20/05/2015
Une nouvelle affaire Bull ?
Les déboires d'Areva accélèrent "la transition énergétique" en France...
La conception et la construction d'un réacteur nucléaire totalement français, l'EPR, dit de troisième génération, sont loin d'être une réussite...Le numéro 1 en Finlande, les numéros 2 et 3 en Chine, le numéro 4 en France connaissent des retard de livraison de l'ordre de 7 ans et un doublement du prix de revient ! La sécurité est en train de rendre la filière nucléaire nouvelle "non rentable"...
EDF doit donc revoir ses tarifs et se transformer en pompier de service sous les ordres de politiques affolés ! L'Etat (donc les impôts) devra trouver les quelques milliards d'euros pour recapitaliser Areva, et probablement EDF...
Plus grave, l'avenir du nucléaire français est atteint, les projets d'exportation abandonnés !
A l'heure du vote de la loi de transition énergétique, le passage de la part du nucléaire en 2025 à 50% peut donc être anticipé !
Mais le sauvetage d'Areva prive les énergies renouvelables d'un financement important !
Loi sur la transition énergétique : cliquer ici
Transition énergétique
Le Monde.fr du 20 mai 2015
L'Assemblée nationale a confirmé dans la nuit de mardi à mercredi, en deuxième lecture, les grands objectifs du projet de loi sur la transition énergétique, dont la réduction à 50 % à l'horizon 2025 de la part du nucléaire dans la production d'électricité.
Areva, comment en est-on arrivé là ?
Télégramme du 8 mai 2015
Areva va supprimer entre 5.000 et 6.000 emplois dans le monde, dont 3.000 à 4.000 en France. Cette baisse des effectifs, une première pour le spécialiste du nucléaire, s'inscrit dans le « plan de compétitivité » annoncé en mars.
Comment ce groupe, présenté comme un fleuron français et qui accuse aujourd'hui une perte de plus de cinq milliards d'euros, en est-il arrivé là ?
1. Coup d'arrêt du nucléaire
La catastrophe de Fukushima en 2011 a incontestablement porté un coup à la filière nucléaire. Le Japon n'a toujours pas redémarré ses réacteurs et plusieurs pays, à l'image de l'Allemagne, ont depuis mis fin à leur programme nucléaire. Des commandes ont été annulées et Areva peine à vendre de nouvelles centrales.
2. Le fiasco des EPR
L'EPR de Flamanville illustre à lui seul ce « désastre ». Le chantier cumule les retards et les problèmes. Le dernier en date ? Une nouvelle anomalie sur la cuve. Lancé en 2007, l'EPR de Flamanville devait être mis en service en 2012. Ce ne sera pas avant 2018. Et le coût de cet équipement a déjà presque triplé, à 8,5 milliards d'euros. En Finlande, le scénario est identique. Le chantier de l'EPR a même atteint les neuf ans de retard ! Ce projet plombe les comptes d'Areva : l'ardoise totale provisionnée pour pertes liées au chantier s'élève à 4,6 milliards d'euros, soit plus que le prix du réacteur, vendu trois milliards d'euros en décembre 2003. Une très mauvaise publicité pour le groupe qui espérait en vendre dix à l'étranger d'ici à 2016 et qui a dû revoir ses ambitions à la baisse.
3. Une gouvernance critiquée
Anne Lauvergeon est au coeur des critiques. Mauvais choix stratégiques et d'investissements comme les mines d'uranium, dont les conditions de rachat sont aujourd'hui au coeur d'une enquête, manque de collaboration avec EDF : le bilan des dix années d'Atomic Anne ne fait pas l'unanimité. « Je porte forcément une part de responsabilité », a d'ailleurs reconnu l'ancienne dirigeante, dans une interview aux Echos. Mais elle pointe du doigt également la responsabilité de l'État, actionnaire majoritaire : « Il a tardé à donner à Areva les moyens nécessaires dans la compétition mondiale ».
4. Des pertes abyssales
Tous les voyants sont au rouge chez Areva. L'activité fait grise mine, avec des ventes 2014 en baisse de 8 %. Areva a accusé une perte nette de près de cinq milliards d'euros pour la seule année 2014. Résultat, en un an, l'action a perdu plus de 55 %. Hier, elle était en baisse de 4,54 % à 7,95 €.
5. Et maintenant ?
Pour redresser la barre, Philippe Varin et Philippe Knoche, le duo à la tête du groupe, ont lancé un plan d'urgence, dont le volet social a été dévoilé hier : entre 5.000 et 6.000 suppressions d'emplois dans le monde, dont 3.000 à 4.000 en France. Un coup de massue pour les syndicats et les salariés.
