31/12/2014
A chacun son bateau...
La Barcelona World Race part en fin d'année 2014, 8 équipages en double sur 60 pieds !
Une course, que connaît bien Jean-Pierre Dick, qui se ménage pour la solitaire du tour du monde...
A Vannes, le bateau de Gilles Rialland, architecte, est plus souvent au port qu'en traversée !
"Vent de Galerne" est une très belle maison !
Barcelona World Race, c'est parti pour le grand huit
Télégramme du 31 décembre 2014
Aline Merret
Jean-Pierre Dick, double vainqueur de la Barcelona en 2008 et 2011, devra laisser son trophée.
16 marins le convoitent. Huit duos, huit monocoques 60 pieds, 23.000 milles et trois caps (Bonne Espérance, Leeuwin et Horn) devant les étraves et « 82 à 85 jours de mer si la météo est favorable », selon Jacques Caraës, directeur de course : voilà le programme de la 3e Barcelona World Race qui partira cet après-midi à 13 h de Barcelone.
C'est dans un flux de sud très faible et complexe que les 16 marins (dont une seule femme Anna Corbella) prendront la mer cet après-midi. Après un petit parcours le long de la plage de Barceloneta, les 60 pieds mettront le cap sur Gibraltar. La sortie de la Méditerranée, distante de 538 milles, va permettre à chacun de se mettre dans le rythme. A Gibraltar en trois ou cinq jours « Ils devraient atteindre ce premier passage après trois jours environ », lâchait Jacques Caraës, directeur de course pour la première fois. « Trois ou cinq jours, ça va dépendre de la situation en Mer d'Alboran », racontait Jean Le Cam. Sébastien Audigane confirmait : « Au début, on ne devrait pas avoir beaucoup de vent, ça devrait forcir dans la nuit jusqu'à Palma. Ça faiblit à nouveau en mer d'Alboran, comme d'habitude, avant que la pression ne remonte avant Gibraltar mais c'est de la glissade un peu molle. Ce sera du portant donc c'est bien. Il ne faudra pas se faire décrocher. On ne prendra pas de risques par rapport à la flotte. » Il veut éviter de se faire empétoler à cause d'un petit décalage, comme il y a quatre ans où il avait vu Jean-Pierre Dick prendre 300 milles d'avance.
Météo compliquée
Même si la route sera encore longue, un bon départ, c'est toujours bien pour le moral. Caraës : « En 2007, il y avait 14 bateaux, cette année, ils sont un peu moins nombreux. »
Dans le prolongement de La Rambla, huit monocoques sont amarrés au ponton.
A 13 h, ils prendront le large. Hier, sous le soleil espagnol, la pression était montée de plusieurs crans : les regards étaient plus lointains, les sourires un peu plus figés. Après un dernier briefing départ, chaque duo s'est penché sur la météo qui ne va pas être très simple dans les premiers jours et il pourrait y avoir des écarts dès Gibraltar. Mais ce ne sera que l'introduction : « Ce qui attire les marins sur un tour du monde, c'est la dimension du parcours. Ce sont des marins mais aussi des gens de l'extrême. Ils aiment aller au bout des choses. Donc la dimension d'un tour du monde reste quelque chose de très particulier où il y a ce mélange très fort de compétition mais aussi d'une espèce de tout-terrain où il y a de la casse, de la fatigue, peut-être qu'ils ne vont pas bien s'entendre parce qu'ils sont deux à bord. C'est peut-être plus compliqué à deux que tout seul », précisait Jacques Caraës, avant d'ajouter : « Pouvoir pousser les bateaux dans certains retranchements si les conditions le permettent, ça peut être des moments encore plus fantastiques que tout seul. » Rendez-vous en avril Les premiers sont attendus début avril. « Pour gagner, il faut de la réussite et réussir à instaurer un vrai travail d'équipe pour bâtir une stratégie commune », révèle le double vainqueur Jean-Pierre Dick.
Les huit engagés :
Bernard Stamm - Jean Le Cam (Cheminées Poujoulat) ; Jörg Riechers - Sébastien Audigane (Renault Captur) ; Bruno et Willy Garcia (We are Water) ; Alex Thomson - Pepe Ribes (Hugo Boss) ; Nandor Fa - Conrad Colman (Spirit of Hungary) ; Anna Corbella - Gerard Marin (Gaes Centros Auditivos) ; Guillermo Altadill - José Muñoz (Neutrogena) ; Aleix Gelabert - Didac Costa (One Planet, One Ocean & Pharmaton). Départ aujourd'hui (13 h)
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Il a choisi de passer Noël sur leur bateau dans le port de Vannes
Ouest France du 24 décembre 2014
L’architecte Gilles Rialland travaille à son cabinet, rue Saint-Vincent, mais vit sur un voilier, dans le port. Il a réalisé son rêve né sur les berges de la Seine. Voici quatorze ans, Yolanda et Nout ont quitté les Pays-Bas afin de parcourir le monde. Ils ont préféré hiverner à Vannes pour son port abrité, au cœur de la ville.
Portrait
Dans les années 1980, alors jeune architecte installé à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, Gilles Rialland rêvait de vivre sur une des péniches ancrées sur la Seine, devant son cabinet. Trois décennies plus tard, il réussit à concrétiser ses envies. Car si son bureau est implanté près de la porte Saint-Vincent à Vannes, pour rien au monde il ne voudrait loger ailleurs que sur son voilier Vent de Galerne amarré dans le port, au fond du golfe du Morbihan. « Ce bateau long de 15 m est ma maison depuis 1991. D’ailleurs, l’adresse inscrite sur mon passeport est la capitainerie du port. C’est là que j’y récupère mon courrier chaque jour. Ce choix de vie a ses contraintes mais il présente tellement d’atouts et procure tant de satisfaction » , sourit ce plaisancier. C’est le quinzième Noël que Gilles Rialland va passer dans cet intérieur douillet, coloré par la chaleur du bois et du cuivre. Un véritable havre de paix, à deux pas de l’agitation de la ville. « Ici, je me sens entre mer et terre. Prêt à partir naviguer chaque week-end ou presque et déjà un peu à la campagne avec la verte promenade de la Rabine. »
Un extraterrestre
Gilles Rialland vit en permanence dans ce voilier où la descente, avec ses six marches, peut paraître raide mais permet d’y séjourner debout, sans avoir à courber le dos comme dans nombre de navires trop étroits. « J’y ai trois cabines confortables, un salon suffisamment vaste pour accueillir jusqu’à huit amis et une cuisine fonctionnelle pour préparer un repas copieux. Les rangements sont bien conçus, mais quand on vit dans un tel espace ,il faut savoir établir des priorités, être organisé et aller à l’essentiel. Par exemple, je sais qu’i l m’est ainsi impossible de conserver tous les livres que je lis ou d’y accrocher des tableaux de valeur. » Car si ce bateau lui sert de toit au quotidien, il reste avant tout un moyen de naviguer toute l’année. « L’an dernier entre Noël et le Nouvel an, j’étais parti à Belle-Ile où je me sens vraiment chez moi car j’y ai construit la gare maritime, le collège et la Poste » , se plait à souligner
Patrick CERTAIN.
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