30/03/2015
Prévoir ?
L'exploitation statistique des "télédéclarations de TVA" donne une vue "instantanée" de la conjoncture.
L'obligation de télédéclarer permet d'obtenir un échantillon représentatif de l'ensemble des entreprises. La déclaration de TVA est mensuelle !
Une bonne idée, probablement rapidement imitée !
Les experts-comptables ouvrent leurs livres
Les Echos du 25 mars 2015
Le conseil supérieur de l'ordre a décidé de créer son propre outil statistique afin de conseiller les clients plus efficacement.
Difficile d'avoir une image instantanée de la santé des entreprises. Certes, les indicateurs économiques ne manquent pas, mais les comptables constatent toujours un décalage entre ce que reflètent les instruments statistiques officiels et ce qu'ils voient sur le terrain. Pour combler ce vide et améliorer la qualité des conseils qu'ils donnent à leurs clients, les experts-comptables de l'ordre d'Ile-de-France et leur conseil supérieur national ont décidé de créer leur propre observatoire, en partenariat avec le cabinet Asterès.
Il est fondé sur les données trimestrielles, donc fraîches, collectées par le portail informatique de télédéclaration qu'utilisent les TPE et PME françaises, par exemple pour déclarer leur TVA. Deux ans de travail ont été nécessaires pour choisir les données à retenir, les rendre anonymes, les retraiter et constituer une base de données, baptisée Statexpert, qui permette de les exploiter. Réalisé pour l'Ile-de-France, ce travail sera finalisé au second semestre de cette année avant d'être étendu à d'autres régions.
Croissance de 2 %
Effet du décalage entre les indicateurs classiques, fondés sur des données souvent anciennes, ou de la méthode qui ne prend pas en compte les firmes de plus de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires ? Les premiers résultats concernant l'Ile-de-France sur les trois premiers trimestres 2014 ménagent quelques surprises. Ils font ressortir une croissance de 2 % en valeur. « C'est un indicateur qui porte sur les TPE et PME, traditionnellement plus dynamiques que l'ensemble des entreprises, prévient Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès. Mais ces 2 % sont à comparer avec une croissance de 1 % en France. »
Elle n'est évidemment pas uniforme. « La construction et le commerce sont en positif alors que la première connaît un marché pour le moins volatil et que le second repose pour l'instant essentiellement sur la consommation intérieure », poursuit Nicolas Bouzou. Les départements les plus dynamiques pour ces deux secteurs sont le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis. Les projections à un ou deux ans ne sont toutefois pas si bonnes.
Surtout, l'Ile-de-France pèche par la faiblesse de l'innovation. « Le capital investissement représente 0,2 % du PIB de la région parisienne, 0,4 % dans l'Union européenne et 0,8 % à Londres », constate Stéphane Cohen, président de l'ordre régional des experts-comptables. L'une des clefs de la croissance est là.
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