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20/03/2015

Le Prix bas, la fin de l'arnaque au détriment de la qualité...

Les "industriels ou producteurs" raisonnables ne mettent plus les pieds dans la Grande Distribution !

Carrefour City.jpg

Le "commerce" d'aujourd'hui, qui a beaucoup investi en péri-urbain, n'a plus beaucoup d'espaces à conquérir !

Alors les messages "marketing" sont devenus plus "soft", que dans les publicités déposées dans les boites à lettre... les "petits producteurs", les "bio", la qualité d'antan, fin de l'huile de palme, la coopération avec les locaux...le retour vers des messages classiques, où la qualité est le paramètre à mettre en rapport avec le prix !

L'"essorage" des fournisseurs dans un rodéo de fin d'année pour la campagne de l'année suivante n'est supportable que par les grands producteurs, qui ne vont plus au feu de gaité de cœur ! Les petits et moyens (comme  ici Senoble) ont disparu ou évitent après des années de galère l'antichambre de torture de la Direction des Achats...

La morale de la vie commerciale n'est pas revenu encore, mais le retournement du marché de la consommation en 2014 fait mal aux "grandes usines" en périphérie urbaine...

Le format "Carrefour City", "Super U" devient "le préféré" des ménagères de moins de 50 ans !


Marc Senoble, Yaourt, l'Autorité de la concurrence nous accule à la faillite

Les Echos du 19 mars 2015

Marie-Josée Cougard

L'Autorité de la concurrence a condamné, le 13 mars, 9 fabricants de yaourts vendus sous marque de distributeur, dont Lactalis et Senoble, à une amende totale de 192,7 millions d'euros pour entente. Elle leur reproche d'avoir « faussé les appels d'offres » en se répartissant les volumes de marchandises, après avoir conclu « des pactes de non-agression ». Marc Senoble, le patron du groupe du même nom, dénonce le caractère « disproportionné » de la sanction et la menace qu'elle fait peser sur l'existence même des entreprises. Il estime avoir apporté les preuves que le consommateur n'a subi aucun préjudice et regrette que l'Autorité n'en ait tenu aucun compte.

Contestez-vous la réalité de l'entente pour laquelle l'Autorité de la concurrence vous a condamné ?

Non. Je ne conteste ni les faits ni la sanction. Je conteste la disproportion de l'amende. Et je dénonce les erreurs commises dans son calcul. L'Autorité de la concurrence ne tient compte ni de la situation économique des entreprises ni de la réalité des marchés.

Quel est le chiffre d'affaires de Senoble aujourd'hui ?

Le chiffre d'affaires consolidé de Senoble s'élève à 230 millions d'euros. On me réclame une amende de 46 millions d'euros. Je ne les ai pas. Et si je dois m'acquitter de cette somme, je suis acculé à la faillite.

Avez-vous fait appel de la condamnation ?

Oui, bien sûr. D'autant que je leur ai fourni toutes les informations nécessaires à leur enquête. Cela nous a demandé des mois. En outre, leur dossier est truffé d'erreurs.

Etes-vous bénéficiaire à ce jour ?

Oui. Le résultat est positif, mais il n'y a qu'à l'étranger que je gagne de l'argent. Je suis complètement sorti aujourd'hui de la fabrication des produits laitiers frais, de type yaourts, sous marque de distributeur. Les pertes consolidées du secteur sur cette activité-là s'élèvent à plusieurs centaines de millions d'euros entre 2009 et 2013.

Avez-vous le sentiment que les groupes laitiers ont été jugés plus sévèrement que d'autres ?

L'Autorité de la concurrence traite les entreprises familiales comme elle traite les multinationales. Une des sociétés condamnées a présenté une perte abyssale. Au final, elle est parmi celles qui ont été le plus lourdement sanctionnées. La rentabilité dans le secteur du lait n'est en rien comparable à celle de groupes comme L'Oréal ou Unilever, à qui on a infligé des amendes nettement moins importantes.

Avez-vous eu l'occasion de faire état des circonstances ?

  • e suis le seul patron à avoir pris la parole pendant l'audience pour expliquer le contexte dans lequel tout cela s'est passé et les manières de faire des enseignes de la distribution. On ne m'a même pas écouté. J'ai eu l'impression d'être face à une cour martiale. La communication a été orchestrée de façon à nous faire passer auprès de l'opinion pour des voyous cherchant à spolier le consommateur.

    Le consommateur a-t-il subi des préjudices ?

    Nous avons clairement fait la démonstration inverse. Les tarifs des industriels laitiers aux enseignes de la distribution ont décroché de 15 % entre 2009 et 2010. Le bénéfice pour le consommateur a été zéro. Les distributeurs se sont mis la différence dans la poche. Cette réalité-là a juste été balayée d'un revers de la main. On est dans le déni de justice.

