21/03/2015
Bébé "bouquine" à Saint Pierre Quiberon ?
Le "chômage" s'approche du Centre Culturel, quand les structures de la lecture publique n'évoluent pas !
Les Français écoutent de la musique (87%), regardent la télévision (84%), écoutent la radio (74%), surfent sur internet (68%), regardent des vidéos (66%), vont sur les réseaux sociaux (37%), jouent aux jeux vidéo (27%).
18% des français déclarent lire "de plus en plus de livres" !
Le "malaise" de la lecture en France est sociologiquement "bourdieusien"... une famille qui ne lit pas (la majorité) transmet ses habitudes à ses enfants...
Au lieu d'inviter "les bébés" à la Médiathèque, incitons "les mamans"... ce serait plus pertinent !
Aujourd'hui, les supports de lecture ne sont plus "des livres", mais des PC, des tablettes et des smartphones, qui d'ailleurs constituent aussi les "armes" prioritaires au travail ! Une médiathèque locale est aussi gérée avec de l'informatique, heureusement, et après les travaux d'entrée-sortie, il reste le travail manuel de rangement !
Pour ne pas paraître trop ringarde, la Médiathèque s'équipe d'ailleurs de PC et de consoles de jeux en libre-service ... mais pourquoi, alors que le taux d'équipement personnel atteint 82% en 2014 ?
L'incitation "à lire", sur tous supports, n'est pas une vocation communale, mais une priorité nationale !
La France, championne des Nobel de littérature, lit de moins en moins
L'Obs du 16 mars 2015
La France, championne du monde des Nobel de littérature avec 15 lauréats, lit "de moins en moins", selon une étude (c) Afp
Paris (AFP) - La France, championne du monde des Nobel de littérature avec 15 lauréats, pays des intellectuels engagés, lit "de moins en moins", selon une étude dévoilée alors que s'ouvre vendredi le Salon du Livre.
"Il y a une dynamique de lecture en baisse", dit à l'AFP Vincent Monadé, président du Centre national du livre (CNL), en présentant cette étude Ipsos-CNL, publiée lundi, "Les Français et la lecture".
Un Français sur trois (33%) déclare "lire de moins en moins de livres" et ce pourcentage atteint 45% dans la tranche 15-24 ans. Seulement 18% des Français déclarent lire "de plus en plus de livres".
"C'est inquiétant, on ne peut pas s'en satisfaire", souligne Vincent Monadé.
Les hommes adultes lisent surtout de l'Histoire, les femmes adultes des romans, alors que les jeunes préfèrent la science-fiction et la fantaisie.
"C'est la première fois qu'une étude met en valeur la rupture de genre entre les adultes et les jeunes", dit le président du CNL, qui appelle à "développer une offre plus en adéquation avec les attentes des jeunes".
Pire encore, "39% des gens dont les familles n'étaient pas lectrices ne sont pas lecteurs", dit Vincent Monadé. "Un constat terrible, quasiment un schéma bourdieusien", ajoute-t-il en référence à l'œuvre du sociologue Pierre Bourdieu sur la reproduction sociale.
Cette étude, réalisée au téléphone du 3 au 11 février sur un échantillon représentatif de 1.000 personnes âgées de 15 ans et plus, est publiée alors que s'ouvre vendredi à Paris le Salon du Livre, avec le Brésil à l'honneur, 200.000 visiteurs et 50 pays attendus.
La France reste, certes, une nation de lecteurs: 90% des Français disent avoir lu au moins un livre par an (tous supports confondus, papier ou numérique), contre 76% aux Etats-Unis, selon une étude de 2014 du Pew Research Center.
- 'Pas le temps' -
C'est aussi un pays qui a remporté en octobre son quinzième prix Nobel de Littérature avec Patrick Modiano, six ans à peine après le Nobel de Jean-Marie Le Clézio, confortant son statut de champion mondial devant les Etats-Unis (12 Nobel de Littérature).
Paris a rendu célèbre la figure de l'intellectuel engagé, de l'affaire Dreyfus à la guerre d'Algérie, et tout homme politique français se doit encore aujourd'hui de publier un livre.
Mais, alors qu'aux Etats-Unis l'étude du Pew Research Center avait constaté, en 2014, une hausse de la lecture de livres après une légère chute en 2012, en France la dynamique à la baisse ne fait que s'accentuer.
Une forte majorité de Français (72%) affirment n'avoir "pas le temps" de lire davantage de livres et 61% déclarent ne pas pouvoir en lire plus parce qu'ils lisent "autre chose" (presse, blogs, contenus multimédias).
