02/04/2015
Les nouvelles "cathédrales" des services publics !
A Vannes, la concentration des "services publics" au Nord de la Ville risque d'entrainer le déclin du Centre-ville...
La rénovation "coûteuse" des services publics (administrations départementales, services administratifs, sécurité sociale, impôts...) est en train de vider la Ville de Vannes de ses salariés et doit contraindre les usagers à prendre la voiture ! Une totale contradiction avec les objectifs d'aménagement en déplacements "doux"...
La "concentration géographique" de ces implantations devrait également forcer la municipalité à revoir son réseau de routes et de voies rapides...
A l'heure du "télétraitement" et des "procédures informatiques" est-il encore raisonnable de couler du béton ?
Préfecture de Vannes, une cité flambant neuve
Télégramme du 2 avril 2015
Gabriel Simon
Une vue réalisée par le cabinet AIA du premier bâtiment de la nouvelle Cité administrative.
Un premier bâtiment et bientôt un second. La préfecture aura regroupé dans deux ans tous ses services à l'emplacement des terrains de l'ancien arsenal, appelés aussi « Troadec », à proximité de la gare et de l'hôpital, boulevard du Général-Guillaudot. Ce sont 600 personnes, qui travailleront sur le même site.
Deux grandes implantations des services préfectoraux dans Vannes sont appelées à disparaître dans un avenir proche. Et non des moindres puisqu'il s'agit de deux bâtiments emblématiques liés à l'histoire récente de la ville : celui de l'ex-Direction départementale de l'équipement (DDE) au port de plaisance et celui de la Cité administrative, boulevard de la Paix. Pour faire suite à la Révision générale des politiques publiques qui a vu l'État regrouper ses multiples services en grandes directions (territoires et mer, finances publiques, population), il fallait en faire la fusion sur le terrain. L'administration préfectorale, qui est morcelée sur une dizaine de points à Vannes, planche depuis cinq ans sur le sujet. Elle aura dû surmonter le gros écueil du financement avant de pouvoir donner les premiers coups de pioche (voir ci-dessous). Mais le chantier est bien parti. Hier, la première pierre symbolique a été posée par le préfet, Jean-François Savy, et le maire, David Robo. Ce premier bâtiment sort de terre sur le site de l'ancien arsenal. Il accueillera les services de la Direction des territoires et de mer (équipement, agriculture, affaires maritimes), de l'Onema (police des pêches), de l'ONCSF (forêt, faune sauvage) et d'une unité de la Dreal (environnement). Services qui se trouvent actuellement sur le port, rue du Commerce et 11, boulevard de la Paix.
En lames de bois
Trois cents agents de l'État y seront regroupés. Le bâtiment fera quatre étages avec sous-sol sur 4.200 m². Conçu par le cabinet d'architecture AIA, il sera enveloppé de lames de bois qui pourront être orientées de l'intérieur sur les façades Ouest et Sud afin de pouvoir jouer dans les bureaux avec la luminosité externe. La toiture sera végétalisée. Le bâtiment sera chauffé aux granulés de bois et la récupération des eaux de pluie servira aux sanitaires, à l'arrosage et au nettoyage de certains véhicules. Il est prévu pour être à 20 % au-dessous du seuil de la réglementation en matière de consommation d'énergie. Son coût est de 11,2 M€. Trois cents personnes y travailleront à partir d'octobre 2016. La construction d'un deuxième bâtiment ne devrait pas tarder. Deux grands services y déménageront pour la fin 2017 : la direction départementale des finances publiques, comprenant particulièrement les impôts, et la direction des services départementaux de l'éducation nationale. Là aussi quelque 300 personnes changeront de cadre de travail.
Un boulevard à requalifier
Ces regroupements vont avoir des conséquences sur le paysage urbain de Vannes. D'abord, l'actuelle Cité administrative du 11, boulevard de La Paix va être détruite, compte tenu de son état. Le préfet a indiqué, hier, que la localisation « intéresse du monde et pour des projets qui ne sont pas seulement du logement et du commerce ». Cette opération, a indiqué David Robo, s'insérera dans un programme de requalification du boulevard de la Paix qui commencera par l'actuelle prison de Nazareth appelée également à déménager, et passera par la tour de la Sécurité sociale qui est actuellement en vente chez un notaire de Nantes et intéresse des opérateurs, selon Moahamed Azgag, directeur de la CPAM. Au port, la direction de la DDTM et les bâtiments adjacents qui longent la rivière seront supprimés et remplacés par un hôtel, des logements, quelques commerces. La ville est désormais propriétaire du site. Aucune échéance n'est avancée. Toutefois, David Robo indique qu'il a reçu des « grandes signatures » en matière d'architecture.