    La situation est-elle différente aujourd'hui ?

    Les marges sur les marques de distributeur dans l'ultrafrais, yaourts, beurre, crème fraîche, ne se sont pas restaurées sur la période 2010-2014. Elles sont ultranégatives. Personne ne peut vivre de ce business.

    C'est pourtant sur les marques de distributeur (MDD) qu'un groupe comme Senoble s'est construit…

    Oui. C'est mon père qui a fait ce choix dans les années 1980. La distribution a développé les MDD pour concurrencer les marques nationales. Elles se vendaient à des prix inférieurs de 15 % parce qu'elles n'avaient pas de publicité à financer. Tout cela a bien marché jusqu'à la fusion de Carrefour et de Promodès à la fin des années 1990. Cette fusion a été un bain de sang et le début d'une nouvelle approche des MDD. Elles sont devenues une variable d'ajustement et on est entré dans le cycle infernal de la guerre des prix.

    C'est-à-dire ?

    A l'exception près de Lactalis, qui est un leader mondial et qui fabrique des MDD pour saturer son outil industriel, les entreprises du secteur sont des PME. Elles sont dans une situation de dépendance économique totale vis-à-vis de la distribution. Les distributeurs ne craignent rien ni personne. A part les groupes internationaux avec lesquels ils ne gagnent pas assez d'argent et les paysans qui déménagent leurs magasins. Du jour au lendemain, un distributeur peut tuer votre boutique. Il fait fabriquer le même pack de yaourts par deux acteurs différents. En cas de désaccord sur les prix, il passe de l'un à l'autre.

 

Hypermarchés, un modèle en perte de vitesse

 

Télégramme du 20 mars 2015

 

Auchan en perte de vitesse, Carrefour qui remonte la pente et Leclerc qui poursuit sa progression : ce sont les résultats du Top 100 des hypermarchés français, établi par le magazine Linéaires.

 

 

 

 

 Ce classement confirme également le recul de fréquentation enregistré par ces magasins.

 

La carte de situation des 50 plus gros hypers

 

 1. Repli généralisé. La tendance se confirme depuis deux, trois ans. Les hypermarchés ne font plus autant recette. Trop grands ? Trop excentrés ? Trop de produits ? Effet de la crise ? Le modèle ne séduit plus autant et il doit faire face à la concurrence des formats de proximité en plein essor et plus adaptés au nouveau mode de consommation des Français, plus pressés et plus nomades. Résultat, le chiffre d'affaires des 100 plus grands hypermarchés de France est en recul de 1,75 %. Soit une perte de 281 millions d'euros entre 2012 et 2014 (*). C'est l'équivalent du chiffre d'affaires du magasin Auchan de Vélizy (78), le premier hyper français ! Autre signe de cette perte de vitesse : seuls deux magasins affichent un chiffre d'affaires supérieur à 250 millions d'euros. Contre neuf en 2010. Et ce ne sont pas forcément les plus grands qui affichent la meilleure rentabilité. Le Carrefour de Villiers-en-Bière (77) pointe à la 18e place avec ses 24.700 m² pour un chiffre d'affaires de 178,8 millions d'euros quand celui d'Antibes (06) se place dans le top cinq avec 238,8 millions d'euros pour 13.185 m².

 

2. Auchan chute, Carrefour remonte. Cette désaffection des hypermarchés se retrouve dans les résultats d'Auchan. Le groupe Mulliez, réputé pour ses hypers au format XXL, est le grand perdant de ce classement, où il ne place « que » 44 hypermarchés contre 51 en 2012. Et surtout, à part trois grosses unités, tous ses magasins sont en perte de vitesse. Ce qui explique en partie la baisse du bénéfice de 25,2 % du groupe pour 2014. À l'inverse, Carrefour, très offensif sur les prix, retrouve des couleurs, après cinq années d'érosion. Le chiffre d'affaires cumulé des 36 hypers du classement progresse de 58 millions d'euros.

 

 3. Le premier hyper breton 40e. De son côté, Leclerc poursuit son ascension et place trois nouveaux magasins dans ce top 100. Et tous ceux déjà présents dans l'édition 2012 améliorent leur position. C'est le cas du Leclerc de Gouesnou (29). Le premier hypermarché breton de ce classement est désormais 40e. C'est trois places de mieux qu'en 2012. D'autant qu'avec ses 10.500 m² de surface de vente, le magasin brestois affiche un chiffre d'affaires 157,2 millions d'euros. Soit 14.971 euros par m². À titre de comparaison, Auchan Velizy, premier du classement avec 282,2 millions d'euros de chiffre d'affaires, affiche un ratio de 15.011 euros par m²... * Il n'y a pas eu de classement réalisé sur l'année 2013.

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/economie/hypermarches-un-modele-en-perte-de-vitesse-20-03-2015-10564094.php

 

 

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