UA-69286360-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/01/2015

Le "cabillaud" russe sous embargo !

 

FINDUS, numéro un de la vente de poisson surgelé en France, risque de boire la tasse en 2015 !

Cabillaud atlantique.jpg

Un euro en baisse par rapport au dollar, un pays fournisseur, qui coupe les approvisionnements vers l'Europe, voici comment un industriel français doit réagir dans des circonstances internationales "mouvementées" et dans un environnement de change "peu stable" ! 

La note du "cabillaud" surgelé en 2015 risque d'être très salée !

Ou comment un cabillaud "russe" a bouché la darse de Saint Nazaire !


 

Findus pris en étau entre le dollar fort et le cabillaud russe

 

Le Figaro du 30 janvier 2015

 

En pleines négociations commerciales, le numéro un français du surgelé appelle les distributeurs à la raison.

 

Keren Lentschner

 

À leur tour, les industriels de l’agroalimentaire pâtissent de la faiblesse de l’euro face au dollar. Si cela représente un atout indéniable pour les entreprises exportatrices, celles qui paient leurs approvisionnements en billet vert sont aujourd’hui fortement pénalisées.

 

Première à tirer la sonnette d’alarme, Findus, numéro un français du surgelé, qui a réalisé 210 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013. Le fabricant des bâtonnets panés Croustibat achète la quasi-totalité de son poisson à des pêcheries norvégiennes et américaines qui facturent en dollar. Il n’en existe quasiment plus aucune vendant du poisson surgelé (l’essentiel du marché) en devise européenne. En quatre mois, le dollar s’est renchéri de 12 % face à l’euro : la note pour l’industriel - qui appartient depuis 2012 à la banque ­JPMorgan, au fonds Highbridge (70 %) et à Lion Capital (30 %) - s’est alourdie de 4 millions d’euros.

 

Tandis que les négociations commerciales annuelles entre industriels de l’agroalimentaire et distributeurs battent leur plein, Findus se sent acculé. D’autant que, cette année, les discussions ont lieu sur fond de baisse des prix : - 2,8 % l’an passé sur les marques nationales.

 

« Nous demandons aux distributeurs une exception commerciale pour les entreprises exposées au dollar et dont le tissu industriel se trouve en France, dit Matthieu Lambeaux, PDG de Findus en Europe du Sud. C’est un cas de force majeure. » Findus aurait besoin de majorer ses tarifs à la grande distribution de 7 % à 10 % pour compenser l’effet de change défavorable.

 

« Racket organisé »

 

Or les négociations commencent souvent ces jours-ci par des demandes de baisses des prix… « C’est un racket organisé », a dénoncé mercredi soir Jean-Philippe Girard, président de l’Association nationale des industriels de l’alimentaire (Ania), qui évoque des demandes de baisses de prix allant de - 2 % à - 18 %. « Si Findus ne réussit pas à passer son augmentation de tarifs, cela générera 7 millions de pertes », déplore Matthieu Lambeaux, dont 70 % du chiffre d’affaires vient du poisson. Il dénonce la singularité française, quand, ailleurs en Europe, le groupe a pu passer de 20 à 30 % de hausses de tarifs.

 

À cela s’ajoute la flambée du prix du poisson, qui représente 80 % des coûts de Findus. Le cabillaud de l’Atlantique, péché en Russie et en Norvège, s’est renchéri de + 35 %. En réponse à l’embargo, la Russie de Vladimir Poutine a stoppé ses exportations vers l’Europe et les États-Unis par mesures de rétorsion. Quant au saumon du Pacifique (+ 15 %), dont la demande mondiale explose, il fait les frais d’une mauvaise pêche à l’été dernier. Les prix du colin ont, eux, pris 5 %.

 

Entre le dollar fort et la flambée du poisson, les coûts de Findus ont progressé de 35 % à 40 %. « On ne peut ignorer la réalité économique mondiale, ajoute Matthieu Lambeaux. Aucune entreprise exposée fortement au dollar ne pourra trouver d’autre solution que d’augmenter ses prix. »

 

 

 

Les commentaires sont fermés.