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24/08/2014

Jumeaux, paddle, écluses, cidre...

Dans un monde urbain, totalement aseptisé, l'originalité de la Bretagne se renforce !

Jumelles à Pleucadec.jpg

Catherine Saint James à l'écluse.jpg

Après avoir "épuisé" les trésors de la mer (sardines, chants de marin, bois flottés...), la Bretagne dispose encore de trésors "inédits" : Pleucadeuc, la bourgade, est connue dans le monde entier pour la rencontre des jumeaux, les cidreries locales pour leur cidre paysan, les écluses "manuelles" par ceux qui naviguent sur un canal, enfin le "paddle" pour ceux, qui hésitent entre la voile et le bateau-moteur...

La "culture musicale" (non exclusivement bretonne) est souvent un bon outil de communication !


Maisons éclusières, la reconversion
Télégramme du 21 août 2014
Alain Le Bloas

Catherine Saint-James vient de s'installer dans la maison éclusière de la Petite Madeleine à Hédé (35), où elle loue les appartements flottants de ses toues cabanées.. Photo A. L. B.

En transférant les canaux bretons à la Région, l'État lui a également fait cadeau de 156 maisons d'éclusiers, dont une centaine inoccupées (*). Ces petits paradis commencent à renaître à la vie, grâce à un astucieux appel à projets.

À louer 130 € par mois, jolie maison de cinq pièces sur 500 m² au bord de l'eau. Voilà une annonce bien alléchante mais il y a une condition : le locataire doit s'engager à réaliser un projet d'intérêt artistique, culturel ou touristique. Ainsi l'a décidé le propriétaire des lieux soucieux de donner à son patrimoine un rayonnement public, fut-il assuré par une initiative privée.

D'une pierre trois coups
Le conseil régional fait ainsi d'une (vieille) pierre trois coups : il s'épargne le coût d'entretien des maisons éclusières, désormais à la charge des occupants, tout en percevant quelques menus loyers et en renforçant l'attractivité de la Bretagne intérieure conformément à sa politique constante de développement touristique. Et au passage, il fait des heureux. Les nouveaux occupants d'abord. Qu'ils soient commerçants, associatifs ou institutionnels, ils semblent ravis d'engager leur premier été d'aventure sur les bords du canal. Le public aussi y trouve son compte, qu'il s'agisse des randonneurs du chemin de halage qui trouvent à s'y loger ou s'y restaurer, des habitants du coin qui découvrent un nouveau site d'expo ou d'information ou des pêcheurs à la ligne qui ont trouvé là un toit pour leur association.

Vingt nouvelles offres

Pourtant, seules douze maisons sur les 23 proposées ont trouvé preneurs. Ces douze-là ont fait l'objet d'une sévère concurrence, puisque 60 projets ont répondu à l'appel de la Région. « Plusieurs d'entre eux ont été rejetés d'emblée, parce qu'ils ne correspondaient pas à l'exigence d'activité qui avait été fixée », explique-t-on au conseil régional. Et pour départager les autres, il a fallu choisir les idées les plus séduisantes et les talents les plus réalistes. Que les recalés de cette première offre se rassurent : le redoublement est possible et ils pourront postuler à nouveau pour un deuxième appel qui concernera à nouveau une vingtaine de maisons. Ils pourront aussi prendre l'initiative de demander une maison non proposée, comme viennent de le faire quatre porteurs de projet qui ont obtenu satisfaction.

Les toues de la Petite Madeleine
Parmi les lauréats du premier appel d'offres, on trouve une crêperie, un bar-salon de thé, un atelier de ferronnerie d'art, des lieux d'information sur le canal, des locaux associatifs, et surtout des hébergements, qu'ils soient spartiates type « refuge », ou confortables façon « chambre d'hôte ».

À la « Petite Madeleine », l'une des onze écluses de l'échelle de Hédé (35), Catherine Saint-James a su conjuguer dans son projet toutes les attentes de la Région. Installée voici trois mois sur cet itinéraire Saint-Malo-Rennes très prisé des cyclistes, elle propose des logements flottants atypiques dans ses « toues cabanées » avec prêt de kayak et vélos, un local d'accueil et des paniers gourmands. « J'ai engagé les démarches pour les labellisations Rando-accueil, Accueil-vélo, et Tourisme et handicap », explique-t-elle en annonçant ses projets de développement : l'aménagement rustique de trois boxes à chevaux, des animations musicales (il est vrai qu'elle est violoncelliste et directrice du festival « jazz aux écluses » de Hédé), des soirées théâtrales (avec le Théâtre de poche) et des initiations à la peinture avec l'atelier local d'aquarelle. « Au départ, nous n'avions pas prévu de résider sur place puisque ce n'était pas l'objet de l'appel à projets », raconte Catherine Saint-James. « Mais la région a souhaité que le site soit habité. 120 m², six pièces, un cadre enchanteur... ce n'était pas une contrainte, mais un privilège ». * Le réseau des canaux bretons (Nantes à Brest, Blavet, Ille-et-Rance, Manche-Océan) compte 506 km, 313 écluses, et 156 maisons éclusières dont 63 sont aujourd'hui habitées par des éclusiers.