L'objectif ? Réaliser environ deux tiers du plan d'économies d'un milliard d'euros d'ici à 2018. Le directeur général a répété que le groupe ferait tout pour que les départs se fassent sur la base du volontariat. Areva doit également parachever son plan de financement, qui reposera notamment sur un rapprochement avec EDF. Mais d'autres groupes ont fait part de leur intérêt : Engie (ex-GDF Suez) pour les activités de maintenance des réacteurs, ou encore les géants chinois du nucléaire CGN et CNNC, déjà partenaires d'Areva et EDF sur la construction de deux EPR en Chine
© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/economie/areva-comment-en-est-on-arrive-la-08-05-2015-10620726.php
EDF se propose comme pivot de la filière nucléaire
Les Echos du 20 mai 2015
EDF se propose comme pivot de la filière nucléaire
Le PDG de l'électricien public, Jean-Bernard Lévy, a affiché publiquement sa proposition de reprendre l'ensemble des activités réacteurs d' Areva .
Le scénario d'une reprise en main de la filière nucléaire française par EDF se précise. Le PDG de l'électricien public, Jean-Bernard Lévy, a en tout cas fait un pas en ce sens, en exposant publiquement mardi, au « Figaro » et sur Europe 1, sa proposition pour réorganiser la filière, fragilisée par les difficultés financières d'Areva. « Nous sommes en train de préparer une proposition que j'adresserai dans les jours qui viennent à Philippe Varin [président du conseil d'administration d'Areva, NDLR] . pour lui proposer qu'EDF achète l'activité réacteurs », a-t-il indiqué sur Europe 1. Cela représenterait « 15.000 salariés qui construisent et exploitent des réacteurs dans le monde ». Une filiale dotée d'une autonomie industrielle et de gestion serait créée, dans laquelle EDF serait majoritaire, mais avec des partenaires, français ou étrangers - l'électricien public a fait travailler des avocats pour en valider la faisabilité. « Ce qu'EDF a mis à l'étude répond à une vraie ambition industrielle dans le domaine que nous maîtrisons, qui est celui des réacteurs nucléaires », a ensuite défendu Jean-Bernard Lévy devant les actionnaires d'EDF réunis hier matin en assemblée générale, répondant ainsi à l'injonction gouvernementale de « faire sens » industriellement.
Si cette proposition de reprise d'Areva NP (l'ex-Framatome) est en réalité sur la table et connue de tous depuis des semaines (« Les Echos » du 27 mars), la prise de position publique de Jean-Bernard Lévy a pris de court Areva, qui n'avait pas été informé dans le détail de ces propos. « C'est profondément incorrect, et c'est ressenti comme tel », indique un proche d'Areva. Elle montre au passage que la « pleine coopération entre EDF et Areva » affichée par Jean-Bernard Lévy devant ses actionnaires a ses limites. Lui-même administrateur d'EDF, Philippe Varin, qui siégeait hier au premier rang de l'assemblée, n'a guère dû apprécier la sortie de Jean-Bernard Lévy. « La question de l'avenir d'Areva, de la filière nucléaire, est trop importante pour qu'on se laisse guider par l'émotion », a-t-il d'ailleurs réagi en marge de l'événement, indiquant que « c'est l'Etat » qui devra arbitrer et que le scénario finalement retenu devra « assurer le bouclage financier à court terme ». Selon plusieurs sources, le besoin de financement d'Areva est évalué à au moins 5 milliards d'euros.
Areva n'a plus guère de temps pour faire pencher la balance vers le maintien de son « modèle intégré », basé sur la double activité du cycle du combustible (l'ex-Cogema) et des réacteurs (l'ex-Framatome). Selon une source, il devait transmettre sans délai ses propositions. Une réunion à l'Elysée est programmée le 3 juin, à laquelle ne sont pas conviés les deux groupes. EDF, qui entend maîtriser le tempo et poser ses conditions, a indiqué que son offre financière pour reprendre Areva NP sera « à un prix de marché », une manière de dire qu'elle ne sera pas à la hauteur des espoirs d'Areva (de 2,7 à 3 milliards d'euros). Et l'investissement « ne sera pas gratuit », indiquait-on ces derniers jours dans l'entourage de l'électricien : Jean-Bernard Lévy a rappelé hier que l'Etat devait enclencher une hausse régulière des tarifs de l'électricité et organiser les rattrapages dûs au titre de ces dernières années.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journal20150520/lec2_industrie_et_services/02176599918-edf-se-propose-comme-pivot-de-la-filiere-nucleaire-1120921.php?rom4RmpBZhxUIHUr.99
Commentaires
Dans la foulée, je suppose que tu abandonnes ton projet de centrale nucléaire à Penthièvre!
Ne serais-tu pas totalement irrécupérable?
Écrit par : JPD | 21/05/2015
Autant faire les bons choix ! un parc éolien au large de Portivy serait une autre solution... un réacteur nucléaire "chinois" au Fort Penthièvre reste une option complémentaire !
Écrit par : jeanbart | 21/05/2015
Je souscris entièrement au parc éolien ... entre le Bégo et Penthièvre.
Ce n'est sans doute pas très joli, mais il faut savoir ce que l'on veut.
Écrit par : JPDF | 21/05/2015
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