes de paquebots quasi-vide, prenait un gros risque industriel.
Vingt millions d'euros seront même investis dans une nouvelle usine, dont la construction a été lancée à l'automne dernier « sans commande, sans engagement de nos clients », rappelle Frédéric Grizaud, directeur de la business unit « Energies marines » de STX France. Mais aujourd'hui, les dirigeants ont le sourire. Et pour cause. Le nouveau bâtiment dédié aux EMR, baptisé Anemos (« le vent » en grec) vient d'être inauguré et le groupe a enregistré deux commandes.
« Deux bonnes nouvelles commerciales », commente le groupe.
De quoi assurer un « demi-million d'heures de travail » ! 200 personnes La première signature est une commande ferme pour une sous-station électrique de 500 mégawatts pour un champ éolien offshore en Europe du Nord, pour un montant de 100 millions d'euros environ, qui sera « l'une des plus grosses sous-stations à courant alternatif développées pour l'éolien offshore », a indiqué Frédéric Grizaud, directeur de la business unit « Energies marines » de STX France.
La seconde, la signature d'une lettre d'intention de commande d'une autre sous-station de 500 MW pour « un autre client nord-européen », qui comme son concurrent a souhaité conserver son identité confidentielle, selon Frédéric Grizaud.
Ces projets seront livrés fin 2017 et début 2018. Anemos emploiera à pleine charge 200 personnes, pouvant réaliser jusqu'à « deux sous-stations de 500 MW par an ou une vingtaine de fondations d'éoliennes », a-t-il précisé.
Encore vide d'ouvriers, l'usine implantée au bord du bassin C, où s'achève la construction du paquebot géant « Harmony of the Seas », doit commencer la production des deux sous-stations électriques l'hiver prochain.
En attendant, le groupe va procéder à l'embauche de « plusieurs dizaines de chaudronniers et de soudeurs », a signalé Laurent Castaing, directeur général de STX France, qui emploie 2.400 personnes et fait travailler 4.000 sous-traitants. « La reconnaissance de cinq années d'un travail acharné »
Ces deux signatures « tant attendues » sont « la reconnaissance de cinq années d'un travail acharné, nourries d'espoir et de moments difficiles », a tenu à souligner Frédéric Grizaud.
Quand STX a pris le virage de l'éolien en mer il y a cinq ans, la France accusait déjà en retard de plusieurs années sur le secteur. Le groupe se tourne vers l'Europe du Nord. « La filière industrielle, elle est en train de se faire en Europe du Nord. Les concurrents sont très affûtés et face à cette situation, on s'est dit : on ne peut pas attendre la France, il faut aller chercher les commandes en Europe du Nord », a expliqué Laurent Castaing. Les chantiers navals avaient déjà signé en décembre 2012 une première commande pour une sous-station électrique, à un moment où ils achevaient une deuxième année d'affilée sans commande de navire de croisière.
Cette sous-station, livrée en avril 2014 à Dong Energy, premier énergéticien d'Europe du Nord, avait été construite dans un atelier de construction navale, une production aujourd'hui irréalisable avec un carnet de commandes pour des paquebots rempli jusqu'à 2020. STX France a désormais pour objectif de réaliser 20 % de son chiffre d'affaires dans les énergies renouvelables d'ici à cinq ans.
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Piriou, le chantier naval s'ancre à Lorient
Télégramme du 16 juillet 2015
Patrick Hernot
Le P-DG Pascal Piriou, Vincent Faujour, directeur de la division réparations et services, et Paul-Henri Celton, responsable du site lorientais, ont dévoilé, hier, la stratégie « Bretagne sud » du groupe Piriou.
Piriou hisse le pavillon de la Bretagne sud en développant ses activités à Lorient en complément de Concarneau. Le chantier naval entend ainsi répondre à une montée en puissance de l'activité construction prévue jusqu'en 2017. Il s'était installé discrètement en mars dans le bâtiment, laissé vacant depuis le départ d'Arcoa, sur l'aire de réparation navale de Keroman.
Quatre mois plus tard, le groupe Piriou confirme son intention de s'ancrer durablement à Lorient et pas uniquement dans le secteur de la réparation navale. En effet, après trois années incertaines, qui assuraient difficilement l'activité du site concarnois, l'horizon est à nouveau dégagé dans le domaine de la construction navale. Tout particulièrement avec les vents portants venus du secteur de la Marine nationale.
Près de 300 emplois à la clé
« Nous allons développer la construction navale à Lorient pour répondre à une croissance d'activité que Concarneau ne peut pas absorber seul », résume Pascal Piriou, qui s'appuie sur le doublement du plan de charge en deux ans. Le P-DG du groupe entend désormais favoriser une stratégie de développement à l'échelle de la Bretagne sud. La proximité des deux villes (distantes de 50 km), les infrastructures existantes et les compétences sur le bassin d'emploi, sans oublier le voisinage de DCNS, associé à Piriou au sein de la société Kership, ont plaidé pour ce rapprochement. « Nous ne privilégions pas un site par rapport à un autre. Piriou s'est développé à l'étranger dans des pays à bas coût de production tout en maintenant l'activité à Concarneau », rappelle Pascal Piriou.
D'ailleurs, il annonce la création d'une soixantaine d'emplois à Concarneau et Lorient et près de 240 pour les entreprises sous-traitantes.
À Lorient, les effectifs devraient doubler avant la fin de l'année, passant de 30 à 60, pour répondre à la fois aux chantiers de construction et de réparation navales. En attendant le roulier pour Groix La construction d'une barge de 50 m pour la Marine royale marocaine vient de débuter. « La coque sera réalisée à Lorient puis armée à Concarneau », précise le P-DG.
Il mise aussi sur la construction du prochain roulier pour Groix. La décision du Conseil départemental du Morbihan devrait intervenir prochainement. La surface du site actuel peut faire face à ce plan de charge. « Il doit aussi devenir notre site pilote pour la construction de bateaux de pêche artisanale à des coûts plus bas », rappelle le patron de Piriou.
En revanche, il doit envisager une autre solution industrielle pour répondre à des commandes de dimensions supérieures. Comme les deux bâtiments de soutien et d'assistance de 70 m pour la Marine nationale (plus deux en option). Kership s'est positionné sur ce programme et attend la décision d'attribution. « La construction des blocs de coques serait réalisée à Lorient sur un site industriel restant à déterminer », confie Pascal Piriou. Le bassin nº2 sur le site de DCNS, actuellement inoccupé, est l'une des pistes envisagées. L'autre mène au Rohu à Lanester... sur le site de STX.
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