Les Secrets de Saint Pierre

 

Départementales, mode d'emploi

 

Télégramme du  4 février 2015 

 

Gérard Pierre (canton de Quiberon), Marie-Jo Le Breton (Auray) et Bernadette Desjardins (Pluvigner) : trois conseillers sortants qui se représentent. À quelques semaines des élections départementales (22 et 29 mars), le redécoupage des cantons, les interrogations et les nouvelles répartitions des compétences donnent à ce rendez-vous un caractère surréaliste.

 

 Trois conseillers généraux sortants (qu'on appellera bientôt conseillers départementaux) s'expriment et analysent la réforme, les enjeux et les nombreuses inconnues... Cantons. Les électeurs s'apprêtent à élire des binômes mixtes selon un nouveau mode de scrutin et dans de nouvelles circonscriptions redécoupées.

 

 Marie-Jo Le Breton (qui sera associée à Michel Jalu sur Auray) : « Le canton d'Auray perd deux communes (Le Bono et Plougoumelen) mais globalement, il y a une cohérence. Il n'y a pas de charcutage comme cela a pu être le cas ailleurs ».

 

 Gérard Pierre (associé avec Karine Bellec) : « Le canton de Quiberon intègre le canton de Belz et celui de Belle-Ile : au lieu de sept communes, on passe à seize avec 35.000 habitants. C'est un changement de taille mais, je pense, plutôt harmonieux. C'était déjà un canton lié à la mer, au tourisme, à la pêche avec des liens forts entre les communes... »

 

Bernadette Desjardins (en binôme avec Dominique Le Vouedec, maire de Gâvres) : « Le canton de Pluvigner-Gâvres doit encore être présenté aux électeurs mais j'y vois pas mal d'atouts. Nous avons déjà une certaine chance de pouvoir conserver une partie de ce canton à l'identique ». Proximité. Le conseiller général est un élu proche de ses électeurs. Le redécoupage, avec des territoires étendus et appartenant parfois à d'autres pays ou communauté de communes, pourrait nuire à cette idée de proximité.

 

Marie-Jo Le Breton et Gérard Pierre : « C'est pour cela que nous avons un binôme : afin d'être présent sur l'ensemble du territoire. Le conseiller général doit rester un élu de proximité, être à l'écoute et aller vers ceux qui sont dans le besoin pour améliorer la vie des citoyens. Mais cette élection est en effet particulière car elle sera à la fois une élection de proximité et une élection nationale. Pour la première fois, l'ensemble des cantons seront renouvelés en même temps (et non plus par moitié), c'est donc l'ensemble des partis politiques qui seront concernés ».

 

 Bernadette Desjardins : « Nous allons conserver notre proximité avec l'association des élus. Je pense qu'un binôme, ce n'est pas deux, mais 1 + 1. Il faut aussi associer les suppléants : nous allons vraiment travailler à quatre. Pour ce qui est du rattachement de certaines communes à d'autres communautés de communes (Gâvres et Lorient agglomération), je pense au contraire que cela donnera une richesse et de nouvelles ouvertures au canton. Nous aurons une vision plus large pour porter la parole du Département ».

 

 Compétences.

 

 Élus pour un mandat de six ans, les futurs conseillers départementaux siégeront au conseil départemental dont le champ de compétences est actuellement en discussion au Parlement. De grosses inconnues, donc...

 

Gérard Pierre : « Il y a eu beaucoup d'annonces contradictoires ces derniers mois. On s'est beaucoup interrogé sur l'avenir du Département et ses compétences. On a entendu que le Département devait être supprimé, puis que ses compétences seraient transférées à la Région... Cela fait onze ans que je suis au conseil général et je crois qu'on aura toujours besoin de ses élus dans le domaine social, dans l'aide aux personnes âgées, dans la sécurité, dans l'appui aux petites communes... On s'adaptera à la nouvelle donne et aux compétences qu'on nous laissera. Alors oui, le volet développement économique devrait partir à la Région, mais je ne crois pas qu'elle recevra beaucoup plus de nouvelles compétences. Déjà, parce qu'il va falloir que ces grosses entités fusionnent (même si la Bretagne n'est pas concernée) et que tout cela mettra énormément de temps à se mettre en place.

 

 A une autre échelle, vous avez vu ce qui s'est passé pour Auray Quiberon Terre Atlantique, qui a été en gestation trois ans et encore une année en période de rodage... Ça ne se fait pas comme cela ».

 

 Bernadette Desjardins : « Cela ne sert à rien de se lamenter sinon, il vaut mieux ne pas se présenter. Nous aurons peut-être moins de compétences, mais plus de latitudes. Et on exercera les compétences attribuées par le conseil général pour continuer à assurer le mieux possible les services au public ». Incertitudes et risques d'abstention.

 

 G. Pierre et M.-J. Le Breton : « On avance dans notre programme sans savoir quelles sont les compétences que nous allons perdre. Et sans doute qu'au lendemain du second tour, il y aura encore des inconnues. Mais les gens doivent se mobiliser. C'est une élection essentielle qui aura des conséquences sur leur vie quotidienne ».

 

 Cohérence. Gérard Pierre : « N'aurait-il pas fallu attendre et reporter les élections afin de caler les compétences ? Je le pense. Et puis, l'un des objectifs de la réforme était de diminuer le nombre d'élus. Il y a bien eu un redécoupage et une réduction des cantons, mais avec les binômes, on arrive aux mêmes nombres de conseillers ! ».

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