Les Secrets de Saint Pierre

Golfe, un 2ème parc naturel en Bretagne
Télégramme du 1er octobre 2014
Gabriel Simon

Ce sera le 50ème en France et le deuxième en Bretagne. Le Parc naturel régional du golfe du Morbihan est officiellement créé.

Le projet, qui englobe 32 communes du littoral et de l'intérieur, a réussi à voir le jour après une gestation difficile de quinze ans. Les communes bénéficiaires du label devront maîtriser leur urbanisation. « Je viens de signer le décret de création du Parc naturel régional du Morbihan. Bravo aux élus régionaux et aux associations bretonnes ».

L'annonce a été faite, hier, sur Twitter, par Ségolène Royal, ministre de l'Écologie. Ce décret n'était plus qu'une formalité après l'examen de passage réussi, le 16 mai dernier, des responsables du SIAGM (*) devant le Conseil national de protection de la nature (CNPN). Ce comité d'experts avait donné son feu vert à la création de ce parc naturel régional, qui sera le 50e en France, le deuxième en Bretagne après celui d'Armorique (29), il y a 46 ans, et précédera peut-être un troisième, celui de la Rance, actuellement en projet.

64.000 hectares
« C'est une grande fierté et une responsabilité pour la Bretagne. Maintenant s'engage le travail de préservation de ce patrimoine exceptionnel », a aussitôt souligné Pierrick Massiot, président du conseil régional, maître d'oeuvre de ce projet lancé il y a plus de 15 ans. Cette création coïncide avec les 50 ans du SIAGM, un petit syndicat mis en place par Raymond Marcellin, ancien président du conseil général du Morbihan, pour installer bancs et signalisation autour du Golfe, et auquel avait été confiée en 1997 la préparation du projet, car c'était la seule structure intercommunale sur ce territoire. Ce parc naturel va réunir 32 communes sur une superficie de 64.000 hectares, autour de cet espace maritime exceptionnel qu'est le golfe du Morbihan, correspondant à une population de 150.000 habitants et dont la ville-centre est Vannes.

Des frictions
Les communes vont s'engager pour 12 ans sur plusieurs grandes orientations : la sauvegarde de la biodiversité du Golfe, la préservation de l'eau, la valorisation de la qualité des paysages, des patrimoines culturels, un développement et un aménagement durables, une gestion économe de l'espace. La maîtrise de l'urbanisation, sous-jacente à ce dernier aspect de la charte, a été au cours de tout ce temps le point de friction entre « parcophiles », « parcophobes » et « parcosceptiques ». Devant un manque d'unanimité, le projet a failli être abandonné en 2012, puis relancé dans l'année avec à sa tête un nouveau président, David Lappartient. La réactualisation du potentiel foncier disponible des communes et la levée d'une restriction sur les zones d'activité, qui avaient été demandées en 2011 par Vannes-Agglo, ont permis de dégripper la machine.

Six communes à l'écart
Il reste que des communes comme l'Ile-aux-Moines ou Le Bono n'ont pas souhaité faire partie du Parc, tout comme quatre autres prévues dans le périmètre d'origine, jugeant le projet superflu par rapport à la législation actuelle sur l'urbanisme et l'environnement. Deux autres, Baden et Plougoumelen, qui avaient refusé également leur adhésion, sont revenues sur leur décision après les municipales. Elles auront le statut de communes associées. * Syndicat intercommunal d'aménagement du golfe du Morbihan.

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