14/08/2014
Naissance et mort des entreprises !
La société française "s'encroute" sous le statut des Sociétés anonymes de 1860 !
En période difficile, la mortalité des entreprises est toujours grande...Aujourd'hui on dénonce le poids des impôts et charges, auxquelles sont soumises les entreprises françaises.
L'auto-entreprise, de création récente (2009), semble être un statut moins lourd que les structures juridiques anciennes.
"Mais ce qui manque le plus", ce sont les "entrepreneurs"...
Près de 63 000 entreprises ont mis la clé sous la porte depuis un an
Le Figaro du 12 août 2014
Si les défaillances ont un peu reculé ces derniers mois, les perspectives restent sombres.
Cécile Crouzel
Une hirondelle ne fait pas le printemps… Sur la période allant de mars à mai 2014, le nombre de défaillances d’entreprises a reculé de 5,6 %, selon les statistiques de la Banque de France publiées lundi. Néanmoins, les redressements, liquidations judiciaires et procédures de sauvegarde demeurent à des niveaux records : entre juin 2013 et juin 2014, la ¬France en a enregistré 62 916 sur un an, selon des données encore provisoires.
Après une année 2013 désastreuse, marquée par une envolée des défaillances (+ 5,3 %, selon la Coface), la tendance serait donc simplement à l’accalmie. Mais pas au reflux durable. Fin juin, l’évolution était d’ailleurs encore sur un an en légère hausse (+ 1,8 %). Le dépôt de bilan de Caddie (voir ci-dessous) et la probable liquidation judiciaire des abattoirs Gad de Lampaul-Guimillau dans le Finistère (voir nos éditions du lundi 11) montrent à quel point le tissu économique reste fragile. D’après la Coface, la croissance doit atteindre 1,6 % pour que les défaillances reculent. Une performance hors de portée en 2014, le FMI tablant sur une hausse du PIB de 0,7 %. Le gouvernement va d’ailleurs être obligé de revoir à la baisse sa prévision, calée à 1 % pour l’année, après la publication jeudi des résultats du deuxième trimestre.
Deux secteurs ont connu une ¬forte hausse des défaillances en un an : l’agriculture et la pêche (+ 7,3 %), et les activités financières et d’assurances (+ 14,3 %). Mais, en masse, les faillites frappent surtout la construction, ainsi que le ¬commerce et la réparation automobile. Dans ces deux activités, plus de 14 000 entreprises ont mis la clé sous la porte ces douze derniers mois. Si ces secteurs sont marqués par la crise, ils ont aussi pour caractéristique d’être composés de petites entreprises (moins de 10 salariés) qui concentrent, à elles seules, 85 % des défaillances.
Montant record d’avances
Cette fragilité des petites structures, l’AGS (Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés) la constate aussi. Entre juin 2013 et juin 2014, 64,5 % des affaires ouvertes par cet organisme patronal qui pallient aux carences financières des entreprises en difficulté ont même concerné des sociétés de moins de cinq salariés. Les trois quarts de TPE aidées avaient moins de dix ans.
Ce marasme met d’ailleurs en difficulté les finances de l’AGS. De la mi-2013 à la mi-2014, l’organisme a dû avancer 2,2 milliards pour régler les salaires ou les indemnités de licenciement de près de 282 000 personnes. Un montant record, en hausse de 6,6 % sur un an. Dans le même temps, l’AGS n’a récupéré que 731 millions de fonds prêtés précédemment. En juillet, son conseil d’administration a maintenu à 0,3 % de la masse salariale la cotisation des entreprises, qui constitue sa principale ressource. Pour ¬combien de temps encore ?
La France comptera bientôt 1 million d’auto-entrepreneurs
Les Echos du 4 août 2014
Vincent Collen
Créé en 2009, le régime de l’auto-entreprise séduit toujours autant.
Le chiffre d’affaires moyen reste faible.
Le cap du million est sur le point d’être franchi. Fin mai, la France comptait 985.000 auto-entrepreneurs, a annoncé vendredi l’Acoss, l’organisme qui chapeaute les Urssaf. En un peu plus de cinq ans – il a été mis en place en 2009 sous la présidence de Nicolas Sarkozy –, le régime de l’auto-entreprise s’est installé dans le paysage de l’entrepreneuriat français. « Malgré la crise, malgré les radiations automatiques, on reste sur une tendance de 1.000 nouveaux inscrits par jour ouvrable, se félicite François Hurel, le président de l’Union des auto-entrepreneurs. On s’achemine rapidement vers le million d’auto-entrepreneurs. C’est l’horizon que nous espérions lors de l’entrée en vigueur du régime, à l’image des modèles espagnol ou britannique. »
« Le flux mensuel des immatriculations se stabilise », relève en effet l’Acoss. Quant aux radiations, elles sont en léger recul : on a en comptabilisé 227.000 en 2013, 7 % de moins qu’en 2012. Depuis janvier 2011, tout autoentrepreneur est tenu de déclarer son chiffre d’affaires tous les trimestres, même s’il est égal à zéro. Les inscrits sont automatiquement radiés si leur chiffre d’affaires est nul sur une période de huit trimestres consécutifs. Ceux qui dépassent le seuil de revenus autorisé sont également radiés (82.000 euros de chiffre d’affaires pour activité d’achat-revente et 32.900 euros pour une activité de prestation ou de services).
Disparités
Toujours plus nombreux à s’inscrire – il suffit de quelques clics sur le Web –, les autoentrepreneurs ne sont pas tous actifs, loin de là. C’est le cas d’un peu plus de la moitié d’entre eux seulement (51,3 % au premier trimestre). Ils ont dégagé au total un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros en 2013 et près de 1,5 milliard pour le seul premier trimestre 2014. Le chiffre d’affaires moyen reste faible : 3.097 euros pour le premier trimestre de l’année, en léger recul par rapport aux trimestres précédents (voir graphique). Effet de la crise ? Les données de l’Acoss ne permettent pas de fournir une explication certaine.
« La crise joue certainement un rôle dans ce léger recul. Beaucoup de structures sont jeunes et fragiles », estime Grégoire Leclercq, président de la Fédération des auto-entrepreneurs. Derrière cette moyenne se cachent de grandes disparités. Un peu moins de 46.000 d’entre eux (soit 5 %) ont déclaré un chiffre d’affaires trimestriel supérieur à 7.500 euros. Parmi eux, 22.000 en ont déclaré un supérieur à 10.000 euros, surtout dans le secteur de la construction, du commerce et, dans une moindre mesure, des activités juridiques et de conseil.
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