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09/02/2015

La "numérique" attitude !

En Bretagne, la démarche "numérique" est en avance sur le reste du pays !

Photo de Kiberen 56

Quiberon par Kiberen 56.jpg

Sur deux pieds... dans certaines collectivités locales et bien sûr, dans les entreprises privées !  Les frères Guillemot illustrent bien cette réussite, qui se poursuit dans des domaines inexplorés (Google Glasses).

Dans les collectivités locales, Vannes est un exemple, suivie de La Trinité sur Mer (3 @)...

A quand Saint Pierre Quiberon ?


Numérique à Vannes, une ville cinq @

Télégramme du 9 février 2015

Depuis 1998, la ville de Vannes s'est engagée pour le label Villes Internet.

 

 (Photo archives)

 Marc Revel

Une nouvelle fois, la huitième, Vannes a reçu cinq @, plus haute distinction possible, venues saluer l'engagement et l'accompagnement de la Ville, auprès des Vannetais et des agents, dans la révolution numérique.

 Il y a Vannes la sportive, Vannes la touristique, Vannes la nautique, mais aussi, on l'oublie souvent, Vannes la numérique, qui vient donc de recevoir pour la huitième année la plus haute distinction du label Ville Internet, avec cinq@. Mieux, elle se classe première ville bretonne devant Fréhel, Saint-Sulpice-la-Forêt 4@, La Trinité-sur-Mer 3@et Elven 2@ (pour sa première participation) dans la catégorie Villages Internet.

Engagée auprès du label Villes Internet

 C'est à Mérignac que cette récompense lui a été remise, mardi dernier, en présence d'Anne Le Dirach, maire-adjointe en charge de la communication, des systèmes d'information et du développement numérique de la ville de Vannes et Axelle Lemaire, secrétaire d'État chargée du numérique. Vannes participe au label Villes Internet depuis 1998, année de création de l'association

Villes Internet.

 Elle fait partie des 241 collectivités distinguées en 2014. Comme le reconnaît l'association, « sur le plan du numérique, la Ville investit donc depuis longtemps dans ce secteur en s'emparant aussi bien des sujets de l'aménagement du territoire, des usages que des services ». Ainsi reconnue pour « son dynamisme en la matière », elle continue « d'oeuvrer au quotidien dans la lutte contre toutes les fractures numériques » et « dans l'intérêt de ses administrés ». Cette distinction souligne le résultat d'un travail constant de la Ville en faveur des usages innovants du numérique au bénéfice des administrés comme de son administration.

Ce sont en effet près de 150 initiatives qui étayent, chaque année, un dossier soumis aux membres du jury du label.

Et pas question de relâcher ses efforts, tant en termes de nouveautés que d'accompagnement. Une terre d'innovation Villes Internet estime que Vannes « est une terre d'innovation. De nouvelles idées, dans des domaines très différents, apparaissent ou sont développées régulièrement. C'est dans cet esprit que travaillent aussi les élus municipaux en charge du numérique. Des actions nouvelles et novatrices sont lancées. Elles visent à améliorer le quotidien des usagers par les technologies. Elles concernent le plus grand nombre, dans l'intérêt général ».

 L'exemple de la médiathèque de Beaupré-Lalande l'illustre ainsi (voir par ailleurs).

 En parallèle, la ville a reçu une mention spéciale éducation. De quoi ravir Anne Le Dirach. Après avoir salué le travail de son prédécesseur, Pierre Maréchal, elle a expliqué devant Villes Internet, que cette mention éducation s'intégrait pleinement dans la logique d'accompagnement. Internet au service de l'Éducation nationale La Ville ayant fait le constat que l'utilisation d'Internet dans la sphère privée, par les plus jeunes, avait un impact sur le comportement et les résultats scolaires, et en partenariat avec l'Éducation nationale, la municipalité a donc décidé de lancer une campagne de sensibilisation auprès des élèves de primaire de toutes les écoles de la ville. Initiative nécessaire et donc saluée pour son intérêt, dans un contexte qui oblige les villes à s'adapter, voire à devancer, la révolution numérique.

 En complément

 Les médiathèques montrent l'exemple

 Les médiathèques viennent illustrer l'investissement, financier, mais aussi politique, de la ville dans le numérique. D'ores et déjà, les structures existantes proposent des équipements informatiques en libre-service et des contenus en ligne. Mais la donne va évoluer. Prévue pour ouvrir en mai 2015, la médiathèque de Beaupré-Lalande sera résolument tournée vers le numérique, quand Menimur (elle aussi en chantier) touchera plutôt la jeunesse, et que celle du Palais des arts garde une vocation Bretagne et patrimoine. Beaupré-Lalande sera ainsi spécialisée dans le numérique, en fournissant aux abonnés un bouquet de services étoffé et accessible 24 h sur 24 et 7 jours sur 7, via le Web.

