01/09/2014
La location Netflix, moins chère que la redevance "télé" ?
Internet risque ainsi de "ravager" l'exception culturelle française...
Après l'irruption "raisonnée" de You Tube, l'arrivée du loueur américain complète le choix du spectacle à domicile, sans intermédiaire...
Deux conditions sont aujourd'hui réunies : un internet à "bon débit", par l'intermédiaire de "boxes" évoluées, des tablettes à écran 10 pouces minimum.
La "télévision" perd ainsi son rôle majeur dans la famille française, ainsi que son "planning" impératif, en raison du "replay" !
La "publicité" risque de rester le seul contributeur financier de l'audiovisuel français !
La machine Netflix arrive en France
Le Figaro du 1er septembre 2014
La plateforme de vidéos en ligne a déjà séduit plus de 50 millions d’abonnés dans le monde.
Netflix, prochainement sur tous vos écrans. Ce n’est plus qu’une question de jours avant que le champion de la vidéo en ligne, permettant de visionner séries, films et dessins animés à toute heure de la journée, ne donne l’assaut. Dans son viseur : la France, mais aussi cinq autres pays européens: l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse.
Implanté à Los Gatos, en plein cœur de la Silicon Valley, l’ex-loueur de DVD par correspondance créé en 1997 a su, plus tôt que les autres, prendre le virage du numérique et repenser son offre, lorsque le marché de la vidéo sur support physique a amorcé son lent déclin. Visionnaire, la société décide, à la fin des années 2000, de diffuser sur Internet tous ses films. Moyennant un abonnement mensuel de 7,99 dollars, ses clients les consomment à volonté, directement depuis le site Web de Netflix.
Pari gagnant. Au deuxième trimestre de cette année, Netflix a réalisé un chiffre d’affaires de 1,34 milliard de dollars, en progression de 25 % par rapport au deuxième trimestre 2013. Ses profits ont atteint 71 millions de dollars, soit 141 % de plus que l’année précédente, sur la même période. À ce rythme, la société peut espérer terminer l’année avec un chiffre d’affaires avoisinant les 5 milliards de dollars… Surtout, l’entreprise a désormais franchi le cap des 50 millions d’utilisateurs, éparpillés dans une quarantaine de pays. Tout un symbole.
De nouvelles habitudes
Les Français succomberont-ils, eux aussi, à la Netflixmania ? Ils ont déjà 25 chaînes à portée de télécommande, sans avoir à mettre la main au porte-monnaie, contrairement aux États-Unis, où il faut payer un forfait de plusieurs dizaines d’euros à un câblo-opérateur pour accéder à la télévision gratuite. Et ils sont encore peu familiers des services de vidéos à la demande par abonnement. En bon tacticien, Reed Hastings, le président-fondateur de la plate-forme nommée plusieurs fois aux Emmy Awards pour sa série culte House of Cards, a en tout cas peaufiné le scénario du débarquement. Il n’a pas été marine pour rien.
En distillant au compte-gouttes le détail de son offre, à la manière d’un Apple, il a d’abord su créer un formidable buzz autour de son arrivée. Autant d’argent dépensé en moins dans le marketing… En choisissant, ensuite, de se lancer à la mi-septembre, il cible juste. C’est à cette période que les téléspectateurs prennent de nouvelles habitudes.
De quoi déclencher plus spontanément le « réflexe » Netflix. D’autant que le prix, vraisemblablement compris entre 7,99 et 11,99 euros par mois, selon que l’on choisit un ou plusieurs écrans de visionnage, est hautement incitatif. Certes, le service ne sera disponible dans un premier temps que sur Internet (OTT), sans être inclus dans l’offre d’un fournisseur d’accès à Internet. Et le catalogue de films sera volontairement limité au démarrage à quelques centaines de titres. Mais Netflix assure qu’il sera « varié et de qualité ».
L’arrivée du géant américain est en tout cas redoutée par certains professionnels. Tous les patrons de chaîne s’inquiètent de cette concurrence qu’ils estiment déloyale. Netflix ne sera pas soumis, en effet, à la même fiscalité, son siège européen se trouvant à Amsterdam. Il n’aura pas non plus à se plier à notre exception culturelle, qui impose aux chaînes de financer la création française.
En signe de bonne volonté, Netflix a assuré qu’il respecterait notre chronologie des médias, calendrier fixant les diffusions successives d’un film (en DVD, à la télévision…) après sa sortie en salle. Mais l’impact sera minime pour Netflix : son catalogue est composé aux deux tiers de séries, genre qui échappe à cette régulation.
Pour jouer à armes égales, les dirigeants des chaînes françaises réclament donc une remise à plat des règles du jeu. Le temps que les réformes se concrétisent, Netflix aura d’ici là le champ libre pour accroître encore davantage ses parts de marché.
C. S
Netflix vise un tiers des foyers français cinq à dix ans
Les Echos du 1er septembre 2014
Le géant américain de la vidéo en ligne sur abonnement doit lancer son service en France le 15 septembre.
Netflix lève le voile sur ses objectifs en France. Le leader mondial de la vidéo en ligne sur abonnement espère "séduire globalement un tiers des foyers d'ici cinq à dix ans", a déclaré lundi son patron Reed Hastings dans une interview au Figaro . "L'objectif, partout où nous nous implantons, est d'arriver à séduire globalement un tiers des foyers d'ici cinq à dix ans", a affirmé Reed Hastings.
Interrogé sur le seuil de rentabilité pour la plate-forme, le PDG de Netflix estime qu'"aux États-Unis, comme dans la plupart des pays, le point d'équilibre se situe autour de 10% des foyers". Un niveau qu'il espère atteindre d’ici à cinq ans maximum.
"Soutenir la production française"
Evoquant l'installation du siège social à Amsterdam - et non pas à Paris, ce qui lui évite de financer la création hexagonale - Reed Hastings a fait valoir qu'Amsterdam avait "une position centrale". Mais il assure vouloir "soutenir la production française".
Le groupe, qui lancera son service en France le 15 septembre, a annoncé fin août qu'il allait produire en 2015 sa première série française, "Marseille" , l'histoire d'une bataille "au couteau" pour la mairie, qui sera diffusée partout où le groupe est implanté. "Notre intention est de développer des productions françaises qui puissent séduire le monde entier", a expliqué Reed Hastings.
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