14/02/2015
Un métier en profonde mutation, la presse quotidienne
Le Monde est aujourd'hui en voie de réussir la conquête des internautes !
80.000 abonnés "web only" est un exploit, pour un journal à la réputation sévère, relativement peu lu en province et en même temps une garantie pour l'avenir.
La "sous-traitance" de l'impression papier est dans les rails, fort consommatrice de moyens financiers à long terme.
Les journalistes, la rédaction, qui a gardé ses vieilles habitudes acceptent d'être rémunérés sur l'édition électronique, dont la qualité est remarquable : PDF de très bonne qualité, site web en mise à jour continue, partage sur Google Actualités pour renforcer l'audience, qualité rédactionnelle.
Le découpage en cahier par thème est pratique. Celui de l'économie (SCQ) est de mieux en mieux écrit et souvent original.
Les articles sont devenus plus courts (fini les deux pages !) et toujours d'une finition parfaite.
Après le journal "Les Echos", Le Monde recueille aujourd'hui les fruits d'une gestion intelligente !
Le Monde cherche l’équilibre en s’appuyant sur le Web
Les Echos du 12 février 2015
A ce rythme-là, quand sa rédaction investira en 2017 ses nouveaux locaux près de la gare d’Austerlitz, le Monde pourrait avoir des allures de « geek ». Les comptes du groupe sont toujours dans le rouge, mais le Monde compte désormais 80.000 abonnés « web-only », un chiffre en hausse de 30 % sur un an, indique son directeur général, Louis Dreyfus. Les différents sites du « Monde » ont atteint 12,2 millions de visiteurs uniques en décembre, devançant le portail du groupe Le Figaro (11,9 millions de visiteurs uniques), selon Médiamétrie. En janvier, avec la séquence dramatique de « Charlie Hebdo », la fréquentation sur lemonde.fr a même bondi de 65 %, frisant les 125 millions de visites.
Ces performances permettent au groupe Le Monde de limiter ses pertes opérationnelles à un peu plus de 3 millions d’euros en 2014, selon sa direction. Sans ses rotatives en cours de fermeture, le groupe aurait même été à l’équilibre opérationnel, assure Louis Dreyfus, ajoutant viser pour l’an prochain un résultat de 5,6 millions. Hors imprimerie, toujours... Nos revenus en provenance du numérique payant ont doublé en 2014, la marge de notre activité numérique dépasse les 25 % et cela continue de progresser en revenus et en marge », note Louis Dreyfus.
Les journalistes vont travailler davantage
L’an dernier, Le Monde a augmenté de 10 % le prix de son abonnement numérique (désormais à 17,90 euros), alors même que les sites d’information sont soumis à une TVA de 2,1 % depuis février 2014, contre 20,6 % auparavant. Autre source d’économie, la fusion des statuts des rédactions « print » et « Web » est enfin achevée. Les journalistes ont accepté de travailler 205 jours par an, soit 12 jours de plus. Une négociation de la même teneur est actuellement en cours avec les salariés non-journalistes.
Après avoir lancé ces derniers mois sur le Web « Pixels » et « Les Décodeurs », puis « Le Monde Afrique » en janvier, « Le Monde » va continuer à investir dans le numérique en inaugurant autour du 10 avril un journal du matin, disponible uniquement sur smartphone. Il sera gratuit pour les abonnés et fonctionnera en modèle « freemium » pour les autres. L’idée, « c’est d’abord d’inventer une offre matinale pour “Le Monde”, une première, de fidéliser nos abonnés en améliorant la valeur perçue de l’abonnement et en créant une nouvelle offre pour un nouveau public, plus jeune », souligne Louis Dreyfus. L’an dernier, un premier projet avait été rejeté lors d’un conseil de surveillance. Il s’agissait d'un journal du soir destiné aux tablettes.
Election du directeur
Mais, à vrai dire, en ce moment, le principal sujet de conversation boulevard Blanqui concerne le processus en cours d’élection du directeur du « Monde ». Alors que son intérim devait initialement s’achever en décembre, Gilles Van Kote est toujours aux manettes. Il le restera au moins jusqu’à fin mars ou début avril, date du prochain conseil de surveillance. Mi-janvier, il s’est officiellement porté candidat à sa propre succession. Pour l’instant, les actionnaires Xavier Niel, Mathieu Pigasse et Pierre Bergé demeurent silencieux sur leurs intentions. Ce sont eux qui doivent choisir leur directeur, avant de le soumettre à l’approbation de la rédaction.
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