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23/01/2015

Minitel "honoré", Androïd "adoubé"...

Le Minitel est le premier terminal Internet Grand Public ! (fabrication Française)

Minitel.jpg

A 33 ans de distance (soit plus d'une génération humaine), l'évolution des terminaux Internet est extraordinaire !

Le Minitel, un terminal issu d'une expérimentation sur un écran de télévision, aux caractères reposant sur une norme franco-française (2 éléments par caractère), au modem incorporé asymétrique à très faible débit est distribué gratuitement par France Telecom. Réaction du PDG d'IBM : je ne sais pas fabriquer un terminal gratuit !

Pour faire fonctionner ce terminal avec un serveur IBM, il faut "transcoder" ses caractères en codage EBCDIC, avec les inévitables erreurs d'équivalence... que du bonheur pour les équipes de programmation...

Le Minitel est en France la première expérience du Grand Public avec un terminal interactif, qui en général était cantonné dans les grandes entreprises, l'ouverture vers un "3615" aux milliers d'applications, la recherche dans un annuaire totalement électronique, l'interrogation d'un compte bancaire à distance...le début d'une informatique d'aujourd'hui, présent dans le moindre bourg de nos campagnes, avec un seul inconvénient, le débit analogique asthmatique et un affichage ligne à ligne !

Aujourd'hui, l'interface "graphique" transforme complètement les échanges interactifs avec le réseau internet. La normalisation ASCII, américaine, a mis à la casse celle du Minitel...

Evolution paradoxale, les terminaux d'aujourd'hui sont fabriqués pour la plupart en Asie à des prix très bas. Les "puces", les composants, les écrans, les batteries sont produites également hors de France. Le réseau Internet fonctionne aujourd'hui à des débits  au moins 1000 fois supérieurs au débit analogique du Minitel !

Et comble de l'horreur, Android, un avatar d'Unix, développé par Google, risque de piloter une "Box" de Bouygues, pour assurer l'interface Internet avec le réseau mondial !

La France, en 33 ans, a totalement perdu ses compétences, son rang et son autonomie !


Rennes, le Minitel s'expose jusqu'à samedi

Télégramme du 22 janvier 2015 

(Photo François Destoc)

33 ans après sa naissance en Bretagne, le Minitel est mis à l'honneur lors d'une exposition intitulée "Le Minitel, l'ancêtre d'Internet ?" au sein de la bibliothèque de l'Université de Rennes 1.

 Organisé par Armorhistel, cet événement célèbre les 10 ans de la Mission nationale de sauvegarde et de valorisation du patrimoine scientifique et technique contemporain (PATSTEC). Objet symbolique de l'innovation bretonne, le Minitel, qui comptait près de 25 millions d'utilisateurs dans les années 2000, est montré sous toutes ses coutures.

L'histoire de cette machine de télécommunication dotée d'un écran et d'un clavier est totalement dévoilée : des travaux dans les laboratoires rennais jusqu'à la mort de l'appareil le 30 juin 2012, à Rennes. Exposition gratuite. Au Campus de Beaulieu (bâtiment 40), à Rennes. De 8 h 45 à 19 h, jusqu'à samedi.

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/loisirs/rennes-le-minitel-s-expose-jusqu-a-samedi-22-01-2015-10501259.php

 

 

 

Les opérateurs face à la menace Android dans les box

 

Les Echos du 19 janvier 2015

 

Romain Gueugneau

 

Dans les prochains jours, Bouygues Telecom va commercialiser sa nouvelle box, fonctionnant avec le système d'exploitation mobile de Google, Android. C'est la première fois qu'un opérateur français fait véritablement entrer le géant américain du Web dans nos salons.

 

 

 

 

C'était l'une des dernières forteresses des opérateurs télécoms. Un territoire dont ils avaient gardé jusqu'alors le contrôle. Ce ne sera peut-être bientôt plus le cas. Dans les prochains jours, Bouygues Telecom va commercialiser sa nouvelle box. Baptisée « Miami », elle a la caractéristique de fonctionner avec le système d'exploitation mobile de Google, Android, qui équipe déjà 80 % des smartphones dans le monde. C'est la première fois qu'un opérateur français fait véritablement entrer le géant américain du Web dans nos salons. SFR avait certes sorti un premier boîtier fin 2013, mais il était réservé à une petite partie de la population - seules 100.000 box auraient été écoulées. Avec Miami, Bouygues Telecom compte séduire ses propres clients mais aussi en conquérir de nouveaux. Au risque de faire entrer le loup dans la bergerie et de réduire un peu plus encore le rôle des opérateurs à de simples fournisseurs de tuyaux ?