Les Français écoutent de la musique (87%), regardent la télévision (84%), écoutent la radio (74%), surfent sur internet (68%), regardent des vidéos (66%), vont sur les réseaux sociaux (37%), jouent aux jeux vidéo (27%).
Face à ces activités multiples, "un livre reste un livre et c'est long à lire: on n'achète pas un chapitre!", s'est exclamé Vincent Montagne, président du Salon du Livre de Paris.
Il avait présenté jeudi une autre étude, réalisée pour le Syndicat national de l'édition (SNE) qu'il préside, confirmant la "dynamique à la baisse" du sondage Ipsos-CNL.
Les revenus tirés des ventes de livres au détail "ne cessent de baisser" depuis 2007 (-1,2% par an en moyenne), selon cette étude, qui constate "un moindre investissement des Français dans la lecture: de moins en moins de temps y est consacré, budget de plus en plus réduit, moins d'acheteurs achetant moins de livres".
Que faire? Pour le président du CNL, "il faut déclarer la lecture grande cause nationale". "Une grande campagne sur la lecture, dit Vincent Monadé, serait une campagne de santé publique".
Face à Amazon, l'arme de l'impression à la demande
Les Echos du 20 mars 2015
Le géant américain s'est lancé dans l'impression de livres à la demande.
La filière bâtit sa riposte autour des librairies.
A l'heure où le Salon du livre ouvre ses portes à Paris, l'ombre d'Amazon continue de planer sur l'ensemble de la filière. Les libraires ne sont plus le seul maillon de la chaîne menacée par l'ogre de l'e-commerce. Editeurs et imprimeurs sont eux aussi en première ligne. Avec une nouvelle arme : l'impression à la demande. Amazon a pris un temps d'avance en lançant CreateSpace, un service d'auto-édition et d'impression à la demande disponible aux Etats-Unis depuis 2006 et en Europe depuis 2012. « Amazon, c'est le mal à combattre. Il s'assoit sur la convention collective et sur tous les accords. On peut le faire si l'on avance avec un front uni », explique Hubert Pédurand, au bureau d'études de l'Union nationale de l'imprimerie et de la communication (Unic). Il est en charge d'Ireneo, un projet de recherche sur l'impression à la demande qui pourrait donner des arguments à une filière pesant, en France, quelque 3.700 imprimeurs et 36.000 emplois. En parallèle, longtemps confinée, l'auto-édition prend aussi plus d'ampleur. « Edilivre, qui regroupe 10.000 auteurs, représente aujourd'hui le plus gros déposant légal », précise Hubert Pédurand.
Trouver un financement
Chaque année, les ventes de livres baissent lentement mais sûrement, tandis que le nombre d'ouvrages, lui, ne cesse de croître. Pour limiter les risques et les stocks, les éditeurs réduisent donc les tirages moyens. « Le chiffre diminue de 5 à 6 % par an. Il est descendu sous les 7.000 exemplaires par livre », indique Guillaume Arnal, le responsable marketing de Jouve, une société d'impression numérique.
Pour battre Amazon, dont le succès repose sur une livraison très rapide, un catalogue très profond et des prix défiant toute concurrence, les représentants de la filière misent sur l'impression à la demande. L'idée : installer chez les libraires des imprimantes, capables de produire des ouvrages en quelques minutes, en fonction des besoins. Une solution qui éliminerait à la fois pour le libraire et l'éditeur les problèmes de stocks, de coût de fabrication, et de coût de livraison.
Financé par des syndicats d'imprimeurs, Ireneo a conclu un accord avec les inventeurs américains de l'Espresso Book Machine. Celle-ci imprime des ouvrages à la demande « en 4,8 minutes », dit Hubert Pédurant. Elle est déjà installée aux Etats-Unis, notamment à la New York University. L'Espresso Book Machine trône d'ailleurs au Salon du livre sur les stands de PUF et de La Martinière. Ireneo pourra exploiter ses brevets et « produire des machines en France », espère Hubert Pédurand. Restera ensuite à trouver un mode de financement permettant aux libraires de s'équiper de ce nouvel outil, d'une valeur de 100.000 dollars. « Ce n'est pas à eux à faire la dépense. Mais il faut voir comment on peut faire tous ensemble. Pourquoi ne pas créer un GIE ? » s'interroge Hubert Pédurand.
