Les Secrets de Saint Pierre

Jean Dumoulin, pas de temps à perdre
Télégramme du 18 septembre 2014
Yann Le Scornet

Jean Dumoulin se dit très à l'aise dans son costume de maire.. Inconnu de la plupart des Alréens, il y a encore neuf mois, Jean Dumoulin est devenu le premier d'entre eux le 6 avril 2014. Un peu plus de cinq mois après son élection à la tête de mairie, il dresse un premier bilan avec le sentiment que le temps passe vite, très vite... Au printemps dernier, vous succédiez à Guy Roussel au poste de maire d'Auray.

Depuis, le temps s'est écoulé. Quel regard jetez-vous sur votre action au service des Alréens ?
Mon équipe et moi, nous avons beaucoup travaillé. La motivation de l'équipe est très forte. Toutes les commissions que l'on voulait mettre en place sont à l'oeuvre et appliquent les propositions que nous avons défendues lors de la campagne des municipales et qui avaient pour fil rouge un seul mot d'ordre : renforcer l'attractivité de la commune.

Plus concrètement, qu'avez-vous fait ?
Dans un premier temps, nous avons géré les projets lancés par l'ancienne municipalité. La deuxième tranche de travaux concernant la rénovation du quartier du Gumenen démarre. Nous y avons apporté notre touche en prévoyant la construction de bureaux. La fin des travaux est programmée pour 2017. Nous nous sommes également saisis du dossier concernant le pôle nautique de Saint-Goustan. À notre arrivée aux affaires, il était dans l'impasse. Aujourd'hui, nous avons un sérieux espoir de le débloquer. Nous avons aussi programmé la fin du réaménagement paysager du quartier de Rostevel et nous planchons sur la refonte complète du Foyer-logements de Bocéno. En parallèle, nous avons mis en route notre programme. Et je peux vous l'assurer qu'il l'est (lire ci-dessous).

N'empêche, certaines de vos décisions ne font pas l'unanimité, au sein de la population. Par exemple, les commerçants de la rue Clemenceau ne comprennent toujours pas votre refus de prolonger sur 100 mètres le marché du lundi.
Sachez que si j'ai refusé d'aller dans leur sens, ce n'est pas parce que je voulais leur faire de la peine. Deux raisons ont motivé ma décision : la première est liée à la sécurité. Il importe que les pompiers puissent circuler dans ce secteur de la ville. La seconde concerne l'avenir du marché. En quelques années, le nombre de commerçants non sédentaires qui viennent à Auray le lundi, a chuté de 10 %. Si l'on veut que le marché conserve toute son attractivité, il faut absolument qu'il se densifie. En d'autres termes, l'étendre serait contre-productif.

Une rumeur tourne autour de Bruno Pierre, le directeur général des services, à la mairie. Il se dit que vous l'auriez « démissionné ».
Qu'en est-il exactement ? À l'heure où je vous parle, Bruno Pierre est à son poste de travail. Ceci dit, je ne souhaite pas répondre à cette question. Attendez le conseil municipal de lundi (*) et vous en saurez plus.

Sur un plan plus personnel comment avez-vous vécu ces cinq premiers mois ?
Avec passion et plaisir. Et ce, grâce à l'équipe qui m'entoure et qui m'épaule. Seul, je ne suis rien. À vrai dire, je suis ravi de ce qui m'arrive. Pour moi, il n'y a pas plus grande satisfaction que de rendre service à la ville et à ses habitants.

Venu très tardivement à la politique, c'est le moins que l'on puisse dire, avez-vous été surpris ou déstabilisé par les responsabilités qui pèsent aujourd'hui sur vos épaules ?
En me lançant dans la campagne des municipales à Auray, je savais à quoi m'en tenir. Dans la vie, je n'ai jamais rien demandé. À chaque fois que je me suis engagé, c'est que quelqu'un est venu me chercher et me dire : « Jean, on a besoin de toi ». Au départ, ça me flatte. Ensuite et surtout ça me motive. C'est ce qui s'est passé avec les dernières élections. À ceux qui sont venus à ma rencontre, j'ai dit « banco ». Je ne le regrette pas, bien au contraire. Le challenge qui s'offre à moi et qui consiste à développer Auray est exceptionnel. Mais je sais aussi que je n'ai pas de temps à perdre si je veux faire tout le boulot que les Alréens attendent de moi. (*)
Le prochain conseil municipal est programmé lundi. Parmi les questions inscrites à l'ordre du jour figure l'une intitulée : « personnel communal : création-suppression d'un poste ».

En complément Quatre gros chantiers
Quatre gros chantiers mobilisent actuellement la majorité municipale autour du leitmotiv « at-trac-ti-vi-té ! »
Renforcer l'attractivité du centre-ville.
« Dès notre arrivée, nous avons débloqué l'accès au centre-ville en ouvrant la rue devant l'église de Saint-Gildas. Certains Alréens craignaient que ce changement augmente le nombre et la vitesse des véhicules. Les dernières études prouvent qu'il n'en est rien. Nous voulons changer les comportements et organiser la cohabitation piéton-vélo-voiture ».

Réaménager la place de la République, la rue du Lait, la rue Barré et la rue Maréchal-Foch fait aussi partie des projets à mener durant ce mandat
Par ailleurs, face au risque de désertification du centre-ville, la municipalité planche sur la rédaction d'une charte censée dicter ses choix quant aux futurs aménagements commerciaux. Confidence du maire : « Notre souhait est de favoriser le commerce de détails et d'équipements à la personne en centre-ville et de développer celui lié à la voiture, à la maison et la vente de vêtements sur de grandes surfaces en périphérie ». Autre piste de travail : ouvrir les halles le dimanche matin. « Nous ne voulons rien imposer. Ce sera aux commerçants concernés de se prononcer sur la question ».

Entretenir et améliorer le patrimoine.
À venir, l'embellissement de la façade de l'Hôtel de Ville avec, dans la foulée, l'aménagement du hall d'accueil au rez-de-chaussée. La toiture de l'église Saint-Gildas ainsi que son retable vont subir une cure de jouvence. Le parvis va être revu et agrandi afin d'améliorer l'accueil du public. La chapelle Saint-Esprit n'est pas non plus oubliée. « Nous allons rouvrir le dossier. Premier objectif : sécuriser l'intérieur. Ensuite, nous allons réfléchir à la façon d'aménager le lieu pour accueillir à la fois des spectacles et des expositions ». La municipalité se donne cinq ans pour réussir. Créer un vrai port de plaisance à Saint-Goustan. Jean Dumoulin ne comprend toujours pas qu'il n'y ait pas un port de plaisance digne de ce nom à Saint-Goustan. « Avec ses 70 anneaux, le port vivote. Cela fait 30 ans que cela dure. Ça suffit ! ».

L'aménagement de la gare et de ses accès afin d'améliorer l'accès d'Auray par le train fait également partie des priorités.
Auray, une ville qui bouge. Enfin, histoire de rendre la ville plus attrayante, le maire entend soutenir toutes les initiatives qui visent à créer l'événement. Les festivités qui ont marqué, cet été, le 650e anniversaire de la bataille d'Auray sont un exemple à suivre. « Nous avons été élus pour renforcer l'attractivité de la ville », répète à l'envi le maire. Les chantiers lancés ou qui vont l'être, ont pour objectif de répondre à cette ambition.