25/12/2014
ENA, une quatrième année au Vatican ?
La "Pathologie du pouvoir" est un mal, qui atteint nos élites franchouillardes...
Notre François à nous vient de décider une réforme importante de l'ENA. La quatrième année, après Strasbourg, sera menée au Vatican, sous la baguette de buis du père François...
Le "terrorisme du potin" n'éclaboussera plus le perron de l'Elysée, la "schizophrénie existentielle" sera chassée de Bercy, la "face de funéraille" sera proscrite au Ministère de la Santé, l'"Alzheimer spirituel" sera banni au Ministère de l'Education Nationale...
Au fond, notre Président actuel n'a certainement pas l'envergure d'un "Jésuite de combat" !
La charge ultra-violente du pape François contre la Curie
Les Echos du 22 décembre 2014
« Alzheimer spirituel », « terrorisme des bavardages », « schizophrénie existentielle » , « narcissisme faux »... Le pape a affirmé que les membres de la Curie souffraient de maladies qu’il fallait guérir.
Le pape François a dressé lundi un « catalogue » de quinze maladies qui menacent le haut clergé, et plus particulièrement la Curie, dans une discours d’une sévérité sans précédent condamnant la mondanité, l’hyperactivité, les rivalités, les bavardages, les calomnies, et la zizanie. Ce discours annuel de voeux aux membres de la Curie (le gouvernement de l’Eglise), dans lequel il les a conviés à « un vrai examen de conscience », avait lieu dans le cadre très solennel de la Salle Clémentine au Vatican, devant les cardinaux réunis dans un grand silence.
Ensuite, dans l’immense Salle Paul VI, Jorge Bergoglio a innové en saluant, dans une ambiance au contraire très festive, les employés du Vatican et leurs familles. Il a rendu hommage aux « invisibles » qui permettent au Vatican de fonctionner jour après jour.
Quinze maladies
Mais auparavant, après avoir brièvement remercié cardinaux et évêques pour les services rendus dans l’année écoulée, le pape argentin a estimé que, comme « tout corps humain », le Curie souffrait « d’infidélités » à l’Evangile et était menacée de « maladies », qu’il fallait apprendre à « guérir ».
Il a alors exposé « un catalogue » de ces maladies, pour que la Curie devienne « chaque jour plus harmonieuse et unie ». Il en a cité quinze, employant des formules-choc comme « l’Alzheimer spirituel », « la fossilisation mentale et spirituelle », « le coeur de pierre, « le terrorisme des bavardages », « la schizophrénie existentielle » , « le narcissisme faux », « la planification d’expert-comptable », « les rivalités pour la gloire », « les « faces funèbres », « l’orchestre qui émet des fausses notes »...
« Esclaves d’idoles »
« La guérison est la fruit de la prise de conscience de la maladie », a conclu le pape, en appelant les évêques et cardinaux à laisser « l’Esprit saint » inspirer leurs actions, à « ne pas vouloir le domestiquer », et à ne pas compter seulement sur leurs dons intellectuels ou organisationnels. Il y a toujours la tentation de « se sentir immortel », a-t-il observé, conseillant aux prélats d’aller dans les cimetières où « sont tant de personnes qui se considéraient indispensables ». Il leur a aussi conseillé, lui qui ne prend jamais de vacances, d’éviter la « maladie » de la suractivité de ceux « qui s’enfouissent sous les dossiers ».
Certains autres « dépendent totalement de leurs passions, caprices et manies, ils se construisent des murs autour d’eux, devenant de plus en plus esclaves d’idoles », a-t-il critiqué. « Les prêtres sont comme des avions. Ils font la une quand ils tombent », a-t-il noté, sans jamais mentionner aucun fautif en particulier.
« Homicide de sang-froid »
Fustigeant particulièrement la calomnie, qui peut équivaloir à un « homicide de sang froid », il a évoqué notamment le cas passé au Vatican d’ « un prêtre qui appelait les journalistes pour raconter et inventer des choses privées sur ses confrères. Pour lui, ce qui comptait c’était d’être sur la première pages des journaux, et de se sentir puissant, le pauvre! »
Après ce discours reçu comme une douche froide, François a salué un à un les cardinaux, dans une ambiance lourde, malgré les amabilités de façade.
François, qui a expliqué à plusieurs reprises qu’il se sentait quelquefois « anticlérical », a engagé depuis son élection en mars 2013 une profonde réforme de la Curie, qui se heurte à de nombreuses oppositions internes et suscite de nombreuses inquiétudes. Cette réforme en cours ne devrait pas se conclure avant 2016.
La fin du pontificat de Benoît XVI avait révélé l’étendue des intrigues, du carriérisme, et des manoeuvres dans le dos du pape.
François
Pour son deuxième discours de Noël devant la curie depuis son élection, le pape François n'a pas opté pour la langue de buis. Son homélie, une engueulade plutôt, a laissé les dignitaires du Vatican pantois, qui l'ont d'ailleurs mollement applaudi. Il faut dire que le Saint-Père venait de leur asséner la liste des quinze maux qui les affligent à ses yeux. Parmi lesquels, selon ses termes, la « pathologie du pouvoir », bien connue de toutes les organisations, le « terrorisme du potin », meurtrier dans le « village » que constitue l'administration vaticane, « l'Alzheimer spirituel », qui fait perdre à certains prélats le vrai sens de leur mission, et la « schizophrénie existentielle », qui leur enlève du visage le sourire de la grâce. Au point que le pape s'agace de leur trouver une « face de funéraille ». Ce discours au vitriol avait un petit air de revanche deux mois après un synode où les 250 évêques réunis à Rome avaient bloqué les assouplissements de la doctrine de l'Eglise sur la famille souhaités par François. Mais en cette fin d'année, le pape est en position de force. Le rapprochement spectaculaire entre les Etats-Unis et Cuba est attribué par toutes les parties à sa médiation. Il reste en pointe sur la question de la pauvreté et des inégalités, ce qui en fait une des personnalités les plus populaires de la planète. Le moindre de ses propos, sur l'âme des animaux, le chômage des jeunes ou l'existence du démon met en émoi les réseaux sociaux. Sa visite l'an prochain aux Etats-Unis s'annonce déjà comme un triomphe. Jusqu'où ira ce jésuite de 88 ans, 276e successeur de saint Pierre, dans son entreprise de rénovation ? Tout Rome s'interroge mais sans grand espoir de réponse car, comme on dit là-bas, « seul Dieu sait ce qu'il y a dans la tête d'un jésuite ».
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