 

Pour Bouygues Telecom, la question ne se pose pas en ces termes. Intégrer Google dans la box, c'est le sens de l'histoire. Et ceux qui s'y opposent aujourd'hui y viendront très certainement demain. Car une bonne partie du monde numérique tourne de facto sous Android. Le constat est juste : outre les smartphones et les tablettes, l'OS mobile est embarqué dans un nombre croissant d'objets connectés présents à la maison, des montres aux thermostats en passant par la télévision et les vêtements. Dans cet écosystème Google, la box peut voir son rôle s'élargir pour devenir le véritable hub numérique du foyer, capable de faire communiquer tous ces objets ensemble.

 

Embarquer Android dans une box, c'est aussi avoir accès à un univers infiniment riche d'applications, de programmes et de contenus. Aucun opérateur télécoms n'aura jamais les moyens, ni la capacité d'offrir autant d'innovation que Google et les milliers de développeurs qui travaillent sur Android. De nouvelles applications conçues pour la télévision pourront voir le jour avec l'émergence des box Android. Cette ouverture est latente depuis quelques années avec des accès facilités aux services Web sur les box. Mais les opérateurs ont gardé jusqu'à ce jour un certain contrôle sur ces applications.

 

Autre argument en faveur de Google : le prix. En choisissant Android comme moteur principal, un opérateur peut voir sa facture de conception divisée par deux. Le système d'exploitation mobile est en effet gratuit, même s'il nécessite quelques ajustements en termes de développement logiciel. Dans le contexte de marché actuel des télécoms, où les acteurs tentent de reconstituer leurs marges, c'est loin d'être négligeable. Pour un groupe comme Bouygues Telecom, un « challenger » qui tente de rebondir dans le fixe, c'est un levier supplémentaire pour maintenir des prix bas et fragiliser ses concurrents.

 

Malgré ces avantages, les concurrents de Bouygues Telecom ne sont pas prêts à lui emboîter le pas. Et on peut les comprendre. Pour Free, l'inventeur de la box, qui doit présenter un nouveau modèle cette année, il n'est pas question d'abandonner ce savoir-faire, façonné depuis plusieurs années par des ingénieurs maison. La technologie embarquée et l'écosystème construit autour font partie de la marque de fabrique du groupe de Xavier Niel, c'est un facteur de différenciation qu'il paraît impossible aujourd'hui de sous-traiter à un tiers, qui plus est Google, avec lequel les relations ont toujours été compliquées. C'est aussi l'un des secrets de sa forte rentabilité.

 

Chez Orange, il semble également difficile de laisser les clefs de sa box à un autre. Son statut d'opérateur historique ne lui permet pas de changer radicalement de modèle économique, alors même que de nombreux ingénieurs contribuent au développement de sa box. Difficile aussi de critiquer Google et sa propension à échapper au fisc d'un côté, et d'accroître un peu plus sa dépendance de l'autre. Orange tient en outre à la différenciation via l'expérience client. Le groupe, dont la nouvelle box se fait attendre, souhaite garder le plus de contrôle possible sur les contenus et services qu'il souhaite offrir (bouquets TV, vidéo à la demande, etc.). En laissant entrer Google dans la box, c'est un monde totalement ouvert, celui du Web, plus difficile à maîtriser, qui s'offre aux utilisateurs. Chez Numericable-SFR, où l'on mise beaucoup sur la force du nouveau propriétaire dans la télévision, il paraît aussi peu probable que l'on laisse plus d'espace à un acteur comme Google. Pour les opérateurs, l'enjeu réside surtout dans la relation qu'ils ont su nouer avec leurs abonnés. Rester maître du développement de sa box, c'est aussi conserver un maximum de données sur les clients, leurs habitudes de consommation, et tout ce qui peut permettre de faire évoluer les services. Ce genre d'information est devenu un véritable trésor que les opérateurs auront du mal à partager. Avec Android et Google, difficile de savoir l'exploitation qui sera faite de ces données. Elle pourrait l'être à des fins publicitaires.

 

Reste à savoir combien de temps les opérateurs télécoms pourront résister face aux géants du Web. Cela fait déjà plusieurs années que Google tente de percer dans le monde de la TV. Outre les box, il tente de revenir à la charge via les fabricants, avec de nombreux téléviseurs présentés au CES de Las Vegas qui embarquaient Android TV, son OS dédié. Le moteur de recherche n'est pas seul. Amazon tente, lui aussi, de se faire une place sur le marché. S'il commercialise sa propre box, avec un accès privilégié à des films, des séries ou des jeux, il est aussi devenu un producteur à succès, comme en témoigne les prix remportés aux Golden Globe dimanche soir. Les opérateurs sont prévenus : l'étau se resserre.

 

Les points à retenir

 

Une bonne partie du monde numérique tourne de facto aujourd'hui sous Android.
Dans cet écosystème, les box pourraient voir leur rôle s'élargir et devenir de véritables hubs numériques du foyer, faisant dialoguer ensemble les objets connectés.
Pourtant, les concurrents de Bouygues Telecom ne semblent pas prêts à abandonner leurs propres technologies.
La question du contrôle des données client et de leurs habitudes de consommation reste centrale.

 

 

 

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