Cidrerie du golfe à Arradon, fabriquer du cidre et cultiver les échanges
Télégramme du 23 août 2014
Tanguy Marchand

La Cidrerie du golfe, à Arradon, propose une dégustation de ses différents cidres, jus de pomme, dayou et lambig en musique tous les vendredis..

Les deux associés de la Cidrerie du golfe, à Arradon, proposent des concerts tous les vendredis de l'été. Une manière d'ouvrir leurs portes pour échanger et « ramener la culture à quelque chose de plus populaire ».
En s'approchant du lieu-dit du Moustoir à Arradon, la cidrerie du golfe est indiquée par des panneaux accompagnés d'affiches de concerts du prochain vendredi. Pendant la saison estivale, les deux associés du lieu de production de boissons à base de pommes bio ne chôment pas. En plus de l'entretien des 450 pommiers du domaine et de la vente directe des produits, ils organisent des soirées dégustation en musique chaque vendredi soir. Depuis début juillet, la cidrerie s'est ainsi transformée en lieu de concert à six reprises, attirant chaque semaine de 100 à 150 personnes.

La cidrerie, un terrain de jeu exceptionnel
Avant de reprendre en 2012 la cidrerie alors en sommeil depuis quelques années, Marc Abel et François Deforges travaillaient dans le milieu de la culture pour l'un, et de l'enseignement pour l'autre. Les deux associés avaient envie de travailler autour de l'animation nature et de la culture. Ils ont choisi la cidrerie pour s'y installer, devenant rapidement spécialistes de la boisson traditionnelle. « On y a trouvé un terrain de jeu exceptionnel pour y présenter la biodiversité des vergers et la fabrication du cidre », explique Marc Abel, davantage centré sur la partie culturelle de la ferme. Ils fabriquent aujourd'hui 15.000 bouteilles de cidre par an avec 25 tonnes de pommes.

Pour une culture populaire et moins élitiste
La ferme s'est rapidement transformée en terrain de jeu pour la musique. Après l'accueil de résidences d'artistes, les cidriculteurs en appétit de rencontres se sont lancés l'été dernier dans les concerts. « Nous le faisons parce que la culture est la meilleure manière de communiquer », raconte l'associé. Installée au fond du hangar sur une terrasse en face du verger, la scène a trouvé sa place dans la ferme. Les cidriculteurs sont ravis de partager leur lieu de travail à travers des soirées musicales. « Nous essayons de ramener la culture à quelque chose de plus populaire et de moins élitiste », explique le cidriculteur, voulant remédier, à son échelle, à l'éloignement du milieu agricole traditionnel de la culture. Toujours avec l'aide des bénévoles de l'association Algues au rythme, les producteurs veulent reconduire les concerts du vendredi l'année prochaine. D'ici là, les associés comptent accueillir une compagnie de clowns en résidence, ainsi que de proposer les lieux pour des cours de taï-chi ou de tango cet hiver.

Pratique :
Vendredi 29 : Alee (chansons urbaines). Prix libre, à partir de 19 h. Dégustations et restauration.

Paddle, la compétition joue le chrono dans le port de Vannes
Télégramme du 24 août 2014
Emeline Devauchelle

Après les qualifications devant la place Gambetta, hier matin, les finales de chaque catégorie (homme, femme, moins de 16 ans) ont départagé trois gagnants. Sans surprise, Éric Terrien (en bas à droite) monte sur la première marche du podium. .

Les premiers coups de pagaie du Morbihan paddle trophy ont été donnés hier matin, dans le port. Les courses de vitesse ont attiré curieux et supporters. Place à l'endurance aujourd'hui pour les 220 concurrents en lice.

« On va parler de Vannes pendant deux semaines au JT de Claire Chazal ». Hier matin, depuis l'esplanade du port, le speaker du Paddle Morbihan trophy, Christophe Colussi, ironise sur la présence d'une équipe de journalistes de télévision (France 3) à bord d'un semi-rigide au milieu de l'eau. Face à eux, entre les deux bouées qui délimitent la ligne de départ, les concurrents à la première épreuve de la compétition : les « runs », des courses de vitesse de 2 km.

2 km en 8 minutes 20 secondes
Planche aux pieds, une centaine de Français sont en lice. Répartis en groupe de six, les « paddlers » doivent se mettre debout au coup de sifflet pour se propulser à la force des pagaies jusqu'à une autre bouée, devant l'écluse, à un kilomètre de la place Gambetta, avant de revenir franchir la ligne d'arrivée. Les dix meilleurs chronos de chaque catégorie - hommes, femmes, et moins de 16 ans - ont disputé les finales l'après-midi, entre la capitainerie et le pont de Kérino. De 11 à 70 ans, novices, initiés ou champions, « tout le monde peut participer », assure Amélie De Robiano, coorganisatrice de l'événement avec son époux Gérard Fusil, gérant d'une agence de médiatisation.