En complément
Immobilier : des ventes qui ont bien rapporté
Comment construire quand on n'en a pas le sou ? La préfecture s'est retrouvée bien démunie pour lancer le chantier de cette nouvelle cité administrative destinée à regrouper et à rationaliser ses services. Pas question pour l'État d'avancer à ses administrations décentralisées la moindre somme dans un contexte de pénurie de crédits ! Le préfet a raconté, hier, comment il a pu se financer en mettant en vente un certain nombre de bâtiments ne servant plus ou destinés à disparaître. C'est que l'État à Vannes n'était pas complètement démuni sur le plan des biens immobiliers. Encore fallait-il intéresser des acquéreurs ?
Plus rien à céder
La ville et la communauté d'agglomération ont donné un bon coup de main. Mais elles y ont trouvé aussi leur avantage. En devenant propriétaire des bâtiments de la DDTM (Direction des territoires et de la mer) au port et rue du Commerce, au prix de 5,3 M€, la ville va pouvoir achever son opération de requalification du port lancée il y a dix ans. Quant à l'acquisition de l'ancienne école de police, pour 5M€, avec l'aide de Vannes Agglo, et sa transformation en maison des associations, elle sera équilibrée par la cession d'une partie du site au conseil général en vue de l'installation du collège Diwan et la vente du bâtiment de la Tannerie à un promoteur privé. « Comme je n'avais pas encore assez, j'ai dû vendre ailleurs qu'à Vannes », a relaté le préfet. C'est à Auray que le complément a été trouvé. En l'occurrence dans deux bâtiments du centre-ville qui ont été « bien vendus » pour une destination de logements privés. La DDTM va devoir partir en location Porte Océane dans un immeuble neuf. La préfecture a tiré, aussi, des revenus de la cession d'une maison en bord de mer à Quiberon et du joli immeuble des Affaires maritimes, rue de Kérozen, à Vannes. La mise sur le marché de l'ancienne Cité administrative, boulevard de la Paix et des bâtiments plus récents de la DDTM en haut de la rue du commerce, devrait apporter de nouveaux subsides. Mais après cela, la préfecture à Vannes n'aura plus rien à vendre. Elle a en conséquence lancé un appel d'offres auprès de promoteurs privés pour pouvoir faire le deuxième bâtiment de la nouvelle Cité administrative. Elle y sera locataire et elle compte économiser sur ces deux bâtiments près de 40 % de charges de fonctionnement.
En savoir plus sur http://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes/prefecture-une-cite-flambant-neuve-02-04-2015-10580986.php#1gaKetLplZ9IfgAh.99
La Trinité-sur-Mer, le casino menacé ?
Télégramme du 1er avril 2015
L'avenir du casino Partouche de La Trinité-sur-Mer serait une nouvelle fois menacé. Rencontrant des difficultés financières, l'établissement a traversé l'an passé un orage. Une demande avait été adressée à la municipalité afin que celle-ci baisse la redevance qu'elle perçoit, « de 15 % à 5 %, pour quelque temps ». Le conseil municipal avait refusé, assurant notamment que « toute baisse significative n'est juridiquement pas possible, sauf aux dates anniversaires ».
La Délégation de service public (DSP) qui a été accordée au casino Partouche court encore sur plusieurs années. La commission des jeux avait cependant validé l'autorisation du casino à poursuivre son activité. Vannes, le coup de grâce ? Mais la confirmation de l'ouverture prochaine d'un établissement à Vannes a redistribué les cartes. Le projet de la Société bretonne d'exploitation de casinos (Sbec), a obtenu l'autorisation d'ouvrir un casino provisoire, dans un premier temps, en juin prochain.
Un coup dur pour La Trinité, le plus petit casino du pays d'Auray, qui devait déjà faire face à la concurrence de Quiberon et de Carnac. « Nous allons perdre jusqu'à 26 % de parts de marché », évoque une source interne, qui assure par ailleurs que le groupe Partouche aurait déjà tranché : « Les employés ont été informés la semaine dernière que le casino fermerait en juin prochain ». S'il n'a pas souhaité s'exprimer sur cette menace, le maire de La Trinité-sur-Mer, Jean-François Guézet, a rappelé, de son côté, que « la poursuite de l'activité est du ressort du ministère de l'Intérieur. L'autorisation de jeux a été accordée jusqu'au 30 juin et que j'ai moi-même, en ma qualité de maire, émis un avis favorable à la poursuite de son activité ». « On est ouvert » Contacté, le groupe Partouche, par la voix du président du directoire du groupe, Fabrice Paire, a assuré qu'« aucune fermeture n'était programmée. On est ouvert, nous avons même formulé des demandes afin de poursuivre l'activité ». Le casino, ouvert depuis 1999, compte 26 salariés.
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