En attendant d'atteindre le Graal du zéro stock, l'impression numérique sur de faibles tirages continue de se développer. « Editis nous a choisis pour des tirages inférieurs à 10 exemplaires. Cela leur a permis de faire revivre des titres jusque-là indisponibles », indique Guillaume Arnal, de Jouve. La société, qui travaille aussi avec des sites d'auto-édition comme Lulu.com ou Bookelis, produit 1,5 million de livres par an, un volume qui connaît une croissance à deux chiffres. De son côté, le premier éditeur français, Hachette Livre, a pris dès 2010 le taureau par les cornes en créant avec le distributeur américain Ingram une plate-forme d'impression à la demande installée dans son entrepôt de Maurepas. En concurrence directe avec les imprimeurs.
L’épineux problème de l’héritage à l'ère du numérique
Les Echos du 18 mars 2015
L’absence de législation crée un flou juridique autour de la transmission des données et des fichiers, après la mort de leur utilisateur.
Encore une fois, la technologie est allée plus vite que la loi. Plusieurs cas ont récemment montré le flou qui entoure la question de l’héritage numérique, que ce soit dans le devenir des biens numériques (chansons et vidéos téléchargées, livres numériques) ou dans celui des données personnelles (adresses e-mail et autres comptes de réseaux sociaux).
« En droit, on ne peut transmettre qu’un bien matériel ou immatériel protégé par la loi, comme les oeuvres de l’esprit, même si dans bien des cas, en pratique, les conditions d’utilisation d’iTunes ou d’Amazon l’empêchent, explique Luce-Hélène Capsié, avocate et auteur d’une thèse sur la mort et les données personnelles. Les données ne sont pas considérées comme des biens, c’est un droit de notre personnalité, comme la vie privée, qui disparaît avec nous. Cela crée donc un immense vide juridique. »
Protection de la vie privée du défunt
A tel point que Facebook a lancé une nouvelle fonctionnalité permettant de transformer n’importe quel profil en mémorial et de céder certaines informations aux proches, lorsqu’un utilisateur vient à mourir. « Les quelques initiatives viennent des plates-formes comme Facebook ou Google ou bien de certaines autorités de régulation, comme la Cnil qui a invité la société à ouvrir le débat », note Nicolas Capt, avocat aux barreaux de Genève et de Paris spécialisé en droit des nouvelles technologies et des médias.
Dans une communication du 31 octobre dernier, la Cnil souligne qu’elle « veille à ce que l’informatique ne porte atteinte, ni à l’identité du défunt, ni à la vie privée de ses héritiers » et rappelle que « la loi ne prévoit pas la transmission des droits du défunt aux héritiers : un héritier ne peut donc [...] avoir accès aux données d’un défunt. »
Ce qui peut poser de gros problèmes, les profils de réseaux sociaux continuant d’exister et étant même parfois suggérés automatiquement aux autres utilisateurs. Sans oublier le cas de nombreuses PME dont toute l’activité repose sur le compte personnel de leurs patrons (fichiers ou contacts de clients stockés dans le cloud, etc.) « La vie d’une entreprise peut ainsi s’arrêter du jour au lendemain avec la mort de son dirigeant », souligne Nicolas Capt.
Des formulaires ignorés
Dans le cas de Facebook, le réseau social offre depuis peu aux Etats-Unis la possibilité de désigner un « contact d’héritage ». A la mort de l’utilisateur, ce légataire peut gérer le profil du défunt, alerter ses contacts et répondre aux messages qu’il continue de recevoir. Il peut aussi, si l’autorisation lui est donnée, télécharger les photos et les statuts déjà publiés, mais il n’aura pas accès aux anciens messages. Ces fonctionnalités devraient bientôt être disponibles en France. Facebook peut aussi supprimer purement et simplement le compte du défunt si la demande lui est faite.
La plupart des autres plates-formes (Google, Yahoo, Outlook, LinkedIn, Twitter) proposent des formulaires spécifiques, mais ceux-ci restent largement ignorés du grand public. « Nous n’en sommes qu’au début des discussions, il n’y a pas d’évidence car c’est un débat de société qui doit s’engager : doit-on réguler la présence post mortem, veut-on que nos enfants sachent tout de notre vie numérique…? », s’interroge Nicolas Capt.
Enfin, des sociétés spécialisées proposent des coffres forts numériques où peuvent être stockés fichiers et données de connexion et il est toujours possible de déposer ses données d’accès chez un notaire… Mais, pour Nicolas Capt, « c’est une fausse sécurité, et il n’y a aujourd’hui aucune solution miracle : d’abord, les mots de passe peuvent avoir changé entre leur dépôt sécurisé et la mort de l'utilisateur, car on les modifie de plus en plus souvent au cours de sa vie. Ensuite, de gros problèmes peuvent apparaître si ces sociétés font faillite. »
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