Une offre d'abonnements en ligne plus étendue

Cette évolution numérique s'adressera d'un côté aux utilisateurs. L'établissement disposera d'un espace libre-service équipé de six micro-ordinateurs fixes, mais surtout de quinze liseuses en libre-service et de dix tablettes tactiles pour accéder aux contenus. Le nouveau portail des médiathèques sera inauguré au lancement du nouvel équipement. Il sera plus ergonomique et proposera plus de fonctions pour les visiteurs ou les abonnés.

L'offre d'abonnements en ligne sera très largement étendue puisqu'elle se substituera totalement aux habituels CD et DVD qu'on ne trouvera plus dans cette médiathèque. C'est la Ville qui va souscrire à des abonnements aux journaux, revues, livres téléchargeables, autoformation (informatique, bureautique, droit...), contenus audio, films à la demande, ressources ludo-éducatives.

 D'autre part, le numérique accompagne également les agents.

 L'identification des ouvrages et la gestion des prêts-retours ne se feront non plus avec les traditionnels codes-barres mais grâce à la technologie RFID, automatisation par radiofréquence, qui va permettre de libérer le personnel des médiathèques qui pourra dès lors mieux accueillir, renseigner et conseiller le public. Ce système sera étendu aux autres médiathèques.

 Des exemples d'actions numériques

La téléphonie.

 En 2013, la mairie a lancé plusieurs chantiers de modernisation de son système d'information. Sur le plan des réseaux et télécommunications, un projet majeur concerne la nouvelle téléphonie qui nous fait basculer vers un système de communications unifiées. 800 téléphones sont ainsi en cours de remplacement. L'objectif, efficience des agents et amélioration des accueils téléphonique, grâce à de nouveaux logiciels et une meilleure interactivité dans le travail.

Les visites audioguidées.

 Les visites audioguidées correspondent à des enregistrements de trois ou quatre minutes téléchargeables gratuitement sur un téléphone portable ou un lecteur Mp3 depuis le site de la mairie ou celui de l'office de tourisme. Elles proposent la découverte de cinq lieux au patrimoine intéressant. Les agents du service patrimoine historique ont écrit cinq scénarios décrivant des lieux particuliers de la ville : les remparts, l'église Saint-Patern, La cohue et la cathédrale, le Château-Gaillard, le port. Des acteurs ont alors prêté leurs voix pour enregistrer des séquences. Le public jeune est adepte de ce type de contenus. Il le préfère aux visites plus traditionnelles. L'outil est apprécié et très utilisé par les personnes mal et non-voyantes. 400 visites par mois sur la fiche. Les visites sont fournies en plusieurs langues, ce qui est atout pour l'accueil des publics étrangers.

 Le ". BZH".

Symbole de son attachement à ses racines, mais aussi de sa place forte du numérique, Vannes, avec Quimper, est la première ville à disposer de site Internet avec une extension made in Breizh, www.gwened.bzh

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes/numerique-une-ville-cinq-09-02-2015-10521168.php

 

 

Christian Guillemot, le numérique, une chance historique pour la Bretagne

 

Télégramme du  7 février 2015

 

Propos recueillis par Flore Limantour

 

 

 

 

(Photo François Destoc)

 

Des cinq frères Guillemot, fondateurs d'Ubisoft et dirigeants d'un groupe mondial du jeu vidéo, Christian est le cadet.

 

Grand défenseur d'une Bretagne forte à cinq départements, l'« enfant de Carentoir » souhaite faire émerger des start-up du numérique sur le territoire breton.

 

 A l'image d'AMA, sa société pionnière dans la commercialisation d'applications pour les lunettes Google glass destinées aux médecins. Vous venez de créer une nurserie d'entreprises à Malestroit (56) pour favoriser l'émergence de start-up du numérique.

 

 Êtes-vous certain que c'est bien le lieu pour séduire les jeunes talents ?

 

 La Bretagne est richissime en jeunes ou moins jeunes très bien formés, qui ont des projets. Des jeunes convaincus qu'ils ne peuvent pas les réaliser hors de la Californie ou de l'Asie. Il est important qu'on leur envoie un signe fort avec l'implantation de nurseries ou cantines numériques pour les booster à devenir des champions internationaux dans leur métier. Il y a là une opportunité historique pour la Bretagne de créer de la richesse sur nos territoires plutôt qu'à l'étranger. J'en suis persuadé, dans cinq ans un tiers des emplois seront concernés par le numérique. Dommage qu'il soit de bon ton dans les familles bretonnes de voir leurs enfants partir travailler hors de France.

 

 Le numérique ne demande aucune infrastructure, à part des lieux éclairés, du chauffage, du très haut débit et des partenaires. Aux voeux d'Emmanuel Macron et d'Axelle Lemaire, j'ai beaucoup aimé le discours positif et conquérant qu'ils ont tenu sur le numérique et le dispositif de la French Tech.

 

 Mais je suis inquiet pour la Bretagne.