« Aucune limite dans la progression »

Parmi les meilleurs sportifs mondiaux de la discipline, Éric Terrien, s'est qualifié en 8 minutes 20. Il monte sans surprise sur la première marche du podium en fin d'après-midi avec un temps de 9 minutes 36 secondes en finale (rallongé à cause du vent). « Ce sport est très technique, détaille le capitaine de l'équipe de France de stand-up. Même s'il est hyper simple de faire du paddle, la progression y est illimitée ». Un avis que partage sans doute le vainqueur des jeunes, Martin Vitry, 15 ans, de Luc-sur-Mer (Calvados). Chez les femmes, c'est Cécile Gondre, 38 ans, de Saint-Cyr-en-Retz (Loire-Atlantique), qui arrive en tête. Autre favori de la compétition, le Vannetais Gaétan Séné disputera aujourd'hui la grande épreuve d'endurance, catégorie « élite », de 22 km. Top départ : à 16 h à port-Navalo, à Arzon. Pour la catégorie « raiders » (13 km), ce sera 16 h 30 à Toulindac à Baden. Les 220 compétiteurs doivent arriver dans le port à partir de 18 h, après les joutes nautiques.

Pratique
Renseignements : morbihanpaddletrophy.fr

Jumeaux, il faut les dégémelliser
Télégramme du 12 août 2014
David Cormier

Jocya et Océane se réjouissent de participer au rassemblement de Pleucadeuc, jeudi et vendredi.. Photo D. C.
La mi-août approche et les « Jumeaux et plus » vont se retrouver, venus de toute la France et même de l'étranger, à Pleucadeuc. Nous avons rencontré deux soeurs jumelles à Pleyben (29). Elles s'y préparent.
Elles s'asticotent, comme deux soeurs adolescentes mais, plus que la moyenne sans doute, elles ne peuvent se passer l'une de l'autre bien longtemps. Océane et Jocya Hourmant, 15 ans, de Pleyben, sont deux soeurs jumelles, nées sous le signe du poisson. Et, comme chaque année (à une exception près) depuis qu'elles sont toutes petites, elles s'apprêtent à participer au rassemblement des jumeaux et plus à Pleucadeuc, entre Vannes et Redon, jeudi et vendredi.

Contacts une semaine avant sur Facebook
« Le jeudi, c'est le plus sympa », estiment-elles avec leurs parents. C'est là, en effet, que tout le monde se retrouve avant le programme assez chargé et précis du 15 août. Il faut voir ces jours-ci les deux soeurs, côte à côte devant Facebook, à regarder les échanges de messages (qui viendra cette année ou pas, parmi leurs amis jumeaux), à échanger et préparer les retrouvailles. Leurs parents, Jean-Claude et Nadine, se rappellent les difficultés à voir arriver deux enfants en même temps dans leur couple. « Vous multipliez les problèmes par deux mais c'est une chance aussi, une belle expérience », sourit Nadine. Jean-Claude, lui, y voit même quelques avantages : « C'est parfois mieux que d'avoir des enfants rapprochés. Pour la conduite accompagnée, par exemple, comme elles le font en même temps, cela nous fera deux ans au lieu de quatre... ». C'est mathématique.

Elles ont pris la place l'une de l'autre en cours

Le rassemblement de Pleucadeuc (ouvert à tous, y compris aux personnes ou familles n'ayant aucun lien avec des naissances multiples), constitue toujours l'occasion de photos amusantes et de jeux sur la similarité. Jocya et Océane s'y adonnent parfois aussi le reste de l'année, comme lorsque, un premier avril, elles ont échangé leurs places dans leurs classes respectives. Puisqu'on les distingue assez facilement, cela n'a pas dépassé l'heure de cours avant que les enseignants ne rétablissent la situation. Plus facile : elles ont fait de même avec leurs familles anglaises respectives (qui, naturellement, n'y ont vu que du feu) lors d'un voyage scolaire.

« Chaque enfant doit grandir avec sa personnalité »

Mais d'une façon générale, « les jumeaux, triplés et autres, il faut les dégémelliser », explique Nadine Hourmant, vice-présidente de la fédération nationale Jumeaux et plus. « Chaque enfant doit grandir avec sa personnalité, sans quoi cela peut avoir de graves conséquences sur sa vie, même adulte. Quand des familles apprennent que notre association existe, elles se disent que si elles avaient connu cela par le passé, cela aurait été magnifique... On est là pour accompagner les parents pendant la grossesse et après ». Pleucadeuc, c'est aussi le moment idéal, pour les parents concernés, autant que leurs enfants ou les jumeaux adultes, de partager leurs vécus. Entre gens qui savent de quoi ils parlent !

Pratique
Jeudi à partir de 20 h 30 et vendredi de 9 h 30 à 2 h, à Pleucadeuc. Programme complet des animations sur jumeaux-pleucadeuc.org. Fédération : jumeaux-et-plus.fr.

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