03/12/2014
Air France et Transavia, luxe et low cost ?
Transavia France est moins "low cost" que ne l'était Transavia Europe !
La plupart des compagnies "low cost" font travailler "plus" et rémunèrent "moins" ! Le droit français du travail, appliqué à du personnel volant, pèse de toutes ses charges sociales sur le prix de revient d'un pilote...
Le Président d'Air France, compagnie française, avait bien envisagé de "localiser" ses pilotes hors de France pour bénéficier du statut "local" et non du statut d'expatrié ! Tansavia Europe était un peu le "pavillon de complaisance", le joker pour entreprendre du "low cost" à l'extérieur du pays !
Le SNPL, syndicat poujadiste des commandants de bord d'Air France, a obtenu sa capitulation sur le tarmac ! exit Transavia Europe, voici Transavia France, nouvelle version...
Par un tour de passe-passe, le personnel passe d'un statut "suspendu" à un statut "low cost", moyennant une "soulte" appréciable...
Les pilotes, dans le brouillard, semblent mordre à l'hameçon" !
Madame, Monsieur,
La grève déclenchée lundi 15 septembre vient enfin de s'achever. Nous vous renouvelons nos sincères excuses pour les difficultés occasionnées par cette situation.
Par delà le mécontentement, un grand nombre d'entre vous nous a adressé des messages d'encouragement et de soutien. Nous tenons à vous en remercier chaleureusement.
Parce que ce conflit a perturbé vos activités et vos vies, nous vous devons des explications.
Le marché du transport aérien a changé, votre façon de voyager a changé et c'est à nous de nous adapter. La demande pour les vols low costs / à bas prix connait une croissance régulière en Europe et en France, et tant que notre offre adaptée à ce segment était insuffisamment développée, cette croissance ne profitait qu'à nos concurrents.
Nous allons maintenant accélérer le développement de Transavia, la compagnie low cost du groupe Air France-KLM et lutter à armes égales avec la concurrence. Ce projet est vital pour notre Groupe c'est pourquoi même si nous avons tout fait pour que la grève s'arrête au plus vite, nous n'avions pas le droit d'y renoncer.
Le développement de Transavia en France est une bonne nouvelle pour vous car, en complément d'Air France et de HOP!, nous allons étendre notre gamme et mieux répondre à tous ceux qui veulent voyager avec un budget serré tout en bénéficiant de la caution et du sérieux du groupe Air France-KLM. Ce sera aussi l’occasion de vous faire découvrir de nouvelles destinations.
Le développement de Transavia en France est aussi une bonne nouvelle pour les Français, car ce sont 1 000 nouveaux emplois, dont 250 de pilotes qui vont être créés. Et pour qu'aucun malentendu ne subsiste redisons le une fois encore : tous ces emplois sont créés et resteront en France.
Notre stratégie vise à vous proposer une offre élargie, tant pour vos déplacements professionnels que personnels, du low cost au très haut de gamme. Vous allez ainsi pouvoir découvrir progressivement nos nouvelles cabines long-courriers, vous proposant le meilleur des produits et services de la Compagnie.
Avec l’aide de l’ensemble des personnels d’Air France, nous sommes heureux de vous accueillir à nouveau sur nos lignes et nous allons tout faire pour regagner votre confiance.
Frédéric Gagey
Président-directeur général d’Air France
Alexandre de Juniac
Président-directeur général d’Air France-KLM
Les pilotes d’Air France approuvent le développement de la filiale à bas coût Transavia France
Le Monde Economie du 3 décembre 2014
La direction d’Air France qui attendait l’arme au pied, mercredi 3 décembre,les résultats du référendum mené auprès des pilotes de la compagnie, peut désormais souffler. Appelés par le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), ultra-majoritaire, à se prononcer par référendum sur leurs conditions de détachement pour aller voler aux couleurs de Transavia, filiale à bas coût d’Air France, les navigants ont approuvé à 53 % le dispositif juridique négocié par les syndicats et la direction. Signe de l’ampleur de l’enjeu, la mobilisation fut importante : 81 % des pilotes ont pris part au vote.
Plutôt que le double contrat voulu par la direction ou le contrat unique souhaité par les pilotes, jugées « trop fragiles juridiquement » par des experts, c’est une solution intermédiaire qui a été soumise au vote des navigants. En pratique, les pilotes d’Air France, volontaires pour rejoindre Transavia, signeront une « convention de détachement ». Leur contrat Air France sera comme suspendu, mis entre parenthèses, le temps de leur passage aux commandes des avions de Transavia. Toutefois, leur ancienneté et leur progression dans la liste de seniorité, le système de calcul de l’avancement des pilotes, se poursuivront sans coup d’arrêt.
En revanche, comme le souhaitait la direction, les pilotes volontaires seront soumis « aux règles d’utilisation et de rémunération qui sont celles de Transavia France ». Ces derniers devront s’engager pour trois ans au minimum et ils recevront, en compensation, une prime de 35 000 euros, avait confirmé Frédéric Gagey, PDG d’Air France, jeudi 27 novembre.
Les pilotes ont enterré la hache de guerre
A quelques jours du scrutin, la direction d’Air France comme celle du SNPL, balançait entre espoir et inquiétude. Du résultat de ce vote dépendait en effet le développement de Transavia France. Ce vote positif, en faveur du dispositif juridique est le signe que les pilotes ont enterré la hache de guerre après les deux semaines de grève en septembre, et qu’ils souhaitent participer au développement de Transavia France.
Une victoire du non aurait en revanche signifié que les braises du conflit étaient toujours chaudes, ce qui aurait obligé la direction d’Air France à mener la montée en puissance de sa filiale low cost contre l’avis de ses pilotes. Un « non » aurait mis à mal la montée en puissance de Transavia France prévue de la saison d’été 2015 qui démarre en mai. Il aurait obligé la compagnie à imaginer un autre montage juridique et à créer une nouvelle filiale low cost à côté de Transavia France. Air France aurait par ailleurs dû recruter puis former 75 pilotes pour s’installer aux commandes des Boieng 737 supplémentaires. Un pari risqué dans un laps de temps aussi court.
37 appareils d’ici 2017
Air France avait besoin de l’approbation de ses pilotes pour remplacer le précédent accord qui a créé Transavia France en 2007 mais limitait alors sa flotte à 14 avions. L’objectif de la direction est de porter la flotte de la filiale low cost à 37 appareils d’ici 2017.
Le premier vote des pilotes pour renouveler le conseil puis la direction du SNPL n’avait pas rassuré, loin de là, la direction. Le nouveau conseil du SNPL, comportera en effet une majorité, 24 sur 44, d’opposants à la direction. En revanche, un autre indice était de nature à réjouir le PDG d’Air France. Alors que la compagnie a besoin de 72 pilotes d’Air France pour assurer la prochaine saison d’été de Transavia France, ce sont 210 navigants d’Air France qui se sont portés volontaires. « Trois fois le nombre de volontaires recherchés, c’est plutôt encourageant », s’est félicité M. Gagey.
Avec ce vote positif, les pilotes ont donc, in fine, choisi de tourner la page de la grève et de prendre leur part au développement de Transavia France.
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