Les Secrets de Saint Pierre

Sabella, portes ouvertes samedi à Brest

Télégramme du  20 avril 2015

Jacky Hamard

 

La turbine a été installée sur la nacelle

 Sabella D10 mesure 17 mètres de haut pour 450 tonnes. Sabella D10 va être baptisée officiellement vendredi à Brest. Le public est invité à la découvrir samedi toute la journée. Avec son immersion prévue en juin au large d'Ouessant elle va être la première hydrolienne française à produire de l'électricité et à être raccordée au réseau. Sabella a été conçue à Quimper, siège de l'entreprise. « On y est. Il y a un stress évidemment. Le diable est dans le détail mais on y croit », dit Jean-François Daviau, au poste de commande de Sabella. Mardi, la turbine de l'hydrolienne a été grutée sur la nacelle

 Cette fois, le compte à rebours a débuté

 Les travaux de construction de Sabella D10 avaient commencé en 2012 et les divers éléments étaient en cours de montage sur le port de commerce de Brest depuis le mois de janvier. Depuis quinze ans Il aura fallu pas moins de quinze ans pour en arriver là avec la création du cabinet d'études HydroHélix à Quimper en 2000, puis du consortium Sabella en 2008, enfin Sabella SAS l'année suivante. Si, en 2008, l'immersion de l'hydrolienne D03 (trois mètres d'envergure) dans l'Odet à Bénodet pendant un an avait été une expérimentation, la plongée dans les eaux du Fromveur prévue fin juin à la morte-eau, entre le phare de Kéréon et la plage de Pors-ar-Lan est, cette fois du domaine du démonstrateur préindustriel.

Première hydrolienne raccordée au réseau

Et c'est un beau bébé de 17 mètres de haut (l'équivalent d'un immeuble de cinq étages) pesant 450 tonnes qui va être posé à 55 mètres de profondeur grâce à un cargo heavy lift. Son câble de raccordement électrique de deux kilomètres de long aura, lui, été préalablement installé en mai. Fin juin-début juillet, Sabella sera donc en mesure de produire de l'électricité et d'alimenter les Ouessantins grâce aux courants marins et à un poste de raccordement d'ERDF. Elle deviendra alors la première hydrolienne opérationnelle, conçue, fabriquée, assemblée en France.

 Nombreux tests durant un an

 « Sa capacité maximale est d'un mégawatt. Durant l'année d'essai nous allons aller jusqu'à 250 kilowatts. Ouessant consomme 300 kilowatts l'été et 2.200 kilowatts l'hiver », précise Jean-François Daviau. Cette année va aussi être consacrée à de nombreux tests. Des analyses techniques et mécaniques vont être effectuées mais aussi des mesures acoustiques, des études avec des pièges à sédiment, sur le comportement des phoques grâce à des caméras, sur les oiseaux plongeurs dans ce Parc national marin d'Iroise. « L'acceptation sociale, sociétale et environnementale du projet est très importante », souligne Jean-François Daviau.

 Mais avant de partir pour le Fromveur, l'hydrolienne assemblée est désormais la vitrine industrielle.

Alors que Sabella a déjà noué un partenariat avec l'Indonésie et qu'elle prospecte au Chili et au Canada, quatre délégations étrangères sont attendues les deux prochains mois sur le cinquième bassin du port de commerce de Brest.

 Baptême vendredi

 Et Sabella travaille déjà à la D 15, dont trois unités doivent composer à l'horizon 2018 la future ferme hydrolienne d'Ouessant dans le cadre d'un appel à manifestation d'intérêt (AMI) qui reste à finaliser. Vendredi, place au baptême à partir de 12 h 45 avec les officiels et plusieurs centaines d'invités. Le ruban sera tenu par deux jeunes Ouessantins, élèves en CM 1, Clara et Dorian. La bouteille de champagne sera lancée, elle, par les fondateurs de Sabella.

Le public pourra, pour sa part, approcher l'hydrolienne le samedi à l'occasion d'une journée portes ouvertes avec exposition photos sur la construction, sur les énergies marines renouvelables par la région Bretagne et rencontrer l'équipe des douze ingénieurs de Sabella. Pratique Portes ouvertes samedi, de 9 h 30 à 17 h 30 sur le port de commerce de Brest, quai Est, rue de Kiel. Sabella a affrété un bateau de la Penn-ar-Bed pour les Ouessantins. Départ d'Ouessant à 9 h 55 (ligne régulière). Départ de Brest à 17 h au plus tard sur l'André Colin.

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