 

 Pour accompagner les jeunes, il faut que les entrepreneurs bretons relèvent le défi du numérique là où ils sont installés, qu'ils créent de nouvelles structures labellisées French Tech, comme c'est le cas à Rennes, Malestroit ou La Gacilly avec Jacques Rocher. La pointe de la Bretagne a des projets avec la West web valley. Je vais les rencontrer. Il ne faut pas rater le train du numérique.

 

 On vous a vu défendre la Bretagne à cinq départements à l'Assemblée nationale et manifester contre la partition de la Bretagne historique à Rennes.

 

 En vivant à l'heure mondiale, peut-on rester farouchement breton ?

 

 J'ai toujours eu la conscience d'être breton, même si pour mes parents, il fallait avant tout faire de bonnes études et ne pas être trop proche du milieu breton. Plus jeune, j'ai joué de la flûte irlandaise, un peu de bombarde et de la cornemuse. Mes frères passaient en boucle le disque d'Alan Stivell à l'Olympia, ça m'a beaucoup marqué. Et puis j'ai découvert dans les livres, une histoire vaste et intéressante que l'on ne m'avait jamais apprise. Comme si une culture avait été superposée à la nôtre avec l'aide bienveillante des parents qui croyaient bien faire. Aujourd'hui, je déplore que l'on ait, en plus, privé la Bretagne de Nantes, sa capitale économique. J'ai conscience que ça dérange ceux qui voudraient enfermer la Bretagne dans une image vieillotte, quand je me positionne sur le terrain économique... Mais je pense que les chefs d'entreprise devraient davantage participer aux collectivités territoriales, comme je le fais avec la communauté de communes du Val d'Oust et de Lanvaux.

 

 Il y a trente ans, avec vos frères, vous avez créé à Malestroit un groupe aujourd'hui mondialement connu, notamment via Ubisoft. Comment vous est venue cette intuition que le marché du jeu vidéo connaîtrait un tel développement ?

 

 Je sais que pour beaucoup de gens, ça paraît impossible de créer une entreprise internationale à Carentoir (56). Au départ, il ne s'agissait que d'une activité annexe et transitoire. Nous avons tous fait des écoles de commerce.

 

 Quand l'entreprise familiale de négoce de produits du sol destinés à l'agriculture a connu des difficultés, dans les années 80, il a semblé naturel aux aînés de passer quelques années à Carentoir pour redresser la barre. Ils venaient tout juste de finir leurs études et avaient participé à des clubs d'informatique très en vogue à l'époque.

 

 On a commencé par vendre des ordinateurs aux écoles et aux entreprises, puis des jeux vidéo. Notre croissance a connu une progression de 40 % par mois, c'était grisant !

 

 En 1984-1985, notre nouvelle activité a gagné physiquement 20 m² par semaine sur celle du négoce d'aliment du bétail, de sable, gravier, fuel, etc. L'entrepôt de stockage s'est finalement transformé en open space.

 

 Guillemot international software est né fin 1985.

 

 Juste avant Ubisoft début 1986. Puis sont venues Gameloft, Longtail studios Inc, etc. Aujourd'hui chacun dirige la société qu'il a contribué à créer. Chaque société a la même structure capitalistique. Nous sommes tous actionnaires à parts égales et membres du conseil d'administration de toutes les sociétés. Au total, nous avons 20.000 salariés dans le monde.

 

 La dernière société du groupe, AMA, créée à votre initiative, est l'une des dix entreprises au monde certifiées par Google pour les Google glass.

 

 Mais ces lunettes viennent d'être retirées du marché. Comment voyez-vous l'avenir ?

 

 Advanced Mobile Applications, AMA, est au départ un éditeur et producteur de jeux pour téléphone mobile, tablette et télévision pour grand public. Nous nous sommes rapidement rendu compte que les Google Glass n'étaient pas idéales pour les jeux. C'est d'ailleurs pourquoi, Google les a retirées du marché grand public. En revanche, elles auront un impact important dans les applications métiers. Avec notre application médicale, le docteur Colin de la clinique Saint-Grégoire a réalisé une première mondiale de télémédecine, en formant en direct un chirurgien au Japon, il y a une semaine. Le docteur Lembé Lembé, spécialiste des plaies chroniques, a pu favoriser la guérison à distance de résidants d'Ehpad. Le docteur Boudjema du CHU de Rennes a travaillé sur la problématique de l'évaluation des greffons à distance. Le docteur Gauverit s'est montré intéressé par l'utilisation de Google glass par les infirmières en cardiologie pour réduire le temps d'intervention dans le cas d'AVC...

 

Depuis quinze jours, nous sommes prêts pour la diffusion de kits de télémédecine. Avec pour objectif de devenir le leader mondial de la télémédecine et de la téléassistance avec les lunettes connectées. Dans nos métiers, on n'existe pas si on n'est pas le leader mondial.

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/bretagne/christian-guillemot-le-numerique-une-chance-historique-pour-la-bretagne-07-02-2015-10518651.php

 

 

 

 

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